Reprise des classes: L'incertitude règne autour des cours en présentiels.
Monseigneur Samuel Kleda renvoie à une date ultérieure, la rentrée scolaire au sein de l'archidiocèse de Daoula, en raison de la situation grandissante de la pandémie du covid-19. Cette mesure de l'archévêque est consécutive de celles prises par le collectif des syndicats d'enseignants du Cameroun. Lequel annonce une mobilisation de ce corps de métier en cas de nécéssité.
Par Florentin Ndatewouo
La reprise des cours en présentiel n'aura pas lieu le 1er juin prochain dans les maisons de formation de l'archidiocèse de Douala."Compte tenu de la situation grandissante de la pandémie au corona virus dans notre pays, et de l'obligation que nous avons de protéger la santé de tous, nous avons décidé de concert avec les autres évêques de la province ecclésiastique, de renvoyer la rentrée initialement prévue le 1er juin prochain dans nos trois maisons de formation à une date ultérieure qui vous sera communiquée en temps opportun." Lit-on dans une correspondance écrite en date du 25 mai dernier par l'archévèque métropolitaine de l'archidiocèse de Douala. Ainsi, monseigneur Samuel Kleda invite les étudiants à rester dans la mouvance de révision des cours, et de la recherche, "pour une meilleure préparation des examens de fin d'année". Cette correspondance de Samuel Kleda est consécutive d'une autre lettre adressée cette fois au premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 20 mai par un collectif de syndicats des enseignants du Cameroun. Ces derniers notent que le gouvernement a décidé de rouvrir les établissements scolaires aux seules classes d'examens à partir du 01er juin prochain. "Cette décision a été adoptée de façon unilatérale, sans consultation des autres parties prenantes de l'éducation..." Une attitude qui suscite nombre d'appréhensions, à savoir:
-La nouvelle organisation des salles de classe;
-Les mesures barrières;
-Le déroulement des enseignements et le séjour dans les campus scolaires.
Au sujet de la nouvelle organisation des salles de classe, le collectif des syndicats des enseignants relève que « la première annonce de la reprise des cours en juin arrêtait les effectifs par classes à 24 élèves au plus. Sur cette base-là, les chefs des structures scolaires avaient refait les emplois du temps pour le premier juin. C’est alors qu’une contre-instruction portant plutôt la limite des effectifs à 50élèves/classe, soit le double de la première mesure, est venue remettre en question le travail déjà effectué. En tenant compte de la surface d’une salle de classe, il est évident qu’un tel effectif ne permettra pas de mettre en œuvre la mesure phare de distanciation sociale. Par ailleurs, une disposition respectueuse des mesures barrières induira des charges supplémentaires de travail pour les enseignants bien au-delà des maxima légaux.» Note pour le déplorer ledit collectif.
Propositions
Pour assurer la réussite de la reprise des cours présentiels, le collectif des syndicats d’enseignants propose un ensemble de 8 mesures.
Il s’agit : «
–D’organiser les examens sur la base de la couverture à jour des programmes scolaires ;
–D’échelonner au besoin la reprise des classes en commençant dans le secondaire par les terminales pour éviter l’engorgement des campus ;
–D’assurer la disponibilité gratuite des masques et gels hydro-alcooliques pour tous les élèves et enseignants sur tous les campus scolaires ;
–De limiter le nombre des élèves à 24/salle de classe au maximum;
–D’assurer la désinfection quotidienne et méticuleuse des campus scolaires ;
–De prévoir des primes spéciales pour les enseignants pour la surcharge de travail et le risque imposés par le nouveau contexte ;
–De mettre à la disposition des établissements scolaires du secondaires le reliquat des frais exigibles non débloqués à ce jour ;
–D’équiper sur les fonds de lutte contre le covid-19 tous les centres d’examens pour leur permettre de répondre à toutes les urgences sanitaires qui pourraient survenir au cours du déroulement des examens de la session 2020. »
Par ailleurs, le collectif des syndicats d’enseignants met en garde le gouvernement : « les syndicats mobiliseront les enseignants en cas de nécessité à se défendre si des dispositions claires ne sont prises pour assurer leur retour protégé sur les campus scolaires. » Cette situation plonge la communauté éducative dans un climat d’incertitude.