Droit à la vie : les effectifs d’enfants abandonnés augmentent de 80%
Tel est le résultat d’une étude menée entre 2010 et 2014 par le Ministère des Affaires sociales. Au cours de la séance plénière du parlement des enfants, tenue hier 26 juin à l’hémicycle du palais des Congrès de Yaoundé, nombre de problématiques ont été adressées, à savoir, le non-enregistrement des naissances à l’état civil, l’abus des stupéfiants en milieu jeune, le chômage.
Par Florentin Ndatewouo
L’abandon des enfants est un phénomène qui prend du galon au Cameroun. Une étude réalisée en 2014 par le Ministère des Affaires sociales (Minas) indique qu’entre 2010 et 2014, les effectifs des enfants abandonnés ont augmenté de 80%, passant de 1326 à 2391. Une situation qui interpelle. Ainsi, hier 26 juin de l’année en cours, l’honorable Pamen Haman Maelys introduit le sujet au menu des débats. Le député junior dénonce l’abandon des enfants, parfois en bas âge, par leurs génitrices. Pour cet élève en classe de forum III au Lycée Bilingue d’Ambam, (département de la vallée du Ntem, région du Sud), cette attitude trouve ses fondements dans de facteurs multiples, à savoir : la pauvreté, la maladie ou un handicap, mais aussi, « le refus des géniteurs d’assumer leur responsabilité. » Le député s’exprime à l’hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé. Dans le cadre de la célébration de la 23ème édition du Parlement des enfants, l’honorable Pamen Haman sollicite du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, des éléments d’information. Ceci, à l’effet de clarifier les élus sur les actions entreprises par son département ministériel pour « l’éducation à la parenté responsable, le renforcement du sens de responsabilité ou encore l’accompagnement psychologique des femmes qui vivent en situation de détresse ou d’insécurité affective. »
Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales, expose en partie sur causes d'abandon des enfants par leurs génitrices, au cours de la 23ème édition du Parlement des enfants, à l'hémicycle au Palais des Congrès à Yaoundé/26/06/2022.
« (…)Il faut que la formation réponde à la demande du marché de l’emploi. »
L’honorable Megane Djuikon Feukam s’inscrit dans la même dynamique. Le député junior dans le département du Koung-Khi observe que la jeunesse camerounaise est davantage confrontée à nombre de difficultés. Cet élève en classe en 01ère année Stt au lycée technique de Bandjoun s’intéresse à la question du chômage en milieu jeune. A cet effet, il interpelle le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop): « Quelles sont les actions menées ou envisagées par votre département ministériel pour pallier aux difficultés d’accès à l’emploi de la jeunesse camerounaise en générale, et celle des zones rurales en particulier ? » La réponse à cette question de l’honorable Megane Djuikon Feukam appelle selon Issa Tchiroma Bakary, un changement de paradigme : « Il ne faut plus qu’on forme pour former. Il faut que la formation réponde à la demande du marché de l’emploi. »
Issa Tchiroma Bakary, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, évoque la nécessité d'une adéquation entre l'offre de formation et la demande exprimée par le marché du travail, à l'effet de lutter contre le chômage en milieux jeune, au cours des travaux de la 23ème édition du Parlement des enfants, tenus à l'hémicycle au Palais des Congrès de Yaoundé/23/06/2022
En outre, les problématiques liées à l’absence ou l’insuffisance des sources d’approvisionnement en eau de qualité, le phénomène d’enlèvement des enfants à la frontière terrestre entre la région de l’Adamaoua et la République centrafricaine ont été adressées. A cela s’ajoute :
-Le non enregistrement des naissances à l’état civil ;
-L’abus des stupéfiants en milieu jeune ;
-Le travail des enfants ;
-La cybercriminalité…
Au terme de la séance plénière spéciale du parlement des enfants, les députés juniors formulent un ensemble de recommandations, à l’instar de :
-l’enregistrement systématique et obligatoire de chaque enfant à la naissance ;
-l’accompagnement psychosocial et la réinsertion des enfants victimes survivantes des pratiques néfastes ;
- la mobilisation de l’ensemble des acteurs sociaux en vue d’une meilleure protection contre le phénomène d’abandon des enfants ;
- la vulgarisation de l’arsenal juridique existant en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant face aux violences exercées sur les enfants.
La 23ème édition du Parlement des enfants au Cameroun est placée sous le thème : « Le phénomène d’abandon des enfants : une entrave à la vie, au développement et à la survie des enfants. »