Mboutou Elle Ghislain : « Je n'étais pas IMPLIQUÉ dans la chaîne de la dépense »

Mboutou Elle Ghislain : « Je n'étais pas IMPLIQUÉ dans la chaîne de la dépense »
Ghislain Mboutou Elle, interrogé au Tribunal criminel spécial à Yaoundé à l'audience du 06/10/2022

Interrogé à l’audience d’hier 06 septembre au Tribunal criminel spécial à Yaoundé, le coaccusé de l’Ex-ministre de la défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, limite sa fonction, à celle d’agent de liaison, dans le cadre de l’acquisition des équipements militaires.

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Le tribunal
Lors de votre CROSS-EXAMINATION (contre-interrogatoire, Ndlr) le 30 août par la partie civile, vous avez rappelé que « le secrétariat militaire est en fait le cabinet du ministre, porte d'entrée et de sortie des activités du ministère et le lien avec l'extérieur ». Depuis que le ministre de la défense de l'époque vous a présenté à son cabinet monsieur Franchitti, vous assuriez dès lors, le suivi (2012-2015) des marchés publics. Est-ce qu'il y a eu un autre  responsable qui travaillait directement avec Robert Franchitti pour le compte de Magforce international ?

 

Mboutou Elle Ghislain

Avant de répondre monsieur le président, permettez-moi de faire des précisions. Quand je parle de lien avec l'extérieur, je parle de tout courrier préparé sauf avec le secrétariat militaire.
deuxième précision, je ne travaillais pas avec monsieur Robert Franchitti en tant que personne. Je transmettais les besoins à la société Magforce, à travers madame Elisabeth Charmois. C'est moi  qui faisait le suivi des marchés.

Lire aussi: Edgard Alain Mebe Ngo'o: "je ne sais pas sur la base de quoi je suis appelé à justifier l'origine de mes avoirs"


Le tribunal
Certains vous considère comme un maillon de la chaîne des marchés publics.  Vous avez indiqué que vous n'étiez pas impliqué dans la chaîne de la dépense publique. Comment vous-même, vous qualifierez ce rôle exclusif de soumission des besoins ?

 

Mboutou Elle Ghislain
Pour répondre à cette question, je dirais deux choses : la première est que dans les usages du Ministère de la défense et en lien avec la préparation du 20 mai, il y a toujours un responsable du cabinet, qui joue ce rôle d'interface dans le cadre des commandes du 20 mai pour le matériel. 
Sous le ministre Amadou Ali, c'est le chef secrétariat militaire adjoint à l'époque qui s'en occupait, le lieutenant-colonel Hadji Gatama. Sous le ministre Laurent Esso, c'est le gestionnaire de la réserve ministériel qui s'en occupait, à l'époque, le capitaine Mboutou Elle Ghislain. Sous le ministre Ze Meka, c'est le chef service des affaires générales qui s'en occupait, à l'époque le lieutenant-colonel Ebini Ngo Zoa. Sous le ministre Mebe Ngo'o, le lieutenant-colonel Mboutou Elle Ghislain. 
Sous le ministre Beti Assomo, le chef secrétariat militaire adjoint, en la personne de Ngolo Ngomba.  Pour moi, c'est rôle d'agent de liaison qui n'a rien avoir avec un acteur de la chaîne de la commande publique. 

Lire aussi: Léonard Maxime Mbangue: Monsieur Franhitti n'a jamais reconnu m'avoir remis une enveloppe d'argent. 

 

Le tribunal
A l'audience du 01er juillet, vous disiez notamment que « s'agissant de la fusion des besoins, ceux-ci venaient des états-majors. Il était question de mettre sur une liste unique pour faciliter la lecture du ministre de la défense. Un simple travail de secrétariat conformément aux missions statutaires. Ce travail de fusion se faisait sur instruction du ministre, à travers le chef de secrétariat du service militaire. Je me devais de fusionner les besoins, sinon, ça aurait été une faute de discipline, réprimée par l'article 40 du code de justice militaire ». Devrait-on comprendre par-là, que vous pouviez relever à l'attention du ministre une éventuelle anomalie ?

 

Mboutou Elle Ghislain


Je ne sais pas quelle aurait était l'anomalie qui reviendrait des états-majors. 
Ici, il s'est agi de la fusion. S'il y avait eu un problème, j'aurais attiré l'attention de la hiérarchie. Au niveau des devis, il n'y avait aucun problème. Lorsqu'ils arrivaient, je les soumettais à l'attention du ministre. Je n'avais pas d'observation à faire. J'aimerais quand-même qu'on retienne que je suis un militaire, et que le militaire ne s'en tient qu'à ce qui lui a été dit.  Je n'étais pas impliqué dans la chaîne de la dépense, c'est-à-dire dire que je ne faisais pas partie des acteurs de cette chaîne. 

 Lire aussi : Victor Emmanuel Menye : «Lorsque j'arrive pour mon audition, je suis surpris que les Officiers de police judiciaire m'interrogent sur le Kongossa»

Le tribunal
Vous n'étiez pas impliqué dans la chaîne de la dépense publique. Dans quel but vous regardiez les prix des matériels majeurs tels les tenues, les rangers ?

Mboutou Elle Ghislain 


Je n'étais qu'un agent de liaison.