Pratique du faux : Le Mindef met en garde les auteurs

Pratique du faux : Le Mindef met en garde les auteurs
«Lorsque ces enquêtes aboutiront, les autorités judiciaires seront ce qu’il faut faire.» Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la Défense s'exprime ainsi au cours des questions orales à l'hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé/22/11/2024

Interpellé le 22 novembre dernier par le député Salmana Amadou, au sujet de la radiation de 1300 recrus dans les forces de défense, Joseph Béti Assomo analyse les éventuelles actions en remboursement des frais des dossiers querellés comme des actes de « provocation » à l’égard des pouvoirs publics. Il annonce des poursuites judiciaires à l’encontre des mis en cause. 

Par Florentin Ndatewouo
Faux diplômes. Faux bulletins de notes. Faux cachets. Faux médicaments. Faux actes de naissance… La pratique du faux et de la contrefaçon prend du galon au Cameroun. 1300 dossiers de candidats au concours de recrutement au sein des forces défense ont été rejetés il y a peu. Ce, en raison du caractère frauduleux des diplômes. A cet effet, le ministre délégué à présidence chargé de la Défense (Mindef) est interpellé le 22 septembre dernier par l’honorable Salmana Amadou Ali.

Honorable Salmana Amadou Ali interpelle le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense au cours des questions orales à l'hémicycle du Palais des Congrès Yaoundé/22/11/2024.


 Au cours des questions orales à l’hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé, le député du parti Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc) partage ses inquiétudes. L’élu du département de Diamaré-Centre dans la région de l’Extrême-Nord sollicite des éclairages sur les dispositions prises à la suite de la radiation pour faux diplômes des recrus. « L’arrêté numéro 0490/Minfi du 21 décembre 2022 précise les modalités pratiques de mise en œuvre et de l’utilisation des frais de concours administratifs. Il n y a donc rien à rembourser aux faussaires. Nul ne peut par ailleurs se prévaloir de sa propre turpitude. » Joseph Beti Assomo apporte ainsi des réponses à la question relative à l’usage des frais des dossiers querellés : « Les faussaires éliminés qui s’estimeraient lésés peuvent engager s’ils le veulent, les procédures administratives et judiciaires en remboursement. » Toutefois, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense met en garde les contrevenants : « (…) Ils devront par la même occasion répondre des conséquences légales de leur faute. Les demandes de remboursements éventuelles des frais de concours par les faussaires seront considérées comme des actes de provocation, des actes de déviances et de bravade vis-à-vis des pouvoirs publics et seront traités comme tels », a-t-il asséné.

Lire aussi: Comparution : La présence des civiles devant les juridictions militaires en débat


« Faire prévaloir la précarité de certains candidat pour justifier leur penchant au faux ne peut pas prospérer. » Joseph Beti Assomo. 

Séance plénière relative aux questions orales à l'hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé/22/11/2024

Dans le même sillage, le Mindef annonce des poursuites judiciaires, initiées à l’encontre des faussaires : « Lorsque ces enquêtes aboutiront, les autorités judiciaires seront ce qu’il faut faire. Le but de l’opération, c’est d’abord l’assainissement moral et le réarmement moral de notre jeunesse », situe Joseph Beti Assomo. 
Dans son développement, le patron de la Défense a en outre balayé d’un revers de la main, l’argument de la précarité et du chômage. Lequel est brandi comme moyen pour justifier l’usage du faux : « Faire prévaloir la précarité de certains candidat pour justifier leur penchant au faux ne peut pas prospérer. » Pour cause ? « Cela serait une entorse morale claire aux valeurs républicaines de notre administration et de nos armées. » 
Joseph Béti Assomo va de ce pas s’épancher sur le cas spécifique de la Gendarmerie nationale : « Le cas de la Gendarmerie nationale dans cette problématique est encore plus spécial. Appelée à recruter et à former les futurs officiers de police judiciaire, peut-elle laisser s’introduire dans ses rangs des faussaires appelés demain à mener des enquêtes sur le faux et usage de faux ? La réponse est naturellement évidente, non non et non. »    
La séance des questions orales du 22 novembre a également été l’occasion pour les Parlementaires d’interpeller le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative sur les retombées de la nouvelle plateforme numérique d’authentification des certificats et diplômes. 
Le ministre de la Santé publique a été appelé à édifier la représentation nationale sur le bilan des hôpitaux de référence par région. Son homologue des travaux publics a pour sa part été interpelé sur l’état d’avancement des projets routiers notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.