Contentieux post-électorale: Succès MASRA saisit le Conseil constitutionnel
Dans un message adressé à ses militants, l'opposant au président de la transition tchadienne dit vouloir faire prévaloir "la vérité des urnes."
Par Florentin Ndatewouo
La bataille politique entre Succès MASRA et Mahamat Idriss Deby Itno se poursuit désormais sur le terrain juridique. Le premier ministre de la transition a saisi hier 12 mai, la Conseil constitutionnel tchadienne. Ainsi, en atteste le récépissé de dépôt de requête, délivré par le Secrétariat général du greffier en chef de la haute juridiction :«Aidé par nos Avocats, nous avons saisi ce jour, le Conseil constitutionnel pour la vérité des urnes. Merci à tous les citoyens qui avez contribué à la documentation de la vérité des urnes.»
La saisine du Conseil constitutionnel tchadien par le premier ministre de la transition, rentre dans le cadre de la phase post-électorale.
Dans son message, Succès MASRA invite ses partisans à faire preuve de mesure: «A tous nos militants, sympathisants et électeurs, nous demandons de demeurer pacifique par amour de notre pays. car le changement que vous voulez ne peut pas avoir lieu dans un pays détruit. Ce changement est irréversible. Il est déjà là et il sera mis en œuvre d'une façon ou d'une autre par tout le peuple, pour que la justice et l'égalité règnent». rassure le porte étendard du parti politique les Transformateurs.
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Il convient de noter que les militants de cette formation politique dont l'objet de violences multiples, depuis le début du processus électoral. Ils sont la cible des forces du maintien de l'ordre. «Aux environs de 10h, l'un de nos membres, se rendait dans la commune de la Benoué, pour présenter ses condoléances à ses parents, après avoir perdu un membre de sa famille. Arrivé au niveau de la brigade de Benoué, il est poursuivi par le commandant de brigade de recherches. Le commandant de Brigade a pu l'atteindre. Il lui a asséné un coup de pied. Le camarade a tout de même pu s'échapper, mais avec des écorchures et un deboitement au niveau du bras», relate un militant du parti les Transformateurs, en date du 11 mai dernier.
Nombre de blessés ont également enregistrés dans la journée du 09 mai dans la ville de Kousserie, frontalière au Cameroun. Ceci, à la suite de la proclamation des résultats provisoires de l'élection présidentielle, par l'Agence nationale de gestion des élections (Ange) :«des militaires et même des civils, célébrant la victoire de Mahamat Idriss Deby Itno se sont livrés à des tirs de sommation qui ont causé de très lourd dégâts dans la ville camerounaise.» Selon la plume du Logone, «les balles ont traversé le fleuve Logone, blessant 03 personnes.»
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Les victimes seront conduites à l'hôpital régional annexe de Kousserie pour prise en charge :« La situation des blessés est stable», rassure le chef de service chirurgie de cet établissement hospitalier, le Dr Larissa Tekoué.
La communication de ces informations va provoquer le courroux des autorités tchadiennes:«Je tiens à vous rappeler que conformément aux orientations des plus hautes autorités du pays, il est formellement interdit de mettre à la disposition de tout usager, les statistiques relatives au nombre de blessés et de décès, liées aux tirs de joie à la suite de l'élection du chef de l'État à la présidentielle du 06 mai 2024.» Dans sa circulaire du 10 mai de l'année en cours, le secrétaire général du Ministère de la santé publique et de la prévention tchadienne étend cette interdiction à la presse:« Il est aussi strictement interdit d'autoriser aux organes de presse et tout autre citoyen d'interroger ou de photographier les blessés dans les formations sanitaires, sans autorisation expresse du ministre de la Santé publique et de la prévention», martèle Darsou Guidaoussou.