Présomption d’escroquerie: Le coordonnateur du paddec dans le diamaré accusé d’avoir distrait la somme d’1million 500 Fcfa

Présomption d’escroquerie: Le coordonnateur du paddec dans le diamaré accusé d’avoir distrait la somme d’1million 500 Fcfa

Le pasteur Balata Jean, président du parti intègre pour le Changement (Pic) reproche à Sali Moussa l’usage de ces fonds sans en apporter la preuve de la réalisation des activités auxquelles ils étaient destinés. Ceux-ci devraient servir à la sensibilisation en vue de l’implantation de ce parti dans la région du Grand Nord Cameroun.

Par Florentin Ndatewouo

Les élections législatives et municipales du 9 fevrier dernier continuent d’alimenter l’actualité. 3 millions 250 mille Fcfa. Tel est le montant revendiqué par le plaignant sieur Balata Jean, à Sali Moussa ce 22 juillet au tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé Centre-administratif. Cette somme est repartie comme suit : 750mille Fcfa pour le préjudice matériel, 500 mille Fcfa pour les frais de dossier et les honoraires de l’avocat, et 2 millions Fcfa pour le préjudice moral. Sieur Balata porte plainte contre Sali Moussa et Siama Alioum pour “escroquerie“.

En prélude aux élections couplées du 09 février dernier, le plaignant dit avoir remis la somme d’1 million 500 milles Fcfa à Sali Moussa, trésorier et Siama Alioum, trésorier adjoint du parti politique dénommé Parti intègre pour le Changement ( Pic). Ce montant était destiné à financer les activités visant à implanter cette formation politique dans la région du Grand Nord Cameroun :“Il allait fabriquer les T-shirt, tenir les réunions, et passer dans les médias et nous tenir informé. Rien de cela n’a été fait”, explique le pasteur Balata Jean pendant l’Examination in chief. Il ajoute que Sali Moussa “a intégré le paddec de Jean de dieu momo qu’il a également escroqué. Siama a remboursé l’argent. Mais Sali Moussa ne l’a pas encore fait.
En tant que trésorier adjoint, Siama ne faisait pas les rapports d’activité.”

A la question de savoir si sieur Moussa a pu être candidat, Balata répond : “il se battait plutôt pour le paddec. La seule photo qu’il nous a envoyé est celle sur laquelle il mange du couscous avec une dame.” A l’écoute de cette affirmation, une ambiance d’hilarité s’empare de la salle d’audience.
:”N’avez-vous pas pensé qu’il essayait d’intéresser la dame ?” La question du procureur de la République suscite davantage les éclats de rires en salle. Et Balata Jean de répondre :” Ça je ne le pense pas.”

Balata Jean dit avoir gardé le contact avec Sali Moussa et Siama Alioum. ” Mais, entre ce qu’il disait et la réalité, il y avait du gouffre.” Par ailleurs, le demandeur dit avoir rencontré le président du paddec (Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun), Jean de dieu momo.” Le ministre a reconnu que Sali Moussa est membre de son parti. Il a aussi pris l’argent chez le ministre.”

Prenant la parole à la suite du procureur de la République, Sali Moussa interroge Balata : “par quel lien sommes- nous entrés en contact ?” Balata Jean de répondre :”J’ai été en contact avec Monsieur Sali Moussa le 6 octobre 2019. J’avais son contact puisque nous nous connaissions depuis l’ufp( Union pour la fraternité et le prospérité).” Sali Moussa poursuit :
“En toute honnêteté, en tant que pasteur, peut-t-il me dire si je lui ai remis une carte du paddec et un T-shirt pour lui signifier mon appartenance à ce parti politique ?” le plaignant relève que “C’était dans le but de nous présenter le modèle. Il m’a apporté le T-shirt du paddec, du fsnc ( Front pour le salut national du Cameroun) comme exemple. Si j’avais su qu’il était membre de ce parti politique, je ne l’aurais pas accepté”.
Sieur Siama Alioum va lui aussi interroger son contradicteur :” Je voudrais savoir si madame le secrétaire général vous a parlé de mon refus de recevoir de l’argent?” Balata Jean rappelle qu’il

“Il n’était pas question que tu reçoive de l’argent. Tu devrais faire simplement les rapports.” Siama Alioum dit avoir été en contact permanent avec la secrétaire général du parti Pic pendant la sensibilisation :“Je lui ai envoyé mes rapports. Vous a-t-elle montrez les pièces ?” Son interlocuteur indique que :”Ce qu’elle m’a montré n’avais rien avoir avec la mission qui vous a été assignée.”

suite à la première phase interrogatoire, monsieur Sali Moussa présente sa version des faits. Il dit avoir été “officieusement” nommé trésorier national du Pic.

“Le président m’a dit qu’il était limité par les moyens. Le but en rencontrant le leader du SDF était qu’il finance ma caution et je lui cède une circonscription non couverte par le Paddec.”

D’après lui, un accord de principe le lien avec le président de ce parti. Ledit accord prévoit qu’il ne peut intégrer légalement le Pic qu’après “signature de la lettre de démission du Paddec auprès de son président”. Il dit s’être porté garant de travailler avec le Parti intègre pour le changement à l’effet d’apporter son aide dans le cadre d’une alliance. Il dit avoir également approché l’honorable Joshua Oshi du Social Démocratic Front ( SDF) toujours dans cette perspective. Il ajoute que “cela n’est pas interdit en politique”. D’après le défendeur, le paddec n’a pas couvert la région. “Le président m’a dit qu’il était limité par les moyens. Le but en rencontrant le leader du SDF était qu’il finance ma caution et je lui cède une circonscription non couverte par le Paddec.”
le conseil de Balata Jean relève le fait qu’une résolution de l’organisme en charge des élections, Electioons CAMEROON (Elecam) a retenu Sali Moussa comme candidat du Paddec aux élections législatives du 09 février: “la même résolution le présente comme candidat du pic à la mairie d’une autre circonscription électorale”. Le prévenu fait savoir que “la liste n’a pas été constituée par moi. Je ne me reconnais pas dans cette liste. Je n’ai jamais été candidat à une élection sous la bannière de deux partis politiques.”

Sieur Moussa dit avoir résolu le problème relatif au paiement de caution qui l’opposait au président du Paddec. Il confirme son appartenance à cette formation politique et rappelle qu’il demeure son coordonnateur dans le département du diamare, région de l’Extrême-nord.

Présentant sa version des faits, Siama Alioum
dit avoir quitté la ville de Yaoundé le 21 octobre 2019 pour la mission de sensibilisation en compagnie de Sali Moussa :” Monsieur Sali Moussa a déchargé le montant de 400 mille pour une mission qui devait s’achever le 3 décembre 2019. Le reste lui a été remis après. Il a perçu au total 1 million 100 milles. Ma mission avait pour but de sensibiliser les populations vue de l’implantation du Pic par le bureau exécutif.” Suivant les déclarations de Siama Alioum, la mission s’est prolongée jusqu’au 21 décembre 2019. “Durant notre séjour, plusieurs activités ont effectivement été effectuées pour le compte du Pic. Notamment la confection des dépliants, la sensilisation des jeunes politiques, le dépôt de déclaration de manifestation publique auprès des autorités administratives, la confection des mandats devant servir à la désignation des membres du Pic.” Il souligne que “Toutes ces activités ont fait l’objet d’un rapport qui a effectivement été présenté à madame la secrétaire général”. Cependant, Siama Alioum note que, “lors du contact avec les autorités administratives, on a rencontré le problème lié à l’absence de déclaration du parti qui devait faire foi à la déclaration de manifestation au point d’en être ridicule.” En outre, “la mission qui était prévue pour le 3 novembre jusqu’au 21 a été prolongée. Je me suis retrouvé au quartier et je me suis débrouillé à mes dépens. C’est monsieur Sali qui s’est battu pour que je revienne à Yaoundé au mois de novembre”, ajoute-t-il. D’après ses dires, Siama Alioum, une fois de retour à Yaoundé sera victime “d’une crise de paludisme et d’un choc au bassin.” Il en veut pour preuve son dossier médical qu’il va d’ailleurs soumettre à l’appréciation du tribunal. Par la suite, Siama Alioum dit avoir essayé de rencontrer la secrétaire général du Pic en vain. Il dit avoir payé été contraint de payer la somme de 750 mille Fcfa au motif d’avoir agi en coaction avec sieur Sali Moussa.

Prenant une fois de plus la parole, le procureur de la République fait savoir qu'”il est question de déterminer si l’argent remis par le plaignant au prévenu a été utilisé à d’autres fins”. Le conseil du plaignant quant à lui sollicite la requalification des faits d’escroquerie en abus de confiance. L’affaire est mise en délibéré pour la date du 12 août prochain.