Interrogatoire : Maxime Mbangue parle de ses 14 immeubles

Interrogatoire : Maxime Mbangue parle de ses 14 immeubles

L’ancien conseiller technique d’Edgard Alain Mebe Ngo’o a vendu l’un de ces biens immobiliers à Aboubacar Vincent pour un montant de 55 millions Fcfa. A l’audience de ce 27 avril au Tcs, il affirme les avoir acquis avant le temps légal des poursuites.

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Léonard Maxime Mbangue dispose de nombreux biens immobiliers. Ce patrimoine est constitué de 14 immeubles, dont deux ont fait l’objet de vente. L’ancien conseiller technique d’Edgard Alain Mebe Ngo’o (Ex-ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) est contre-interrogé ce 27 avril au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé. « Pouvez-vous dire au tribunal quand et à combien vous avez acheté ces immeubles pour les revendre au montant total d’01 milliard 225 millions 418 Fcfa ? » Ainsi, s’enquiert Me Atangana Ayissi, Avocat de l’Etat du Cameroun.

Maxime Mbangue reconnait avoir procédé à la vente des terrains évoqués par le partie demanderesse.  

Doté d’une superficie de 2755 mètres carré, le premier terrain a été acquis le 04 mai 2005 par devant Me Madeleine Asso’o Ze Ngono, notaire à Yaoundé. Il est par la suite mis à la disposition de sieur Aboubacar Vincent, moyennant le paiement de la somme de 55 millions Fcfa. L’acquisition du second bien a lieu le 23 octobre 2007. Il est l’objet de transactions financières à hauteur de 670 millions 418 mille Fcfa, avec la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) le 13 avril 2017.

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Dans sa déposition, l’accusé dit avoir acheté ces terrains avant la période légale des poursuites dont il est l’objet. Cette période va de 2010 à 2015.  

Me Atangana Ayissi observe que 12 des 14 immeubles susmentionnés sont acquis pendant la période allant de 2006 à 2010. Soit une moyenne de 03 terrains acquis par an, et ce, en l’espace de 04 ans. « Pouvez-vous dire au Tribunal quelles activités meniez-vous au cours de ces 04 années ? »

Maxime Mbangue précise qu’il s’agit des terrains ruraux non bâtis. « Je réitère qu’ils ne sont pas concernés pas la période légale des poursuites. »

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Le demandeur explore la piste de l’implication éventuelle de l’accusé dans la gestion des marchés publics au Ministère de la défense, pendant la période infractionnelle. A cet effet, Me Atangana Ayissi s’intéresse à la première audition de Maxime Mbangue à l’enquête préliminaire. L’interrogatoire a lieu en date du 13 février 2019. Au cours de son audition, le mis en cause fait des révélations. De l’avis de Me Atangana Ayissi, Maxime Mbangue a déclaré qu’après avoir travaillé pendant 02 ans avec la collaboratrice de Robert Franchitti, prénommée Mariana, monsieur Mebe Ngo’o lui a confié une mission à Paris pour rencontrer « seul » Robert Franchitti.

 

« J’aimerais que les questions qui me sont posées aient un rapport avec mon travail en tant que conseiller technique. J’ai expliqué que je n’étais ni ordonnateur délégué, ni membre d’une commission de passation de marché, ni régisseur des fonds. »

 

 

L’Avocat de l’Etat du Cameroun met au compte de Maxime Mbangue les affirmations selon lesquelles, « dans le cadre de cet entretien avec Robert Franchitti, il m’a à ce moment indiqué qu’il reversait 10% du montant total de ses prestations, que ses sociétés réalisaient au Cameroun. » A la question de savoir quelle a été la réaction de l’accusé, Maxime Mbangue semble embarrassé : « J’aimerais que les questions qui me sont posées aient un rapport avec mon travail en tant que conseiller technique. J’ai expliqué que je n’étais ni ordonnateur délégué, ni membre d’une commission de passation de marché, ni régisseur des fonds. »  La suite du contre-interrogatoire Léonard Maxime Mbangue sera menée par le Parquet général. Elle est prévue les 06 et 09 mai prochains.

Dans le cadre de cette procédure, le Ministère public, et l’Etat du Cameroun, (Ministère des Finances (Minfi) a engagé des poursuites judiciaires à l‘encontre de Léonard Maxime Mbangue et 05 autres accusés. Il s’agit de Mebe Ngo’o Edgard Alain Abraham, Mboutou Elle Ghislain, Menye Victor Emmanuel, Minla Nkoulou Bernadette épouse Mebe Ngo’o. Ils sont attraits devant le Tribunal criminel spécial pour répondre des faits de corruption, détournement de biens publics (Dbp), violation code des marchés, prise d’intérêt dans un acte, blanchiment aggravé des capitaux, complicité de Dbp.