Parquet général : Les dernières réquisitions de Luc Ndjodo

  Le Procureur général près la Cour suprême reçoit les hommages judiciaires ce jeudi 18 septembre à l’esplanade du siège de cette juridiction à Yaoundé. Cette cérémonie intervient après le décès de ce Magistrat le 01er août, des suites de maladie. 

Par Florentin Ndatewouo 

La famille judiciaire se réunit ce 18 septembre à l’esplanade du siège de la Cour suprême à partir de 12H, à l’effet de rendre un dernier hommage à Luc Ndjodo. Le Procureur général près la juridiction de céans est passé de vie à trépas le 01er août de l’année en cours, des suites de maladie, à l’hôpital de général de Yaoundé. 

Avant son décès, Luc Ndjodo a assuré la gestion du Parquet général près la Cour suprême pendant 10 ans. Il accède à cette fonction en 2015, succédant ainsi à feu Martin Rissouck à Moulong. La nomination à la tête du Parquet général de la juridiction suprême de cet ancien pensionnaire de l’Ecole d’administration et de Magistrature (Enam) intervient après son office en qualité de premier Avocat général au sein de la même juridiction. 

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Commis à l’exercice et la mise en mouvement de l’action publique, Luc Ndjodo débute sa carrière en 1978 dans la ville de Douala. L’exercice de sa profession le conduira tour à tour dans les localités de Mokolo (région de l’Extrême-Nord, Ndlr), Mbalmayo (région du Centre), Nkongsamba (région du Littoral).

L’auteur

Outre les salles d’audiences, Luc Ndjodo a également côtoyé l’administration publique. En 1988, il exerce en qualité de chargé d’études adjoint au Ministère de la condition féminine. Quelques années avant, il a occupé le poste de chef du service de l’exécution des peines à la Direction des affaires judiciaires et des Sceaux au sein de son département ministériel de tutelle.

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Luc Ndjodo est par ailleurs un Magistrat qui a mené des réflexions sur l’exercice de sa profession. Ces réflexions sont consignées dans nombre d’ouvrages, à savoir, Les voies d’exécution dans l’espace Ohada, cas du Cameroun ; L’exercice du Ministère public à la juridiction des comptes au Cameroun. 

« Toute restriction abusive de liberté est formellement prohibée. » Luc Ndjodo

En outre, le natif de Komo dans le département de la Lékié a jeté son dévolu sur la question du sous-développement et de la crise économique que traverse le Cameroun, ainsi que son incidence sur la jeunesse. Il adresse cette problématique dans son ouvrage intitulé : Les enfants de la transition. Une génération en danger ?

 Il convient de noter que dans l’exercice de sa profession, Luc Ndjodo n’a pas fait preuve de complaisance à l’égard d’un ensemble de dysfonctionnements « Toute restriction abusive de liberté est formellement prohibée. » A-t-il rappelé le 21 février dernier, au cours de l’audience solennelle de la rentrée judiciaire. « L’officier de police judiciaire qui effectue une perquisition doit être muni d’un mandat de perquisition, l’exception n’étant admise qu’en cas de crime ou de délits flagrant… » Va-t-il préciser dans ses réquisitions.

Hélas ! Les réquisitions ô combien pertinentes de ce Magistrats hors-hiérarchie n’auront pas suffit à convaincre, à l’effet d’emporter la conviction du tribunal de la mort, face à l’appel irrésistible du destin... 

Les différents procureurs généraux près la Cour suprême du Cameroun

1958 :Salter, procureur général près la Cour d’appel (ancêtre de la Cour suprême) ;

1965 : Clarence Parent ;

1972 : Fred Eko Ngomba ;

1973 : François Xavier Mbouyoum ;

1980 : Robert Mbella Mbappe ;

1984 : Louis Gabriel Djeudjang ;

Alexis Dipanda Moulle ;

2015 : Martin Rissouk à Moulong ;

2015-2025 : Luc Ndjodo.