Liberté de la presse: Le maire de Yaoundé 5 cautionne les violences perpétrées sur l’équipe de reportage de la chaine de télévision de Canal 2 international.
Par Florentin Ndatewouo
Le maire de la commune de Yaoundé 5 n’est pas prêt à battre sa coulpe. Bien plus, Augustin Bala ne s’arrête pas là. L’exécutif municipal attribue la responsabilité de l’incident survenu le 29 avril à l’équipe de reportage de la chaine de télévision Canal 2 internationale. L’édile accuse ces derniers de trouble : «Animé par le désir du scoop et la volonté de nuire, le journaliste est reparti inciter quelques mototaximen qui sont revenus à la Mairie pour faire désordre et chercher à libérer les motos de force : toutes choses que les agents de la Police municipale n’ont pas apprécié et ont décidé de saisir sa camera. » Dans sa « mise au point à propos de l’incident survenu avec le reporter de la chaine de télévision Canal 2 internationale » en date du 30 avril, Augustin Bala ne fait pas cas des actes de violences perpétrés par les agents de la commune dont il a la charge sur l’équipe de reportage de Canal 2. Il tend d’ailleurs à cautionner la barbarie dont a été l’objet le cameraman Bertrand Tsasse, et le reporter Hyacinthe Chia lorsqu’il affirme : « (…) le journaliste est reparti inciter quelques mototaximen qui sont revenus à la Mairie pour faire désordre (…) toutes choses que les agents de la Police municipale n’ont pas apprécié et ont décidé de saisir sa camera. » Augustin Bala reconnait tout de même le fait pour le reporter de Canal 2 internationale d’avoir mené la démarche journalistique : « Le journaliste de Canal 2 international est arrivé sur le site de la Mairie Yaoundé 5 à 17 heures quand tout était déjà revenu au calme, il a demandé à rencontrer le maire sans suite car, le maire était occupé. » Une déclaration qui témoigne de la bonne foi du journaliste. En dépit de cette bonne foi, ce dernier, avec son équipe de reportage, n’ont pas échappé à la furie des agents de la police municipale. Ils sont passés à tabac. Le cameraman, Bertrand Tsasse s’en tire avec une bouche ensanglantée, et est conduit à l’hôpital pour bénéficier des soins. Son collègue reçoit quelques blessures au visage.
La violation au Cameroun, du droit d’accès des journalistes à l’information, ainsi que l’insécurité dont ils sont l’objet laisse songeur. Cependant, cette situation qui ne laisse pas indifférent le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc). A l’occasion de la célébration demain 03 mai de la journée internationale de la liberté de presse pour l’édition 2021, le Snjc-Centre, de concert avec les forces du maintien de l’ordre organisent un séminaire-atelier. Cette rencontre aura lieu au Centre d’informations des Nations Unies au lieudit « derrière le camp sic Tsinga ». Les échanges seront axés sur le thème : « Liberté de la presse : utilité vitale des journalistes et sécurité en situation de crise. »