Vaccin anticovid-19 : Le Barreau dénonce la VIOLATION par l’Etat du principe de L’INVIOLABILITE DU CORPS HUMAIN
A travers l’imposition du vaccin, l’ordre gouvernant exerce des pratiques discriminatoires à l’égard des personnes non vaccinées. Ceci, en l’absence d’un cadre législatif et réglementaire.
Par Florentin Ndatewouo
La dignité humaine et la vie privée des Camerounais sont prises en otage depuis peu par le gouvernement. A travers les notes de services, lettres ou injonctions, l’administration publique impose la vaccination contre le covid-19 aux citoyens. La mesure est mise en branle depuis le haut sommet de l’Etat. Le 08 octobre dernier, le ministre secrétaire général de la Présidence de la République procède à l’exigence du vaccin. Au Ministère de la Santé publique, cette pratique a cours depuis le 12 juillet de l’année en cours. Ainsi, les personnes non vaccinées sont soumises aux actes discriminatoires. Le 07 octobre, une dame reçoit dans son bureau, la visite inopinée du gouverneur de la région de l’Est. Grégoire Mvongo lui intime l’ordre de libérer le plancher pour aller se faire vacciner. Contre son gré, cette dernière va s’exécuter.
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Face à cette situation, la Commission des droits de l’Homme du Barreau du Cameroun monte au créneau. Pour ladite Commission, l’imposition du vaccin contre le covid-19 faite par l’ordre gouvernant est contraire à la loi : « En l’absence d’un cadre législatif et réglementaire précis, il est clair que c’est contra legem que ces différentes administrations publiques violent la maxime « noli me tangere » qui fixe le principe de l’inviolabilité du corps humain. Leurs prescriptions sont donc condamnables. »
« le législateur et le législateur seulement a le pouvoir de déterminer le caractère obligatoire des vaccins pour les motifs de santé publique. »
Dans un communiqué rendu public le 15 octobre dernier, Me Christian Daniel Bissou souligne : « le législateur et le législateur seulement a le pouvoir de déterminer le caractère obligatoire des vaccins pour les motifs de santé publique. » Dans son développement, le président de la Commission des droits de l’Homme du Barreau établi un parallèle avec l’Etat français. Il observe que la France a procédé à l’adoption de la loi du 05 août 2021 relative à la crise sanitaire. Ce texte législatif fixe les critères d’application de l’obligation vaccinale. Ceci, en fonction du lieu, de la profession et des conditions de travail. « Cette loi, parce qu’elle est une véritable atteinte aux droits humains, a été limitée dans le temps par le législateur français qui en a fixé le terme au 15 novembre 2021 », précise Me Christian Daniel Bissou.
Dès lors, la Commission des droits de l’Homme du Barreau du Cameroun lance un appel à l’endroit des autorités camerounaises. Elle milite pour la multiplication des séances publiques d’information et des programmes d’éducation des communautés sur l’évolution de la science. En outre, « la Commission invite le législateur camerounais à fixer un cadre normatif général et abstrait apte à avoir l’adhésion de tous en tenant compte du principe inaliénable du consentement. »