L'investiture est INDISSOCIABLE de la candidature

Opinion 

L'investiture est INDISSOCIABLE de la candidature...

La publication des candidatures retenues par le Conseil électoral hier 26 juillet suscite nombre de controverses. Une polémique a tout de suite vu le jour autour d'une tentative de distinction de deux notions : La pluralité des investitures et la pluralité des candidatures... La pluralité des investitures est le motif à l'origine du rejet du dossier de candidature de Maurice Kamto, sous la bannière du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem). Les trois candidats de l'Union des populations du Cameroun (Upc), à savoir le Pr Jean Bahebeck, Abdouraman Hamadou Babba, et Dominique Yamb Ntimba semblent avoir été eux aussi victimes de cette donne.

Seulement, l'on observe qu'en face, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a lui aussi présenté deux candidatures, et seule celle du président de la République sortant a été retenue. D'où le questionnement légitime: pourquoi la candidature des représentants des partis politiques d'opposition ont été rejetées, et celle du président de la République en exercice a été retenue ? Ceci, alors même que ces différents candidats ont en dénominateur commun, la pluralité des candidatures sous le couvert des mêmes formations politiques ?!

C'est ainsi que va naître ce que nous appellerons la théorie de la différenciation entre la pluralité de candidatures et la pluralité des investitures...

La pluralité des investitures suppose que plusieurs candidats reçoivent d'une même formation politique, l'investiture, en vue de leur participation à la même élection... 

Peut-on réellement opérer une scicion entre l'investiture et la candidature ? Si la réponse à cette question est affirmative, alors, il convient de se poser la question de savoir : à quel moment devient-on effectivement candidat?

La candidature se matérialise par l'accomplissement d'un ensemble de diligences prescrites par la loi. Au rang de celles-ci, figure la nécessité d'obtenir la lettre de présentation et d'investiture du parti cautionnant la candidature du postulant, le cas échéant... Confère article 122 du Code électoral. Autrement dit, la lettre de présentation et d'investiture sont des éléments constitutifs du dossier de candidature. Le défaut de ces documents entraînent le rejet pur et simple. Dès lors, la candidature du point de vue juridique ne peut véritablement revêtir sa plénitude que si elle reçoit l'investiture, entre autre. Il s'agit dès lors, de deux instruments qui sont intimement liés. On ne saurait donc parler de candidature sans investiture. S'il y a candidature, alors, il y a eu au préalable, investiture... En conséquence, le rejet d'un dossier de candidature sur le fondement de la pluralité des investitures vaut également pour ce qui est de la pluralité des candidatures.