Polycarpe Abah Abah : « Ce sont vos enfants qui vous jugeront. »

Polycarpe Abah Abah : « Ce sont vos enfants qui vous jugeront. »
Polycarpe Abah Abah, déclaré coupable, prend la parole pour la dernière fois dans le cadre de cette procédure à l'audience d'hier au Tribunal criminel spécial à Yaoundé/20/12/2022

Après avoir été déclaré coupable par le Tribunal criminel spécial (Tcs) à l’audience d’hier 20 décembre à Yaoundé, l’accusé remet en cause la décision du Tcs dans  ses dernières déclarations.

Par Florentin Ndatewouo

 

 

Soyez rassurez. Ni haine, ni rancune. Mais plutôt beaucoup de compassion.

Regardez vos visages. Est-ce que vous-mêmes croyez en ce que vous lisez ? Etes-vous fier de vous ? Je le dis parce que j’ai regardé madame la vice-présidente lire ce que le représentant du Ministère public me reprochait. J’ai suivi la hargne de monsieur le président pendant 02 heures. Monsieur le président, avez-vous un problème avec moi ? Cela m’a rappelé l’affaire de l’évasion… Le président a décidé d’aller jusqu’au bout. Soyez rassuré, j’en ai déjà suffisamment vu pour éprouver de la haine. Ce sont vos enfants qui vous jugeront. J’ai entendu quelqu’un dire : « quelque soit la longueur de la nuit, le jour finira toujours par se lever. » Oui, le jour se lèvera monsieur le président. Soyez rassuré, pas de vengeance.

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Je suis devant ce tribunal depuis 15 ans. Vous êtes de hauts Magistrats. Je n’imagine pas que le Tribunal puisse mentir. Lorsqu’on me dit que j’ai été Président du Conseil d’Administration de la Mundi, je suis surpris. Vous n’avez pas produit de récépissé de déclaration qui fait de moi le président de cette association. Mes collaborateurs me désignaient président sans que je ne sois le président formel.

 

 

 

 

 

 

« Pourquoi tant de haine ? Après tant d’années de procédure, je n’ai jamais vu une telle hargne. » Polycarpe Abah Abah

 

 

 

Lorsque vous venez me dire que j’étais Président du Conseil d’Administration de la Mundi, et que c’est pour cela que je suis condamné, mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Si vous étiez dans le premier volet, il y a des choses que vous n’auriez pas dites. Le problème dans cette affaire, c’est qu’on a divisé la procédure.

Comment moi, ministre de l’Economie et des Finances, qui gère à l’époque des faits, des milliers de milliards, puisse concevoir un stratagème pour voler 570 millions Fcfa ? Soyons un peu sérieux.

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Je m’interroge : pourquoi tant de haine ? Après tant d’années de procédure, je n’ai jamais vu une telle hargne.

Lorsqu’un Avocat, qui plus encore dit travailler pour l’Etat, vient me voir pour me demander : « quelle question je peux te poser lors de la CROSS-EXAMINATION ? » J’ai été déçu. J’ai dit « non », parce que je n’ai rien fait. Vous comprenez donc la hargne qu’il avait contre moi tout à l’heure, monsieur le président.