Libertés publiques: Maurice Kamto est-il de nouveau placé en résidence surveillée de fait?
La présence policière depuis hier 06 décembre devant le domicile du learder du Mrc rappelle la séquestration pendant prêt 03mois, dont il a été l’objet il y a plus d’01 an de cela.
Par Florentin Ndatewouo
Maurice Kamto est-il de nouveau placé en résidence surveillée de fait ? Depuis hier 06 décembre, le domicile du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est encerclé. On y voit la présence des forces du maintien de l’ordre. Ces derniers sont groupés à divers coins au lieudit santa babara à Yaoundé. « Quel renseignement ou information ont-ils encore eu aujourd’hui pour assiéger la maison du Pr Maurice Kamto ? » Ainsi, s’interroge le porte-parole de ce parti politique. Sur sa page Facebook, Joseph Emmanuel Ateba s’insurge contre ce déploiement : « C’est curieux et ridicule de mobiliser les forces de sécurité et l’administration d’un pays pour surveiller un leader politique et les membres de son parti. S’ils avaient concentré ces services pour la surveillance du territoire, les attaques des écoles dans le Noso auraient été évitées… »
Maurice Kamto, président du Mrc, aucours de la conférence de presse en rapport avec son séjour dans la ville de Douala, tenue au siège de sa formation politique à Yaoundé/04/12/2021.
Cette présence policière est consécutive à la tenue d’une conférence de presse par Maurice Kamto au siège de sa formation politique. En date du 03 décembre, le « tireur de pénalty » dénonce ainsi les attaques dont ses militants sont l’objet. « Combien d’Avocats du Mrc ont vu les dossiers de leurs clients retirés simplement parce qu’ils sont du Mrc ? » A-t-il décrié.
Des militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ainsi que ceux du mouvement STANG UP FOR CAMEROON sont en détention depuis plus d’1 an. Ils sont arrêtés à la suite des marches projetées le 22 septembre 2021 par Maurice Kamto. Lesdites marches visant à dénoncer la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la gestion querellée des deniers publics à l’occasion des travaux de construction des infrastructures devant accueillir la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), entre autres. « On arrête les gens en 2019 parce qu’ils demandent déjà où est passé de l’argent de la CAN. On a donc brutalisé les militants du Mrc ont les a torturés. Aujourd’hui, le stade n’est pas prêt. On a donné jusqu’au 30 novembre… On nous dit que la réception est reportée sine die. On nous demande d’assister à cela et nous taire. Non Nous ne nous tairons pas. Je ne quémanderais jamais ma liberté à quiconque. »
«…Les traités internationaux font obligation aux Etats qui les violent de respecter ses engagements politiques. Si le gré à gré arrive au Cameroun, ça sera avec la bénédiction de la communauté internationale… »
Maurice Kamto parle d’une « société malade », en proie à la corruption. Une pratique qui s’est emparée de l’Eglise. Il appelle les Camerounais à ne compter que sur eux-mêmes pour changer le Cameroun. « Oubliez la communauté internationale. Les traités internationaux font obligation aux Etats qui les violent de respecter ses engagements politiques. Si le gré à gré arrive au Cameroun, ça sera avec la bénédiction de la communauté internationale. Le sort du peuple camerounais n’intéresse pas la communauté internationale. »
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Maurice Kamto a entrepris une visite dans les villes de Bafoussam et Douala. Ceci, à l’effet de rencontrer ses militants incarcérés. Après la ville de Bafoussam, où il dit avoir été l’objet de déconvenues, il s’est vu séquestré dans son hôtel au lieudit Bessengue. Par la même occasion, la dédicace de ses 05 dernières productions scientifique et littéraire est interdite.
La veille de cette cérémonie de dédicace, le leader du Mrc rencontre ses militants au siège de son parti. Au cours des échanges, il déclare : « Nous ne cherchons pas la bagarre. Mais si la bagarre nous cherche nous ne fuirons pas la bagarre ». Cette prise de parole aurait-elle emmené l’autorité de la ville de Douala à monter sur ses grands chevaux ?
Maurice Kamto formule que les personnes arrêtées puissent être libérées afin de passer les fêtes de fin d’années au sein de leur famille. « Ils n’ont rien fait qui puisent justifier leur détention. »