Soupçon de détournement : Maxime Mbangue nie son implication dans la gestion des marchés publics

Soupçon de détournement : Maxime Mbangue nie son implication dans la gestion des marchés publics

 

Le conseiller technique d’Edgard Alain Mebe Ngo’o est poursuivi pour complicité de Dbp. Des malversations qui, selon le juge d’instruction, ont fait l’objet de retro-commissions allant de 10 à 13%,  sur la base des marchés dits surfacturés entre 2010 et 2011.

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Léonard Maxime Mbangue dit n’avoir jamais appartenu à une commission en lien avec les marchés publics. « L’ordonnateur principal, tout au long de ses déclarations vous a expliqué que c’est lui-même qui désignait ses différents fournisseurs. C’est lui qui envoyait ses besoins aux différents fournisseurs ; c’est aussi lui qui recevait d’eux les pro-formats qui comportaient déjà les prix et les transmettait au directeur du budget et des équipements, pour la préparation des marchés », rappelle-t-il à l’attention du Tribunal. Maxime Mbangue est auditionné le 14 mars de l’année en cours au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé, par l’un de ses Avocats.

Au cours de son EXAMNIATION-IN-CHIEF, il expose sur la gestion des documents tels, les factures pro-formats, les projets de marché, les marchés. Il indique que la validation desdits documents en vue de l’engagement des dépenses dites surfacturées nécessitait le visa de conformité des prix auprès du contrôleur financier. Ce, en application des dispositions  de la circulaire relative à l’exécution du budget, au contrôle des Collectivités territoriales décentralisées, et des organismes subventionnés. Des opérations qui, de l’avis de la défense,  « … n’impliquait en rien le conseiller technique que j’étais. » Par conséquent, « je ne saurais donc être impliqué dans une infraction que ce soit en lien avec les marchés surfacturés évoqués dans l’ordonnance de renvoi. »

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Léonard Maxime Mbangue se prononce sur la question liée au retro-commissions alléguées. Il adopte la même posture et nie de fait, toute implication dans la gestion. Il dit n’avoir jamais effectué de missions auprès d’un fournisseur du Ministère de la Défense (Mindef) en général, et de Magforce international en particulier. Ces missions ont porté sur l’acquisition des effets Hcca (Habillage, couchage, camouflage, ameublement, Ndlr) « Je n’avais pas de lien avec le prestataire de service du Mindef. Je ne vois donc pas comment, sans être impliqué dans la facturation, je peux avoir commis des surfacturations en attente des rétro-commissions. »

 

 

 

«Cet arrangement ne pourrait donc en aucune façon et d’aucune manière être conclue ou impliquée une personne étrangère et extérieure au circuit de la commande publique au Mindef. »

 

 

L’audition de Maxime Mbangue porte également sur la fixation les prix querellés des équipements. Pour se défendre, l’accusé revient sur les déclarations tenues par  l’ordonnateur principal du Mindef à l’époque des faits. Il rappelle qu’à l’audience du 24 octobre 2021, Edgard Alain Mebe Ngo’o « s’est suffisamment expliqué sur les modalités de fixation des prix des équipements en précisant qu’il s’assurait lui-même du contrôle. »

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Dans le même sillage, il se réfère à l’audition de Robert Franchitti, promoteur de la société française Magforce international : « Monsieur Franchitti a expliqué les éléments qui lui permettaient de fixer les prix de ses équipements en précisant que ceux-ci pouvaient être acceptés ou pas. » Ensuite, Maxime Mbangue observe : « la déclaration de monsieur Franchitti donne lieu de constater qu’une telle manière de procéder ne peut relever que de la loi de l’offre et de la demande  entre une personne qui propose et impose, et une autre qui accepte ou pas. » Et l’accusé de renchérir: «Cet arrangement ne pourrait donc en aucune façon et d’aucune manière être conclue ou impliquée une personne étrangère et extérieure au circuit de la commande publique au Mindef. » Conclusion ? « Je ne saurait être considéré comme ayant pris part à  des actes de surfacturation qui auraient induit des actes de rétro-commissions que le juge d’instruction m’a attribués à tort au titre du détournement de biens publics, en complicité avec mes coaccusés. »

  L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction fait grief à l’accusé Léonard Maxime Mbangue, « l’acte d’aide et de facilitation dans les services du trésor.»  Ceci ayant abouti à la réalisation de l’infraction de détournement de biens publics reproché à son ancien patron, Edgard Alain Mebe Ngo’o.