Burkina Faso : Compaoré et cie condamnés à la PRISON A VIE
Poursuivis pour répondre des infractions présumées d’assassinat, recel de cadavre, attentat à la sureté de l’Etat, l’ancien président Bukinabé ne s’est jamais présenté aux audiences. Idem pour Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde. Seul Gilbert Diendéré a pris part aux débats.
Par Florentin Ndatewouo
Le Tribunal militaire de Ouagadougou n’a pas suivi les réquisitions du Ministère public. Il s’est montré plus sévère. A l‘audience de ce 06 avril, les juges du siège optent pour l’emprisonnement à vie des 03 principaux accusés. Chassé du pouvoir en 2014 par la rue, Blaise Compaoré s’est installé en Côte d’Ivoire où il a acquis la nationalité de son pays d’accueil. Il n’a pris part à aucune audience. Il est donc condamné par contumace pour les faits présumés de complicité d’assassinat, d’attentat à la sureté de l’Etat, recel de cadavre.
Soupçonné d’avoir mené le commando à l’origine du meurtre de Thomas Sankara, Hyacinthe Kafando a joué lui aussi aux abonnés absents. L’ancien commandant de la garde de Blaise Compaoré est attrait devant le Tribunal militaire de Ouagadougou pour répondre des chefs d’attentat à la sureté de l’Etat, et assassinat.
Général Gilbert Diendéré, l'unique des 03 principaux accusés présent aux audiences est condamné à la prison à perpétuité par la Tribunal militaire de Ouagadougou/06/04/2022.
Alors qu’il purge déjà la peine de 20 ans de prison pour tentative de coup d’Etat en 2015, Gilbert Diendéré voit une fois de plus son sort scellé. Il écope de la peine à perpétuité.
La condamnation prononcée par le Tribunal militaire de Ouagadougou va au-delà de celle requise par le Parquet de céans. A l’audience du mardi 08 février de l’année en cours, le Ministère public a requis la peine de 30 ans d’emprisonnement pour les accusés Blaise Compaoré et Hycinthe Kafando, puis 20 ans de prison à l’encontre de Gilbert Diendéré.
Au total, 14 personnes sont poursuivies dans le cadre de cette affaire. Il convient de noter que les Avocats de Blaise Compaoré se sont désistés chemin faisant, qualifiant le tribunal militaire de Ouagadougou de « juridiction d’exception ». La défense dispose de 15 jours pour interjeter appel.
Thomas Sankara est assassiné le 15 octobre 1987. Le verdict de son procès était l'objet de nombreuses attentes, 35 ans après sa disparition.