Soupçon de détournement de biens : Une accusée qualifie d’arbitraire la fixation de la somme de 27 millions Fcfa qui lui imputée.

Soupçon de détournement de biens : Une accusée qualifie d’arbitraire la fixation de la somme de 27 millions Fcfa qui lui imputée.

Interrogée ce 28 janvier par son avocat, dame Mbo Kpwang Sylvie dénonce l’absence d’un document attestant de l’appropriation frauduleuse des fonds publics pour laquelle le tribunal lui fait grief.

 

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Dame Mbo Kpwang Sylvie remet en cause le travail mené par la mission de contrôle du Ministère des Finances (Minfi). Accusée du détournement de la somme de 27 millions Fcfa, elle dénonce l’absence des pièces justificatives ayant servi de base à la constitution de l’infraction dont elle répond: “Concernant ce montant, je peux dire qu’il a été arrêté de façon arbitraire parce que jusqu’à ce jour, je n’ai vu aucun document qui atteste du détournement de ce montant. Lorsqu’on évoque une telle somme, on doit indiquer le jour, le document qui précise. J’ai demandé qu’on me produise ces documents. Jusqu’à ce jour, cela n’a pas été fait”, regrette-t-elle.

L’accusée Sylvie Mbo Kpwang est auditionnée pour la première fois ce 28 janvier au Tribunal criminel spécial de Yaoundé. Régisseur adjoint des recettes des impôts durant la période allant de septembre 2007 à août 2016, elle dit avoir été mutée au Centre spécialisé des impôts de l’Adamaoua. A cette période, la mission de contrôle du Ministère des Finances effectue une descente sur le terrain. Dame Mbo Kpwang estime que les travaux de la mission de contrôle évoquée supra ne se sont pas tenus dans la sérénité. Elle déplore le caractère non-contradictoire de la démarche menée par la dite mission:” Non. Je pense que la mission de contrôle aurait dû nous convoquer pour nous entendre au moment où elle a effectué sa descente sur le terrain.” Ainsi, répond-t-elle à la suite de son conseil. “Ils m’ont convoqué à la fin pour aller décharger les demandes de justification, et faire signer les procès verbaux de contrôle. Ce n’est qu’à partir de ce moment que j’ai été informée de la présence de cette mission”, va-t-elle ajouter.

A la question de savoir si le paiement du montant de 27 millions Fcfa qui lui imputé a été amorcé, dame Mbo Kpwang parle des pressions dont elle a été l’objet :“J’avoue que lorsqu’on nous a présenté les procès-verbaux de contrôle, immédiatement, le chef du Centre régional des impôts nous a convoqué pour nous demandé de payer cet argent résultant du déficit qu’ils ont constaté. Il nous a donné un délai de 24H pour le faire.”

 

 

“Il nous a demandé de payer, sinon, il allait monter un dossier disciplinaire contre nous.”

 

 

L’accusée déclare avoir signifié au chef du Centre régional des impôts, son incapacité à s’acquitter d’une telle demande. Son interlocuteur lui aurait suggéré une alternative: “Il m’a proposé un arrangement à l’amiable. Mais avant, qu’on allait se battre pour donner quelque chose.” Une fois de plus, dame Mbo Kpwang réitère qu’elle n’a pas d’argent. De quoi remettre au goût du jour, la menace qui plane sur les mises en cause:“Il nous a demandé de payer, sinon, il allait monter un dossier disciplinaire contre nous.” Dame Mbo Kpwang finit par céder. “Je suis allée emprunter la somme de 500 mille Fcfa dans ma réunion pour rembourser les premiers reversement.” L’accusée dit avoir remis les premières quittances de remboursement aux inspecteurs des services des impôts. Cependant, “jusqu’à présent, Je n’ai pas vu ces quittances qui comptent pour 4 trimestres. A l’instruction, le juge m’a fait savoir que je n’ai remboursé que la somme de 300 mille Fcfa, parque c’est le seul montant qui a été validé comme remboursement par la trésorerie générale.” Par contre, dame Mbo Kpwang évalue à 3 millions Fcfa le remboursement effectué par ses soins.

Au terme des dépositions de dame Mbo Kpwang, la présidente de la collégialité interpelle d’autres accusés: “Vous devez faire venir vos avocats à l’audience de demain”, intime-t-elle aux sieurs Sokeng Tiotsop Faustin et Voula Ondua Thomas. Tout comme ces derniers, Hassane Laminou, Etoa Maurice sont poursuivis par le Ministère des Finances pour les faits présumés de détournement de biens publics.

La suite de l’audience est prévue demain 29 janvier. Elle sera consacrée à la présentation au tribunal du bordereau des quittances de paiement par le conseil de dame Mbo Kpwang Sylvie, la poursuite de l’audition de l’accusée par les avocats des autres mises en cause.