Affaire CAMWATER: L'accusé Jean Parfait Koé dénonce

Affaire CAMWATER: L'accusé Jean Parfait Koé dénonce

Au cours de ses différentes auditions, l'accusé s'oppose aux poursuites dont il est l'objet: "J'ai fait savoir qu'il n'était pas possible d'être arrêté deux fois pour les mêmes faits."

Par Florentin Ndatewouo

"Cela fait bientôt 06 ans que ça dure. C'est fatiguant." Ainsi, Jean Parfait Koé partage son désarroi. 
Jean Parfait Koé est attrait par devant le Tribunal criminel spécial (Tcs) pour répondre des faits présumés de détournement de biens publics en complicité avec l'Ex-directeur général de la CAMEROON WATER UTILITIES CORPORATION (CAMWATER), Jean William Sollo. 
Jean Parfait Koé est pomoteur du cabinet KO and KO, une structure spécialisée dans le recouvrement. Le directeur général de la CAMWATER fait appel à son expertise en vue de recouvrer les créances de la CAMWATER auprès du Ministère camerounais des Finances (Minfi). Le 09 octobre 2014, un contrat de recouvrement est signé entre l'entreprise KO and KO et la CAMWATER. Les termes de ce contrat stipulent que la cabinet KO and KO percevra le montant de  374 millions 151 mille 712 Fcfa, "somme représentant 3,5% des sommes recouvrées par KO and KO", a expliqué Jean William Sollo, au cours de son audition en date du 02 octobre 2023.
Fort de ce contrat, Jean Parfait Koé soutient la légalité de son mandant de recouvrement des créances de la CAMWATER auprès du Minfi. 
Au cours de ses différentes auditions devant le Tcs, Jean Parfait Koé n'a cesse de décrier les poursuites dont il est l'objet:" Je suis poursuivi sur la base de deux plaintes. La première fut une dénonciation de l'Anif (Agence nationale des investigations financières, Ndlr). Cette dénonciation a conduit au blocage de mon compte bancaire à Uba", relate-t-il. 


 

"Ce dossier est resté classé jusqu'à ce que je me retrouve une fois de plus interpellé après une plainte contre X, déposée par monsieur le directeur général, William Sollo." Dixit Jean Parfait Koé 

Dans la foullée, Jean Parfait Koé est ensuite convoqué par madame le Procureur général près le Tcs. "J'ai déféré à cette convocation et j'ai été entendu. Madame le Porcureur m'a démandé de produire les documents. Les mandats de la CAMWATER, les documents qui  attestent de mes prestations auprès de la CAMWATER." L'accusé se conforme à la demande du Parquet général. Il s'attèle àa la production des documents requis.

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L'accomplissement  de ces diligences va d'ailleurs déboucher sur une issue favorable: "Près d'un mois après cette interrogatoire, mon compte a été débloqué." Jean Parfait Koé se réjouit de ce dénouement heureux, et continue à vaquer à ses occupations quotidiennes. 
Toutefois, il est loin d'envisager la tournure des prochains événements:"Ce dossier est resté classé jusqu'à ce que je me retrouve une fois de plus interpellé après une plainte contre X, déposée par monsieur le directeur général, William Sollo."  


Le 09 avril 2018, Jean Parfait Koé est de nouveau interpellé par les fins limiers du Tcs. "Le  juge d'instruction m'a été demandé de signer deux mandats de dépôt. Je m'y suis opposé." Jean Parfait Koé dénonce la violation de la règle non bis in idem:" J'ai fait savoir qu'il n'était pas possible d'être arrêté deux fois pour les mêmes faits. Le premier dossier a été classé. Le dossier qui découle de la dénonciation porte sur les mêmes faits, les mêmes montants, et concerne la même personne que je suis. Il n'ya pas eu d'élements nouveaux."

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Depuis lors, Jean Parfait Koé est privé de liberté. Il assiste aux différentes audiences, aux côtés de ses codétenus, Jean William Sollo, Dieudonné Mah, René Martin Mbida, Victor Stanislas Atangana. L'audience prévue hier 15 janvier a été renvoyée aux 13 et 21 février prochains, pour cause d'indisponibilité du Conseil de sieur Mah.