Avances sur solde et pensions :Dame Lefang indexe son coaccusé
Florentin
Le chef du service des oppositions à la Direction du Trésor du Ministère des Finances est contre-interrogée ce 04 juin au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé. Invitée par Emmanuel Leubou, à apporter des éléments de précisions, sur les allégations d’annulations frauduleuses dont le service qu’elle dirige est l’objet, elle dénonce un acharnement.
Par Florentin Ndatewouo
Célestina Lefang Nkeng a les nerfs à fleur de peau. Assise dans le box des témoins, l’accusée est contre-interrogée ce 04 juin au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé. La CROSS-EXAMINATION est menée par son coaccusé, Emmanuel Leubou : « A la page 114 du rapport d'expertise, il ressort que le poste 1109 est bien précisé parmi les postes sur lesquelles les annulations frauduleuses ont été effectuées. Pourquoi n'aviez-vous pas apporté les justifications demandées par l'expert, ne serait-ce que pour ce cas? » Le ton menaçant, l’accusée s’explique : « L'expert a présenté le nombre de dossiers qui avaient été traités au service des oppositions, en l’absence de la liste de ces matricules. Nous avons réclamé cette liste. Mais l'expert ne nous les a pas produits », déplore le responsable du service des oppositions à l’époque des faits. Ceci, non sans indexer son interlocuteur « (…) Parmi les milliers de dossiers incriminés, trois postes ayant traité certains de ces dossiers se trouvaient à la cellule informatique. Je ne comprends pas pourquoi monsieur Leubou, qui était le responsable de ce service, ne donne pas les noms des auteurs, mais insiste seulement sur le service des oppositions. »
Il convient de note qu’en 2014, bien avant l’arrivée de sieur Leubou à la tête de la cellule informatique de la Direction de la Dépense de personnel et des Pensions (Ddpp) du Ministère des Finances, il se posait déjà la question des annulations frauduleuses des avances sur soldes et sur pensions. Un audit est mené à l’effet de clarifier les zones d’ombre : « Pourquoi n'avez-vous pas échangé votre mot de passe étant donné que le problème était déjà le même ? » Ainsi s’enquiert, Emmanuel Leubou. « Je ne voyais pas pourquoi après l'audit, je devais changer mon mot de passe. Je n'avais pas été accusée d’avoir effectué un mauvais travail. Néanmoins, lorsque j’ai commencé à faire l’objet d’accusations, j'ai pris la peine d'écrire au payeur général mon patron, à l’époque, Pierre Sekenne, pour lui demander le changement de mon mot de passe. Le patron a transmis cette demande à la Ddpp. »
« Si le repositionnement des avances de solde entre dans mes responsabilités, pourquoi le service informatique effectue les repositionnements sans transmettre les dossiers au service des oppositions ? » Dame Lefang, accusée
Au cours du contre-interrogatoire, sieur Leubou note que le repositionnement des avances sur solde et sur pension relève de la compétence de dame Lefang. Toutefois, « Pensez-vous que le fait que votre hiérarchie vous ait demandé de repositionner après l'audit de 2014 est la preuve de votre innocence ? » Cette interpellation de l’accusé Emmanuel Leubou suscite de la part de dame Lefang, une autre interrogation, sur fond d’accusation : « Si le repositionnement des avances de solde entre dans mes responsabilités, pourquoi le service informatique effectue les repositionnements sans transmettre les dossiers au service des oppositions ? » Dame Lefang de préciser : « J'ai dit dans cette salle que le service des oppositions n'intervient qu'en cas de contentieux. Raison pour laquelle on m'a transmis le rapport d'audit. »
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Le contre-interrogatoire mené ce 04 juin par l’accusé Emmanuel Leubou, intervient à la suite de l’interrogatoire fait par son Avocat, Me Kamga. La CROSS EXAMINATION de dame Lefang Célestina Nkeng se poursuivra les 26 et 29 juillet prochains. Elle sera conduite par la partie demanderesse.
Dans le cadre de cette affaire, sieur Leubou Emmanuel, Amadou Haman, Lefang Célestine Nkeng, Mefiro Pempeme Inoussa, sont attrait par devant le Tcs. Ils y répondent des infractions présumées de détournement de biens publics, coaction et complicité de Dbp.
