Affaire CRTV : Amadou Vamoulke auditionné sur le paiement des primes
L’Ex-directeur général de l’entreprise audio visuelle à capitaux publics dit avoir rémunéré l’expertise extérieure à l’entreprise. Ceci, dans le cadre de l’élaboration du budget programme.
Par Florentin Ndatewouo
A quel titre Amadou Vamoulke a-t-il bénéficié des primes ? L’élaboration du budget programme de la CAMEROON RADIO TELEVISION (CRTV) est une opération dont la mise en œuvre appelle des arbitrages. A cet effet, elle requiert une certaine disponibilité du directeur général : « les états obéissent à une rationalité hiérarchique, une rationalité décisionnelle, une rationalité organisationnelle. C’est à ce titre que j’ai perçu de l’argent », explique l’ancien directeur général de la CRTV. L’accusé est contre-interrogé le 22 octobre de l’année en cours. Devant la collégialité du Tribunal criminel spécial (Tcs), il répond aux questions de Me Hagbe : « Est-il normal de donner à un employé de l’argent supplémentaire alors qu’il n’a fait que le travail pour lequel il percevait son salaire mensuel ? » Ainsi, s’enquiert l’Avocat de la partie plaignante. Le témoin répond par l’affirmatif : « Oui c’est normale pour les heures supplémentaires, même pour un travail qui rentre dans le cadre de ses attributions. Oui parce que depuis des décennies, la confection du budget de l’Etat a toujours donné lieu à des paiements d’émoluments en accord avec l’ampleur des tâches et la nécessité de tenir compte des délais.» L’ancien directeur général de la CAMEROON RADIO TELEVISION note que l’encadrement par le premier ministre des « opérations normales, mais extraordinaires et nécessaires » est la marque de reconnaissance de la particularité desdites opérations.
« J’avoue mon incapacité à pouvoir rentrer dans ces considérations. »
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A la question de savoir si les paiements des primes sont liés aux heures supplémentaires ou si ces derniers relèvent des émoluments, le témoin réagit : « J’avoue mon incapacité à pouvoir rentrer dans ces considérations. »
Amadou Vamoulke saisi l’occasion pour une fois de plus clamer son innocence : « Dans toutes les procédures où j’ai été impliqué, j’ai demandé au juge d’instruction s’il y a un collaborateur à qui j’ai un jour demandé 1 Fcfa pas 2. La réponse était zéro. »
Le budget programme de la CRTV s’étend sur une durée de trois ans. Avant la mise en œuvre de cette nouvelle modalité, la confection du budget de la CRTV est soumise à une routine. De l’avis d’Amadou Vamoulke, celle-ci a obéit au découpage convenu en chapitres, recettes, dépenses, budget de fonctionnement, budget d’investissement pour une période annuelle. « La nouveauté du budget programme était d’admettre le chevauchement et d’intégrer la possibilité d’une action entreprise en une année donnée qui puisse se poursuivre sur deux, trois ans, voire davantage. » L’Ex-Dg de l’entreprise audio visuelle à capitaux publics fait savoir que « la CRTV a dû s’attacher à prix d’argent des compétences extérieures pour maitriser le sujet. » Lesdites compétences proviennent du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), ainsi que des cabinets privés. « La maitrise de cette technique a été laborieuse et a requis plusieurs essais avant d’aboutir à la mouture finale du budget programme », a-t-il ajouté.
La CROSS-EXAMINATION de l’accusé Amadou Vamoulké a également porté sur l’origine des financements de l’entreprise. Dans ce sillage, la gestion du compte de la redevance audio visuelle (Rav) a été examinée. La suite du contre-interrogatoire de l’Ex-Dg de la CRTV est prévue les 10 et 11 novembre prochains.