Audition de Mebe Ngo’o : « Je n’étais pas un IMPOSTEUR. »

Audition de Mebe Ngo’o : « Je n’étais pas un IMPOSTEUR. »

Accusé d’avoir procédé à la signature des marchés publics sans en avoir qualité, l’Ex-ministre délégué à la Présidence chargé de la défense s’inscrit en faux contre ces récriminations.

 

 

Par Florentin Ndatewouo

 

 

Me Amougou Koé :

Avez-vous confiance en la Justice de votre pays?

Edgard Alain Mebe Ngo’o:

J’ai confiance non seulement en la Justice, mais aussi en toutes les institutions de la République.

Me Amougou Koé

L’accusation estime que vous avez procédé à la signature des marchés sans en avoir qualité ; que vous avez fractionné et méconnu par la même occasion les dispositions légales régissant la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

Edgard Alain Mebe Ngo’o :

Je voudrais préciser que la Convention de prêt concernant le projet que vous venez d’évoquer comporte des dispositions qui la rendent éligible au secret défense. Premièrement au plan militaire et stratégique : les capacités opérationnelles et additionnelles que ce projet a conféré à toutes les composantes de nos forces de défense, en fait le cœur névralgique de notre appareil de défense.  

Au plan diplomatique, ce projet a été validé par les 02 gouvernements, les 02 Etats et les 02 chefs d’Etats camerounais et chinois.

Dans le cadre des relations d’amitié et de fructueuse coopération entre la Chine et le Cameroun, qui sont qualifiées d’exemplaires (niveau le plus élevé de caractérisation de ces relations ; 50 ans de relation entre ces 02 Etats), je serais dans le cas d’espèce circonspect tout en étant précis.

Le Mindef que j’étais avait pris un arrêté ministériel visé par le président de la République, créant le comité mixte conjoint au niveau des ministères (Ministères des Finances, Minfi ; Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Minepat). Cet arrêté crée aussi le sous-comité technique de suivi de la mise en œuvre de cette Convention. Le comité mixte comprenait : un président, un vice-président, les membres : l’ambassadeur du Cameroun en République populaire de Chine, un représentant de l’état- major particulier du président de la République, un représentant de POLY TECHNOLOGIES INC. Nous avons un procès-verbal de travail de ces deux structures qui ont validé ces avenants auxquels je faisais allusions.

Je n’étais pas un imposteur. J’étais bel et bien le plénipotentiaire du Cameroun pour le mémorandum d’entente signé le 12 janvier 2011. Au cours de cette journée, le président de la République son excellence Paul Biya avait accordé une audience à une délégation chinoise composée de 03 hautes personnalités : le vice-premier ministre chinois chargé des affaires du Conseil d’Etat, la vice-présidente de EXIMBANK OF CHINA, et le président du Conseil d’administration de POLY TECHNOLOGIES INC.

A 17h ce jour-là, le président de la République m’a téléphoné pour m’instruire de présider toutes les affaires pressantes. Le président m’a annoncé que la Chine avait décidé d’octroyer une ligne de crédit de 3000 millions d’euros pour le renforcement des capacités des forces armées, toutes composantes confondues. Le chef de l’Etat avait instruit qu’il y ait un seul point à inscrire à l’ordre du jour.  

 Une réunion regroupant l’ensemble du haut commandement militaire qui comprend les chefs d’état-major armées, les chefs d’états-majors centraux, un représentant du chef d’état-major particulier du président de la République et mes proches collaborateurs.

Le M.O.U a été préparé en quelques minutes. Il a été signé et j’ai levé la séance après objet rempli.

Le M.O.U est un document universellement reconnu comme étant un protocole d’entente non engageant pour aucune des parties et dont la seule vocation est d’illustrer la volonté de coopérer par les parties. L’article 3 du M.O.U dit que les deux parties se sont accordées à envoyer en Chine une délégation pour tenir des négociations en vue de la signature du contrat commercial.

 

 

« Conformément au protocole chinois, j’ai eu droit aux honneurs militaires parce que j’étais envoyé par le président Paul Biya. Ça veut dire quelque chose. »

 

 

Je vous voudrais m’inquiéter pour celui qui a dit que je suis allé en Chine sans en informer le chef de l’Etat. Cela voudrait dire que le président de la République qui est ministre de la défense est incompétent. Pour aller à Mbalmayo ici à côté, le ministre délégué à la Présidence chargé de la défense que j’étais devait attendre l’accord expresse du chef de l’Etat. Comment peut-t-on imaginer que je sorte du pays sans qu’il ne soit au courant, lui le citoyen le plus renseigné du pays ?

Je suis allé en Chine par la volonté du président de la République. J’avais des ordres de mission signés du secrétaire général qui s’appelle Laurent Esso. Il est vivant. L’ordre de mission veut dire allez en Chine tel jour avec telles personnes et vous rentrerez tel jour. J’étais muni des pouvoirs non pas du secrétaire général de la Présidence, mais du président de la République lui-même.

Le chef de l’Etat m’avait reçu en audience avant mon départ. Malheureusement, il n’y avait pas beaucoup de personnes ce jour-là. Mais, certaines personnes étaient tout de même là.

A mon départ de Yaoundé, j’ai été salué par l’ambassadeur de Chine à Nsimalen. En diplomatie, cela veut dire quelque chose. A mon arrivé à Pékin, j’ai été accueilli comme l’envoyé spécial du président de la République par l’ambassadeur du Cameroun en Chine. Conformément au protocole chinois, j’ai eu droit aux honneurs militaires parce que j’étais envoyé par le président Paul Biya. Ça veut dire quelque chose.

La condition sine qua none avant la tenue de la cérémonie était la présentation des pouvoirs. Si vous ne l’avez pas, on estime que vous n’avez pas de quoi engager l’Etat. Si vous avez un clandestin qui réussit à faire tout ça, alors, il faut le respecter.

Cette convention a été signée conformément aux dispositions conventionnelles. Le Cameroun a reçu tous les équipements, objets de la convention. Confirmation peut en être obtenue au Mindef. Le Cameroun a commencé à rembourser sa dette qui arrive à échéance l’année prochaine.

 

sentation des pouvoirs. Si vous ne l’avez pas, on estime que vous n’avez pas de quoi engager l’Etat. Si vous avez un clandestin qui réussit à faire tout ça, alors, il faut le respecter.

Cette convention a été signée conformément aux dispositions conventionnelles. Le Cameroun a reçu tous les équipements, objets de la convention. Confirmation peut en être obtenue au Mindef. Le Cameroun a commencé à rembourser sa dette qui arrive à échéance l’année prochaine.