Assassinat présumée : Quand « l’accusateur public » s’ERIGE en FERVENT DEFENSEUR de l’accusée…

Attrait par devant le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, pour avoir ôté la vie à son ami de longue date, Andréa Fidèle Fouda Hiag reconnait les faits qui lui sont reprochés. Au cours des différents actes d’instruction préalablement posés avant le procès, elle explique son acte criminel par la volonté de se protéger des « attaques à répétition » du défunt Romaric Christian Ndong Simgba.
A l’audience du 07 février dernier, le Procureur de la République reprend in extenso ces arguments de la défenderesse. Il brandit « l’excès de colère » ressenti par l’accusée, ainsi que la provocation dont elle aurait été l’objet, comme éléments catalyseurs à la commission de l’infraction. Dans ses réquisitions finales, le représentant du Parquet réfute l’idée de la préméditation. En conséquence, il requiert la requalification de l’infraction d’assassinat en meurtre. Objectif ? Faire bénéficier à l’accusée des excuses atténuantes. Une posture qui s’inscrit pourtant en porte-à-faux d’avec celle adoptée aussi bien par sa collègue lors de l’enquête préliminaire, que du Juge d’instruction pendant l’information judiciaire.
Par Florentin Ndatewouo
Une posture qui suggère moult réactions et interrogations : « Le Procureur de la République a défendu cette fille mieux que son propre Avocat. » Dans l’assistance, le sentiment d’incompréhension est manifeste : « Que s’est-il passé entre temps ? Avons-nous tous suivi la même affaire depuis la première audience ? » Ce questionnement, sur fond d’étonnement… est consécutif à la prise de parole du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi: « En prenant le couteau ce soir pour le mettre dans son vêtement, Fouda Hiag voulait se protéger contre une énième provocation de ses bourreaux », souligne le représentant du Ministère public. « Elle a fait l’objet de plusieurs attaques de 04 garçons qui l’ont déshabillée, exposée ses seins. Elle voulait se protéger contre le viol de son intimité. » A l’audience du 07 février, le représentant du Parquet s’oppose mordicus, à l’idée de l’existence de l’intention criminelle ayant motivé la commission de l’infraction d’assassinat imputée à l’accusée : « Peut-on dire qu’en sortant de chez elle, Fouda Hiag avait nécessairement l’intention de tuer son ami ? » Et le Procureur de la République de s’ériger en fervent défenseur de l’accusée : « Non ! Elle a agi sous le coup de la colère parce qu’elle en avait assez des actes de provocation de ses bourreaux.»
Pendant plus d’une heure d’horloge, le représentant du Parquet près le Tgi s’attèle à justifier les faits reprochés à l’accusée Andréa Fidèle Fouda Hiag. Ainsi, dans ses réquisitions orales, le Procureur de la République s’appuie sur un extrait du rapport médicolégal, pour soutenir l’absence de l’élément intentionnel du crime : « Elle a poignardé une seule fois pour dissuader ses bourreaux de la violer. Si elle avait véritablement eu l’intention de tuer, elle aurait asséné plusieurs coups de poignard à son ami. Malheureusement, elle a porté le coup là où il ne fallait pas. »
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Dès lors, l’accusation requiert la requalification de l’infraction d’assassinat : « Fouda Hiag est jeune et encourt la peine de mort…Selon la Cour de cassation française, la provocation constitue une excuse atténuante en cas de meurtre, mais pas d’assassinat. Nous vous demandons de requalifier le crime d’assassinat, en meurtre. Si vous le faite madame la présidente, alors, nous allons mieux développer nos réquisitions. Mais si vous décidé de maintenir cette qualification, nous nous en remettrons à votre jugement. »
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Illico presto, la défense de dame Hiag s’associe aux réquisitions finales du Parquet : « Qu’est-ce qu’un Curée peut encore dire lorsque l’évêque a déjà prêché ? » Ainsi, déclare la défenderesse qui peine à masquer son satisfécit.
Parce…
« qu’il va sans dire qu’en se donnant la peine de se pourvoir d’une telle arme avant d’aller à la rencontre de la victime dont elle ne supportait plus les frasques, l’inculpée a nécessairement eu l’idée d’en faire un usage mortel. » Le Juge d’instruction au cours de l’information judiciaire.
Il convient de noter que la posture adoptée par le Procureur de la République près le Tgi à l’audience du 07 février dernier, est contraire à celle de sa collègue du Parquet, durant la phase de l’enquête préliminaire. « Vu la procédure suivie contre Fouda Hiag Andréa Fidèle ; Attendu qu’il résulte des procès-verbaux d’enquête N°515 du 27/07/2023 diligenté par la Brigade de Recherche I, des indices suffisants contre la susnommée, d’avoir à Yaoundé, ressort judiciaire du Tribunal de grande instance du Mfoundi, le 26 juillet 2023, en tout cas dans le temps légal des poursuites, avec PREMEDITATION, causé la mort du nommé Ndong Simgba Christian Romaric... » Ainsi soutient le réquisitoire introductif d’instance. A travers ce document signé le 11 août 2023, le Magistrat du Parquet, Ghislaine Annie Moazang épouse Nougang, sollicite du Juge d’instruction, l’ouverture d’une information judiciaire.
La thèse de la PREMEDITATION-contenue dans le réquisitoire introductif d’instance-sera d’ailleurs MAINTENUE dans le réquisitoire définitif de la représentante du Parquet.
Bien plus, l’accusée Andréa Fouda Hiag, le plaignant, Jean Bosco Simgba et 04 autres témoins (hormis la mère de l’accusée, Ndlr) seront interrogés au cours de l’information judiciaire. Les dépositions du plaignant seront corroborées par ces 04 autres témoins.
Dans le même sillage, le Juge d’instruction note que l’inculpée a avoué avoir ôté la vie à sieur Ndong Simgba Romaric. Un acte perpétré à l’aide d’un couteau « qu’elle avait pris le soin de lui cacher en l’arborant. » De l’avis de Magistrat du Siège, Joséphine Ngo Bakoa épouse Nyaga, la mort de feu Christian Ndong Simgba relève d’un acte PREMEDITE, parce « qu’il va sans dire qu’en se donnant la peine de se pourvoir d’une telle arme avant d’aller à la rencontre de la victime dont elle ne supportait plus les frasques, l’inculpée a nécessairement eu l’idée d’en faire un usage mortel. » Ainsi, le 22 décembre 2023, madame le Juge d’instruction conclut à l’existence des charges suffisantes. Elle ordonne par conséquent, le renvoi d’Andréa Fouda devant le Tgi pour y être jugée conformément à la loi.
Il convient de noter qu’en l’absence de la production d’éléments nouveaux-de nature à modifier substantiellement le cours des débats-le Tribunal ne saurait juridiquement, accéder à la requalification éventuelle du chef d’assassinat en meurtre, tel que requise par le représentant du Ministère public. Auquel cas, la juridiction de jugement violerait le principe de l’immutabilité du litige. A cet, il n’est pas superflu de souligner que le Tribunal est saisi In rem.
Etant donné qu’…
« (…)Il (Christian Romaric Simgba) m’a fait savoir, qu’à cette occasion, Andréa était porteuse d’un couteau et qu’il avait réussi à la désarmer et que l’incident avait été clos à la Gendarmerie. » Franck Soh, témoin
La date du 26 juillet 2023, est à n’en point douter, l’une des plus significative pour Jean Bosco Simgba. Ce jour, aux environs de 18h au lieudit cité-verte à Yaoundé, ce journaliste en retraite perd son fils dans des conditions de plus inattendues : « Elle m’a blessé », Christian Romaric Simgba pousse ainsi ses derniers cris… dans une mare de sang : « je me suis rendu compte qu’il saignait de la poitrine. J’ai essayé de secourir Papou pendant que les riverains approchaient et à l’aide d’une moto il a été conduit à l’hôpital », se souvient encore Franck Suh Soh.
Témoin oculaire, ce dernier fait partie de ceux qui ont vécu les derniers instants avec feu Christian Romaric Simgba, appelé affectueusement « Papou ». « Feu Papou était l’ami de mon petit frère, le nommé Nyassou Darel. Le 26 juillet 2023, Papou était de passage devant notre maison, il m’a vu et il s’est arrêté. Il m’a fait savoir qu’une altercation l’avait opposé à Andréa et qu’après celle-ci, Andréa avait déposé une plainte contre lui à la Gendarmerie. » Franck Soh fait cette déposition devant le Juge d’instruction, en date du 25 septembre 2023. Selon ce dernier, Christian Romaric Ndong Simgba et Andréa Fidèle Fouda Hiag ont été convoqués et entendus à la Gendarmerie. « (…)Il (Christian Romaric Simgba) m’a fait savoir, qu’à cette occasion, Andréa était porteuse d’un couteau et qu’il avait réussi à la désarmer et que l’incident avait été clos à la Gendarmerie. »
Puisqu’…
« (…) il m’a raconté qu’Andréa l’avait agressé à l’aide d’un couteau en présence de son ami Ntem. Pendant que nous y étions encore, Andréa est descendue, armée d’un couteau et d’une râpe. Papou s’est rapproché d’elle et il a réussi à la désarmer.» Roger Brice Anaba, témoin
Roger Brice Anaba a lui aussi été visé par une plainte déposée par Andréa Fouda : « nous avons été convoqués sur plainte d’Andréa à la Brigade de Madagascar. Nous avons été auditionnés puis relâchés parce que les enquêteurs ont estimé que c’est Andréa qui avait provoqué Papou. » Ami de feu Christian Romaric Simgba, Roger Brice Anaba conte : « Ce matin du 26 juillet 2023, je sortais de la boutique et j’ai rencontré mon ami, feu papou ; il m’a raconté qu’Andréa l’avait agressé à l’aide d’un couteau en présence de son ami Ntem. Pendant que nous y étions encore, Andréa est descendue, armée d’un couteau et d’une râpe. Papou s’est rapproché d’elle et il a réussi à la désarmer », fait-il savoir au cours de son audition devant le juge d’instruction.
Cette version des faits est corroborée par Bernard Yvan Ntem : « Après une de nos sorties en compagnie d’Andréa, j’étais rentré avec son Pull-over. Ce matin du 26 juillet 2023, Andréa m’a demandé de venir lui remettre ce Pull-over. Je me suis fait accompagner par Papou. Arrivés dans leur maison, Andréa nous a séquestrés en demandant à Papou pourquoi il avait révélé son identité sexuelle à Agathe (...) » Yvan Bernard Ntem dépose ainsi devant le juge d’instruction le 25 septembre 2023 à 16h05 minutes : « (…) Je ne savais pas de quoi il était question, mais j’ai négocié pour qu’Andréa nous libère. Entre temps, elle a appelé sa mère pour lui dire que Papou avait fait des casses dans leur maison. Quelques minutes après, nous avons reçu des convocations de la Brigade de Madagascar sur plainte d’Andréa.»
Yvan Bernard Ntem est loin de s’imaginer de la tournure que prendra la suite des événements : « Vers 18h30, Mboussi, Papou et moi sommes descendus. Je les ai laissés et je suis allé faire le transfert. En revenant, j’ai suivi les cris de détresse de Papou qui disait « elle m’a blessé » « elle m’a poignardé ». J’ai accouru, mais il était tard, Papou s’est écroulé. »
Le lendemain 27 juillet, Jean Bosco Simgba met en mouvement l’action publique. Dans sa plainte, il fait savoir qu’au cours de la matinée du 26 juillet, il a reçu la visite d’Andréa Fouda. Cette dernière lui fait part de la dispute qu’elle a eue avec son fils Papou « Mais j’étais excédé par ses agissements et je l’ai éconduite surtout que le même jour, elle nous avait menti à sa mère et à moi à savoir que Papou avait cassé tout chez elle au cours d’une première altercation à laquelle leur ami Yvan avait assisté, alors qu’il n’en était rien. »
A la suite de cette altercation, Andréa se rend une fois de plus au domicile de feu Papou, quelques minutes avant l’incident. Elle y trouve sa sœur aînée. Cette dernière lui fait savoir que Papou s’est rendu chez l’un de ses amis, à l’effet de récupérer son téléphone portable.
Visiblement déterminée, Andréa Fouda ne jette pas l’éponge. « Andréa s’est mise alors à chercher Papou dans tout le quartier. Elle a pu le retrouver alors qu’il était accompagné de trois autres amis, Mboussi, Franck et Yvan. Elle a trompé la vigilance de tous ceux-ci en déclarant qu’elle était venue en paix pour régler le problème. » Papou ne va pas hésiter à accorder du crédit à cette déclaration de sa congénère. Ceci, au regard de la relation d’amitié qui les lie depuis nombre d’années. Seulement, Papou ne va pas tarder à payer le prix fort de cette confiance aveugle : « Malheureusement elle était armée d’un couteau dissimulé dans ses vêtements. Elle a appelé Papou de côté comme pour lui faire une confidence et elle lui a planté le couteau dans la poitrine. Papou réagi en disant « elle m’a blessé » et il s’est écroulé dans les bras de ses amis qui l’ont conduit à l’hôpital. »
A la suite de ces événements, une plainte est déposée le lendemain 27 juillet 2023 par Jean Bosco Simgba, père du défunt. Le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance du Mfoundi en est informé par les Officiers de la Police judiciaire, à travers un compte rendu effectué par message radio porté N°000176.
Dans le même temps, le Directeur de l’hôpital centrale de Yaoundé est saisi de deux réquisitions à personnes qualifiées, « aux fins de constatation d’usage et conservation de la dépouille du nommé Ndong Simgba Christian. »
Le 10 août 2023, le Dr Nalbert Tidianie Bopda Mogue livre les résultats des examens externe du corps du nommé Simgba Christian : « Il s’agit d’un individu de sexe masculin âgé de 18 ans environ, emballé dans un drap. Le corps est en bon état de conservation. A l’examen externe nous retrouvons :
-Une plaie pénétrante thoracique gauche, localisée vers le cadran supérieur du sein gauche et sous l’aisselle gauche ;
-Des excoriations des orteils des pieds. » Les conclusions sont sans appel : « La mort de Simgba Christian, décédé le 28 juillet 2023, est survenue dans un contexte de traumatisme par arme blanche. Il s’agit d’une mort violente», tranche le médecin légiste, expert en dommage corporel.
Pourtant…« ils étaient tellement proches que lorsque l’un d’eux fuguait, il fallait toujours passer par son ami pour l’avoir. » Nadège Patricia Ngo Mayi, mère de l’accusée Andréa Fidèle Fouda Hiag
Comment en est-on arrivé là ? Bien avant la survenue du conflit, Andréa Fidèle Fouda Hiag et Christian Romaric Ndong Simgba entretenaient une relation amicale de longue date. Cette amitié est née du fait de leur proximité géographique. Ils étaient tous habitants du quartier Cité-verte à Yaoundé depuis 2008. « Depuis cette année, mes enfants se sont familiarisés aux enfants du voisin le nommé Simgba Jean Bosco, parmi lesquels le défunt Ndong Simgba Christian, avec qui Fouda Hiag Andréa Fidèle avait une amitié particulière. Car, ils avaient de temps en temps de petites disputes et ils s’arrangeaient entre eux », fait savoir Nadège Patricia Ngo Mayi : « Il m’est arrivé plusieurs fois de proscrire leur amitié. Mais hélas ! Les deux marchaient toujours ensemble. Ils mangeaient ensemble et parfois ils dormaient ensemble chez moi ou chez le voisin », se souvient la mère d’Andréa Fouda Hiag. Au cours de son audition le 27 juillet pendant l’enquête préliminaire, elle souligne qu’« ils étaient tellement proches que lorsque l’un d’eux fuguait, il fallait toujours passer par son ami pour l’avoir. »
Toutefois, cette relation amicale qui lie Christian Romaric Ndong Simgba à Andréa Fidèle Fouda Hiag va accuser un coup avec l’avènement d’une certaine Agathe : « Dans la matinée du 26 juillet 2023, une amie m’a envoyé les captures de sa conversation avec le nommé Ndong Simgba Christian Romaric dans laquelle, ce dernier lui demandait de se méfier de moi, au motif que je suis homosexuelle et de mauvaise compagnie, alors qu’il n’en est rien », déclare Andréa Fouda le 16 octobre 2023. Elle entendu au cours de l’information judiciaire par le Juge d’instruction : « Choquée par ces fausses déclarations faites par cet ami de longue date Christian alias « Papou », je l’ai contacté et ce dernier a nié avoir fait de telles affirmations lorsqu’il s’est rendu à mon domicile. » Quelques heures après cet échange, Andréa Fouda se rend dans une boutique du quartier. Chemin faisant, elle rencontre Papou. Il s’ensuit une dispute entre eux : « Une fois de plus, il m’a asséné des coups en tentant de me déshabiller. Ses amis qui l’accompagnaient ont filmé la scène et la vidéo a été postée sur les réseaux sociaux. » De quoi provoquer le courroux de l’accusée. Andréa Fouda dit avoir éprouvé un sentiment d’humiliation et de traumatisme… Elle va déposer une plainte à la Gendarmerie contre Christian Romaric Ndong Simgba.
Finalement…
« (…) j’ai fortuitement planté le couteau en plein dans son cœur et il s’est écroulé. » André Fidèle Fouda Hiag, l’accusée
Après avoir mis en mouvement l’action publique, Andréa Fouda retourne à son domicile. « J’y ai consommé plusieurs verres d’alcool comme jamais auparavant. Puis, j’ai reçu un coup de fil de Christian qui a continué à se moquer de moi affirmant qu’il va toujours ternir mon image. A cet instant précis, un sentiment de ras le bol m’a envahie. » C’est ainsi qu’elle muri l’idée de s’approprier de l’arme du crime. « J’ai décidé de m’armer d’un couteau que j’ai dissimulé dans mon dos pour aller me venger contre lui du fait de ses multiples trahisons, injures et menaces à répétition. »
André Fidèle Fouda Hiag se dirige une fois de plus à la boutique. Elle y trouve Christian Romaric Ndong Simgba. « Une altercation a débuté entre nous. J’ai perdu le contrôle et j’ai sorti le couteau que j’avais en ma possession en martelant « Papou ne m’approche pas. J’ai un couteau ». Curieusement, ce dernier a plutôt foncé sur moi et j’ai fortuitement planté le couteau en plein dans son cœur et il s’est écroulé. »
Andréa Fidèle Fouda Hiag sera par la suite arrêtée et conduite à la Brigade de recherche pour exploitation. Après la garde-à-vue, elle est déférée à la prison de Yaoundé Kondengui où elle séjourne depuis lors.
Le crime d’assassinat est prévu et réprimé par les dispositions des articles 74 et 276 de la loi du 12 juillet 2016 portant Code pénal : « (1) Est puni de mort le meurtre commis soit : a) Avec préméditation ; b) Par empoisonnement ; c) Pour préparer, faciliter ou exécuter un crime ou un délit, ou pour favoriser la fuite ou assurer l'impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit. » L’alinéa (2) de cette article précise : « Il y a préméditation même si l'identité de la victime n'est pas déterminée, et même si l'auteur subordonne son projet à la réalisation d'une condition quelconque. »
La suite de la cause est prévue le 24 mars prochain.
Les dates clés
-26 juillet 2023 : Assassinat de Ndong Simgba Christian par Fouda Hiag Andréa dit Le Padré ;
23H : Placement en garde-à-vue de dame Fouda Hiag ;
-27 juillet 2023 : Dépôt d’une plainte par Jean Bosco Simgba contre dame Fouda Hiag, pour assassinat de son fils Christian Simgba ;
-Compte rendu des Officiers de Police judiciaire par message radio porté N°000176 à monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance du Mfoundi ;
-Saisine de monsieur le Directeur de l’hôpital centrale de Yaoundé de deux réquisitions à personnes qualifiées aux fins de constatation d’usage et conservation de la dépouille du nommé Ndong Simgba Christian ;
-Audition du plaignant Jean Bosco Simgba ;
-Audition de la principale suspecte, Fidèle Andréa Fouda Hiag ;
-Demande de prorogations du délai de garde-à-vue de la suspecte Fidèle Andréa Fouda Hiag, adressée à monsieur le Procureur de la République près le Tgi du Mfoundi ;
01er août 2023 :
-Audition du suspect Mboussi Giovani Manfred ;
-Audition du suspect Ntem Bernard Yvan ;
-Audition du suspect Suh Franck Ghislain ;
-Audition du suspect Anaba Brice Roger ;
-Audition du suspect Ndock Nene Kimo Pascal.
02 août 2023
-Confrontation des parties, le plaignant et les 06 suspects ;
-Saisie des couteaux de table et de cuisine ayant servi à la commission de l’infraction.
07 août 2023 :
Cessation de la mesure de garde-à-vue en raison du déferrement de dame Fouda Hiag.
08 août 2023 :
Notification des instructions du Procureur de la République près le Tgi du Mfoundi pour complément d’enquête.
10 août 2023
Résultat des examens externe du corps du nommé Simgba Christian.
11 août 2023
-Saisine du Juge d’instruction par le Procureur de la République à travers un réquisitoire introductif d’instance.
16 août 2023
-Première comparution de dame Fouda Hiag devant le juge d’instruction.
08 septembre 2023
Audition de Jean Bosco Simgba, plaignant.
25 septembre 2023
-Comparution du témoin Anaba Brice Roger ;
-Comparution du témoin Ntem Bernard Yvan ;
-Comparution du témoin Mboussi Giovanni Manfred ;
-Comparution du témoin Suh Soh Franck Ghislain.
16 octobre 2023
Audition de dame Fouda Hiag, inculpée.
22 novembre 2023
Réquisitoire définitif du Procureur de la République qui conclut que les charges retenues sont suffisantes et requiert le renvoi de l’inculpée devant la juridiction de jugement pour y être jugée.
22 décembre 2023
Renvoi de l’inculpé Fouda Hiag par le juge d’instruction devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi.