Prix des impôts : Louis Paul Motaze s’explique sur l’augmentation
Au cours des discussions générales tenues le 04 décembre de l’année en cours, relatives à l’examen du projet portant loi de Finances pour l’exercice 2023, le ministre des Finances évoque le contexte national et mondial, marqué par de multiples crises. A cela s’ajoute l’obligation pour le gouvernement de faire face à ses obligations financières.
Par Florentin Ndatewouo
Une frange de la représentation nationale questionne la pertinence des hypothèses macroéconomiques, à la base des prévisions budgétaires faites par l’ordre gouvernant. A cet effet, l’honorable Youmo Koupit Adamou observe que, dans l’exposé des motifs du projet portant loi de Finances pour l’exercice 2023, le gouvernement reconnait que le contexte conjoncturel est marqué par le ralentissement de la croissance économique. Sur le plan mondiale, cette dernière est projetée autour de 02,07%. « Mais, curieusement, au lieu que les prévisions approuvent logiquement cette tendance baissière, nous sommes allés à la hausse, et on prévoit un taux de croissance de 04,2%, presque le double de ce qui est prévu sur le plan mondial, sans que dans l’exposé des motifs, on nous dise quels sont les éléments qui permettraient au gouvernement camerounais d’avoir ce boom économique », note le député de l’Union démocratique du Cameroun (Udc).
L’honorable Koupit Adamou intervient dans le cadre des discussions générales jointes à l’examen du projet de loi évoqué supra.
Au cours de la séance plénière tenue le 04 décembre de l’année en cours, nombre de députés ont également attiré l’attention du pouvoir exécutif sur les problématiques en cours.
Ainsi, l’honorable Cabral Libii, député du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale (Pcrn) s’oppose à l’augmentation du prix du timbre.
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« Je suis d’accord avec vous. Je ne connais pas un seul pays au monde qui peut être content si on dit qu’un impôt ou une taxe augmente. C’est tout à fait normal. Mais qu’est-ce que le gouvernement doit faire face à une conjoncture qui est difficile ? » Louis Paul Motaze, ministre des Finances
L’honorable Rollande Ngo Issi pose le problème du relèvement du salaire des agents publics. « Il y a en ce moment des réflexions qui sont faites notamment au niveau du relèvement du Salaire minimum inter-garanti (Smig, Ndlr) » réplique le ministre des Finances. « Vous avez posé le problème de timbre. On peut s’en plaindre effectivement. De toute façon, même à 1000 on va dire « c’est cher ». Mais, peut-être faut-il le rappeler au Sénégal, le timbre fiscal c’est 3000 Fcfa ; en Côte d’Ivoire c’est 2000 Fcfa, au Gabon, c’est 2500 Fcfa. Nous sommes passé de 1000 Fcfa à 1500 Fcfa. » Dans une démarche d’apaisement, Louis Paul Motaze dit partager la peine de la représentation nationale : « Je suis d’accord avec vous. Je ne connais pas un seul pays au monde qui peut être content si on dit qu’un impôt ou une taxe augmente. C’est tout à fait normal. Mais qu’est-ce que le gouvernement doit faire face à une conjoncture qui est difficile ? » Questionne le ministre des Finances.
« Tout cela transpire la préméditation de la médiocrité du travail parlementaire. Et ce chemin du je m’en fou que cette chambre emprunte nous mènera à coup sûr dans le pays de si je savais. »Cabral Libii, député Pcrn
Louis Paul Motaze ne manque pas d’argument pour justifier l’élargissement de l’assiette fiscale : « On nous explique que le Cameroun a encore une marge en matière de pression fiscale. C’est-à-dire que les impôts ne sont pas suffisamment lourds au Cameroun. » Le Minfi de poursuivre : « Nous le savons, le problème de pression fiscal au Cameroun n’est pas un problème de taux. C’est-à-dire combien d’opérateurs économiques paient l’impôts au Cameroun ? Il y a peu de monde, et c’est ce peu là qui se plaint que c’est toujours à eux de payer. »
Par ailleurs, nombre de députés ne décolère pas, à la suite du dépôt tardif du texte en examen sur la table des députés : « Tout cela transpire la préméditation de la médiocrité du travail parlementaire. Et ce chemin du je m’en fou que cette chambre emprunte nous mènera à coup sûr dans le pays de si je savais. Mais surtout, dans les abîmes de l’insignifiance et de moquerie et de raillerie que nous recevons tous chers collègues de ceux qui nous ont élus », martèle l’honorable Cabral Libii. Un avis que partage son collègue, l’honorable Koupit Adamou : « Il est question de travailler pour que le Parlement camerounais cesse d’être ce que l’opinion pense de lui, c’est-dire une simple chambre d’enregistrement… »