Affaire CRTV : Amadou Vamoulke et Antoinette Meyoa s’accusent mutuellement

L’Ex-directeur général l’entreprise audio-visuelle parapublique évoque l’insuffisance du travail effectué par l’ancienne directrice de la CAMEROON MARKETING COMMUNICATION AGENCY. De son côté, cette dernière parle des contradictions de son coaccusé et lui reproche d’avoir laissé prospérer le mensonge. Les échanges ont lieu au cours du contre-interrogatoire le 08 février au Tcs à Yaoundé.
Par Florentin Ndatewouo
Une audience empreinte d’hostilités. Dame Antoinette Meyoa Menyeng accuse Amadou Vamoulke d’être à l’origine de ses déboires judiciaires : « Si mon nom apparait, c’est parce que pendant des années, à partir du moment où la mission était là, monsieur Vamoulke a laissé prospérer le mensonge. Depuis cette période, et même durant la période de l’instruction, les mensonges ont continué, laissant entendre que c’est moi qui gérais la CMCA. » Ainsi, Antoinette Meyoa Menyeng épouse Essomba réagit suite à la question posée par Amadou Vamoulke.
A l’audience du 08 février dernier au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé, ce dernier contre-interroge sa coaccusée. L’Ex-directeur général de la CAMEROON RADIO TELEVISION, (CRTV), parle de l’audition de l’ancienne directrice générale de la CAMEROON MARKETING COMMUNICATION AGENCY (CMCA). A cet effet, dame Meyoa est entendue par le Conseil de Discipline budgétaire et financière (Cdbf) du Conseil supérieur de l’Etat (Consupe). Cette audition est consécutive à la mission de contrôle et de vérification menée par ladite institution au sein de la CRTV. Dès lors, Amadou Vamoulke dit avoir été inculpé libre, tandis que dame Meyoa est détenue. Or, « au moment où le juge d’instruction décerne contre moi un mandat de détention provisoire, il lève le vôtre. Cela vous paraît-il logique ? » S’enquiert-il auprès de l’ancienne directrice de la CMCA. « Dans le procès-verbal de confrontation entre monsieur Amadou Vamoulké et moi en 2015 devant le juge d’instruction, il considère n’avoir jamais rien fait. Seuls les autres sont responsables. » Dame Meyoa rappelle qu’il s’agit de la gestion de la CMCA. Ce champ de compétences se caractérise par des actes. « Où sont les actes à travers lesquels, monsieur Vamoulké m’aurait déléguée ses pouvoirs de gestionnaire statutaire et d’ordonnateur de la CMCA? Nous sommes dans le cadre d’une Sarl. A-t-il délégué ses pouvoirs de manière écrite et publié dans un journal officiel ? » L’accusée ajoute qu’une délégation éventuelle des pouvoirs tomberait sous le coup de la loi Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des affaires.)
« Monsieur Amadou Vamoulke est en train de se contredire. Je présenterai au Tribunal la lettre de félicitation qu’il m’a adressée pour la qualité de mon travail. »
Antoinette Meyoa Menyeng dit avoir travaillé dans le cadre de ses attributions. L’une des principales consiste en la coordination, le coaching des équipes commerciales du siège et des 12 services extérieurs. Cette tâche appelle la prospection, l’appui dans les négociations.
Le contre-interrogatoire de dame Meyoa se poursuit dans un ton inamical. Amadou Vamoulke indique que le Conseil d’administration de la CRTV a jugé « insuffisant » le travail effectué par l’ancienne directrice de la CMCA. Ce, malgré tous les arguments qu’il dit avoir fait valoir en sa faveur. Ce qui a débouché à la décision de son remplacement à l’unanimité par Emmanuel Wongibe : « Pensez-vous que ce contexte ne vous rendait pas responsable des retards de la CMCA ? »
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En réponse, Antoinette Meyoa note que les faits dont il est question se situent en 2006. Par conséquent, « monsieur Amadou Vamoulke est en train de se contredire. Je présenterai au Tribunal la lettre de félicitation qu’il m’a adressée pour la qualité de mon travail. » De plus, « quel éloge ne m’a-t-il pas fait ? c’était devant vous, au cours d’une audience. En 2010, j’ai doublé le chiffre d’affaires de la CMCA. »
Dame Meyoa dit avoir exercé pendant 07 ans de service à la tête de la CMCA. L’exigence et la densité du travail a nécessité de sa part un temps de repos. La suite de l’affaire est prévue les 21, 22, 24 et 25 février prochains.
Amadou Vamoulke, Polycarpe Abah Abah, Antoinette Menyeng Meyoa, sont accusés d’infractions de détournement de biens publics (Dbp) et coaction de Dbp.