Comparution : La défense d’Abah Abah réclame la présence d’un témoin.

Comparution : La défense d’Abah Abah réclame la présence d’un témoin.
Polycarpe Abah Abah, ancien directeur des impôts (1998-2004), ancien ministre de l'Economie et des Finances (2004-2008), accusé de détournement de biens publics en coaction avec Amadou Vamoulke

La partie défenderesse sollicite du tribunal un mandat d’extraction. A l’audience du 08 septembre dernier  au Tcs, elle affirme avoir cité Paul Ngamo Hamani, détenu à la prison centrale de Douala. Cependant, de l’avis du régisseur de cet établissement pénitentiaire, une telle démarche ne permet pas de présenter le détenu devant les juridictions de Yaoundé.

Par Florentin Ndatewouo

L’audience d’hier 26 septembre au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé aura été de courte durée. L’accusée Antoinette Menyeng Meyoa ne s’est pas fait assister par son Avocat. L’absence de Me Mbeng contraint ainsi la collégialité à procéder au renvoi de la cause.  

Le 08 septembre dernier, les Avocats de l’accusé Polycarpe Abah Abah formulent une requête à l’endroit du tribunal. Me Nko’o sollicite la délivrance d’un mandat d’extraction de sieur Ngamo Hamani Paul, détenu à la prison centrale de Douala : « Monsieur Ngamo a été cité en sa personne. La diligence a été faite après le dernier renvoi, par l'huissier de justice près la Cour d'appel du Littoral, Me Happy Julienne. Monsieur Ngamo a reçu la citation le 06 septembre. 
Par le biais de cette citation, vous avez la preuve que monsieur Ngamo est détenu à la centrale de New Bell »
, explique le Conseil de la défense.

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Polycarpe Abah Abah emboite le pas à son Avocat. L’accusé note qu’en matière pénale, la citation des témoins, n’est guère « une mesure de faveur ». Dans sa démarche démonstrative, la partie défenderesse fait appel aux textes internationaux ratifiés par l’Etat du Cameroun. Polycarpe Abah Abah convoque les dispositions de l'article 14-e du Pacte international relatif aux droits civils et politiques : « toute personne accusée d'une infraction pénale a droit en pleine égalité, au moins aux garanties suivantes, à interroger ou faire interroger les témoins à charge et à obtenir  la comparution et l'interrogatoire des témoins à décharge, dans les mêmes conditions que les témoins à décharge ».

 

 

« Le tribunal peut ordonner une nouvelle citation. On n'a pas parlé d'un mandat d'extraction. Le tribunal peut. C'est une faculté. Ce n'est pas une obligation… »

 

 

A la suite de l’intervention de Polycarpe Abah Abah, le président de la collégialité donne lecture de l’article 17 de la loi du 27 juillet 2005 portant code de procédure pénale.  « Monsieur Ngamo devant ce tribunal n'est pas condamné, n'est pas prévenu, n'est pas accusé... Le tribunal peut ordonner une nouvelle citation. On n'a pas parlé d'un mandat d'extraction. Le tribunal peut. C'est une faculté. Ce n'est pas une obligation. On n'est pas obligé. »

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Au cours de cette audience, le Ministère public a présenté ses réquisitions finales. Le représentant du Parquet général a requis la condamnation des accusés. Les dates du 14 et 18 octobre prochains sont retenues pour la suite de l’instruction de cette cause.

Dans le cadre de cette affaire, Amadou Vamoulke, Polycarpe Abah Abah, Antoinette Menyeng Meyoa sont poursuivis par la CAMEROON RADIO TELEVISION, le Ministère des Finances. Les accusés répondent des faits de détournement présumé de biens publics en coaction.