L'Avocature est un métier NOBLE.
Opinion
Suite à la publication relative à l'arrestation, accompagnée des actes de torture sur la personne de Me Tella, dans la ville de Bafoussam, des réactions fusent. D'aucuns ont pris fait et cause pour les violences. Ceux-ci valident et banalisent ces actes de violences. Cette attitude de complaisance emmène ses auteurs à taxer les Avocats d'imposture...
Certes, chaque corps de métier possède en son sein des brebis galeuses qui peuvent ternir l'image de la profession. Pour autant, on ne saurait confiner tous les praticiens de la profession dans la même enseigne. Au sujet du cas de Me Tella, les actes de violence dont il a été l'objet ne sont pas justifiés. L'on ne saurait tolérer que les Avocats soient taxés d'imposture, simplement pour avoir dénoncé le mauvais traitement dont l'un des leurs a été l'objet.
La profession d'Avocat est NOBLE, DIGNE de respect. On peut Jauger du niveau d'engagement d'un pays au respect des droits de l'Homme par la façon dont les Avocats y sont traités. Lorsqu'un Avocat est traité avec autant de sauvagerie, on peut aisément se faire une idée du sort réservé aux citoyens lambda. Le justiciable peut-il encore valablement se prévaloir du droit de se faire assister par un Avocat, alors même que cet Avocat est dépourvu de ses propres moyens de défense ? Le justiciable peut-il participer convenablement à son audition en vue de la manifestation de la vérité, alors même que les conditions de cette audition ne se feront pas dans la tranquilité que la situation exige ? En pareille circonstance, la présence de l'Avocat aux côtés de son client représente une garantie du respect des droits procéduraux. Le Cameroun s'y est engagement juridiquement. L'Avocat est pour le justiciable, ce que le médecin est pour le malade. En conséquence, il faut s'indigner...
Oui, il faut s'indigner lorsque, du fait d'un individu, ou d'une personne dépositaire de l'autorité publique, l'Avocat se voit humilié dans sa dimension la plus profonde.
Il faut s'indigner lorsque l'atteinte à sa dignité ne connait plus de limite...
Il faut s'indigner, mais aussi décrier et dénoncer.
Il faut dénoncer le silence, l'insensibilité face à l'injustice. Il faut dénoncer, s'étonner de la complaisance dont fait montre une frange de citoyens à l'égard de la barbarie.
Il faut dénoncer l'écart de comportement. Loin de nous, l'idée de jeter l'opprobre sur l'ensemble des forces du maintien de l'ordre, agissant pour la circonstance en qualité d'officier de police judiciaire. Nous déplorons l'écart de la norme, qui tant au fil du temps à se normaliser.
Nous plaidons pour le respect de la sacralité de la dignité de la personne humaine où qu'elle soit. Nous défendons l'avènement d'une société juste. Cette société où la Justice a droit de cité est un idéal. Nous le dira-t-on. Attellons-nous au quotidien à sa réalisation? Une société d'égalité de droit est possible.