Amadou Vamoulke : « où sont tous mes collaborateurs qu’on a relâchés ? »

Amadou Vamoulke : « où sont tous mes collaborateurs qu’on a relâchés ? »

Répondant aux questions du représentant du Ministère public à l’audience d’hier 24 août au Tcs, l’ex-directeur général de la CRTV réclame la présence de tous les acteurs intervenant dans la chaine de la dépense publique.

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Le Ministère public :

Au cours de votre EXAMINATION-IN-CHIEF, ni votre Avocat, ni vous-même n’avez évoqué les chefs d’accusation du détournement des sommes de 10 milliards 662 millions 669 mille 306 Fcfa ; 525 millions 384 mille 483 Fcfa ; 235 millions Fcfa. S’est-il agi d’une omission involontaire ou d’un acte délibéré ?

 

Amadou Vamoulke :

Avant de répondre à votre question, je voudrais dire à vous-même et au Tribunal que pour moi, la précédente audience ayant mis en évidence le fait que votre inique témoin n’est ni plus ni moins qu’un voyou, et que vous-même savez qu’un témoin inique n’est pas un témoin, je penserais donc que ce procès s’arrêterait de lui-même, son objet étant à mon humble avis non pas la poursuite du droit, mais la poursuite de la vérité. Je suis donc surpris, déçu et étonné que cette justice à qui on donne les moyens de preuve pour se déterminer, devrait conduire cette procédure jusqu’au bout comme si elle n’a rien entendu. Vous avez évoqué les chefs d’accusation qui n’ont pas été soulevé par mes Avocats. Vous avez bien fait de souligner que ce sont des questions qu’on pose. Ce n’est pas moi qui les pose. Mais, en tout état de cause, il n’y a aucune question à laquelle nous ne soyons capable de répondre, la tête haute, maintenant ou plus tard. Cela dit, s’il m’était permis de poser une question, je demanderais où sont tous mes collaborateurs qu’on a relâchés. Comme vous pouvez le savoir, dans une entreprise comme la CRTV (CAMEROON RADIO TELEVISION), toutes les opérations à caractère financier partent du bas de l’échelle pour remonter au niveau de monsieur le directeur général. C’est donc dire que ces monsieur et dame ayant été lavés de toutes responsabilités, pourquoi me poursuivre sans eux ?

Le Ministère public :

Pouvez-vous produire à l’adresse du Tribunal des pièces justificatives des dépenses des sommes ci-dessus : 10 milliards 662 millions 669 mille 306 Fcfa ;525 millions 384 mille 483 Fcfa ; 235 millions Fcfa ?

 

Amadou Vamoulke:

 Si les accusations ont pour fondement une absence de justificatif, et compte tenu du fait que le témoin inique, en deux mois de contrôle sur 06 exercices avait pu attendre la production des documents, il les aurait eus. Mais comme l’objet de son implication était d’un autre ordre, il ne pouvait pas attendre. Conclusion, nous sommes sereins.

 

Le Ministère public :

 Répondant à une question de votre Conseil sur les primes indues que vos ex-collaborateurs et vous-même avez perçu, vous avez allégué que lesdites primes étaient la rémunération des travaux spéciaux ayant porté sur le budget programme. Pouvez-vous produire à l’adresse du Tribunal les résolutions du Conseil d’administration vous ayant autorisées à percevoir ou à allouer lesdites primes ?

 

Amadou Vamoulke :

Ces primes ont deux fondements : Un texte du premier ministre. Le deuxième fondement c’est le budget de la CRTV. Mon attention a été attirée sur le fait que si on appliquait la grille tarifaire, les sommes appliquées auraient été bien supérieures. Cela étant dit, est-ce que vous trouvez logique que les sommes perçues par les employés encore vivants de la CRTV  soient réclamées ou imputées au seul directeur général ?

 

Le Ministère public :

Pouvez-vous dire au Tribunal qui était l’ordonnateur des dépenses pendant votre magistère ex qualité de directeur général de la CRTV ?

 

Amadou Vamoulke :

L’ordonnateur des dépenses de la CRTV c’est le directeur général.

 

Le Ministère public :

A qui incombait la responsabilité financière de la CRTV lorsque vous étiez directeur général ?

 

Amadou Vamoulke :

 Le mot responsabilité à quelques parentés avec le verbe répondre. Qui répond ? Tous ceux qui interviennent dans la chaine de la dépense. Le directeur général ordonne le paiement. Mais, la logique qui l’y conduit est construite par ses collaborateurs. Les liasses de dépense, c’est-à-dire les dossiers comportant tous les éléments sont suffisamment explicites pour indiquer qui a eue quelle initiative, qui a contrôlé qui a approuvé. Généralement, le premier document vient du directeur des affaires administrative et financière (Daaf) qui fait une note. Si vous prenez la peine de regarder toutes les liasses, vous ne verrez jamais une injonction du directeur général, où l’initiative du Dg demandant que telle ou telle chose soit faite. Dame Gamva ici présente a occupé le poste de Daaf, elle peut l’attester.