Lutte contre le covid-19: La polémique autour du don de Kamto joue les prolongations.
Le ministre de l’Administration territoriale a une fois de plus demandé à l’entreprise de téléphonie mobile Orange de procéder à la clôture du compte de l’association survie Cameroun. Dans la foulée, le premier adjoint au maire de la commune de Monatélé, Célestin Bedzigui, entend recevoir ces dons à destination des populations de sa localité, ceci contre l’arrêté du préfet de ce département.
Par Florentin Ndatewouo
L’opposition entre le ministre de l’Administration territoriale (Minat) et le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est loin d’avoir rendu sa copie. Le 04 mai dernier, Paul Atanga Nji adresse une correspondance à l’endroit du directeur général de l’entreprise de téléphonie mobile Orange Cameroun. Dans cette correspondance, le Minat indique que « le caractère illégal de la démarche du Mrc (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) demeure donc tant que le Minat n’aura pas formellement autorisé cet appel à la générosité publique. Je vous réitère par conséquent de clôturer le compte Mrc-dons ouvert dans vos livre et de geler les fonds qui s’y trouvent. » Paul Atanga Nji souligne que les arguments de droit développés pour solliciter la clôture et le gel des fonds de l’association « Survie Cameroun- Survival Cameroon » s’appliquent mutatis mutandis… »
Controverse
Cette sortie du patron de l’administration territoriale intervient après celle de son homologue de la santé. Manaouda Malachie a opposé une fin de non recevoir au don de Maurice Kamto le 30 avril dernier : « j’ai l’honneur, conformément aux dispositions juridiques relatives à l’appel à la générosité publique, et celles portant sur la liberté d’association au Cameroun, de vous inviter à bien vouloir prendre attache avec le ministère de l’Administration territoriale, en vue de la mise à contribution de votre don, au profit du gouvernement, dans la lutte contre le covid-19», a-t-il écrit après le passage de Christian Penda Ekoka, président du comité de gestion de l’association Suivie Cameroon-Survival Initiative (ScSi) qui a souhaité remettre le don de Maurice Kamto au Minsanté. La réaction de Maurice Kamto ne s’est pas fait attendre. « L’attitude du Minsanté constitue certes une grave faute morale et politique, en particulier au regard de l’expansion de la pandémie dans notre pays, de la détresse des populations et particulièrement du personnel de santé… » Déplore Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto.
Usages de la loi
Constitué de :
-10 000 masques barrières ;
-6800 masques chirurgicaux ;
-950 tests de dépistage du covid-19, les dons rejetés par le Minsanté ont fait l’objet de convoitise de la part de Célestin Bedzigui.
Seulement, le premier adjoint au maire de la commune de Monatélé, dans le département de la Lékié verra son action limité par un arrêté signé le 04 mai du préfet, Patrick Simou Kamsu. « Est interdite, à compter de la date de signature du présent arrêté, toute donation ou distribution sur la place publique, du matériel de lutte contre la propagation du covid-19 dans le département de la Lékié en l’absence d’une autorisation préalable de manifestation publique ou d’un récépissé de déclaration de réunion publique… » De quoi créer susciter l’étonnement de la part de Célestin Bedzigui :« QUIL’EUT…CRU?
Que notre intention de favoriser la fourniture de matériel anti-covid-19 aux populations conduirait à la mesure extrême d’une interdiction préfectorale???
Le sort des populations doit-il être ainsi sacrifié sur l’autel des confrontations politiques ??? »
Dans sa déclaration du 27 mars de l’année en cours, Maurice Kamto déplore l’absence du chef de l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire. C’est ainsi que le 03 avril, il lance une opération de collecte de fond « j’appelle les Camerounais à s’auto organiser, dans le cadre d’une initiative populaire baptisée « Survie-Cameroon-Survival Initiative ». Cette initiative a été interdite par le Minat qui, s’appuyant sur les dispositions de la loi du 21 juillet 1983 sur les appels à la générosité,la loi du 19 décembre 1990 portant création des partis politiques, a adressé des correspondances aux établissements bancaires et opérateurs de téléphonie mobile pour demander la clôture des comptes et le gel des fonds de cette association.