Quand le tribunal déboute le "père" au profit du  "FILS"

Quand le tribunal déboute le "père" au profit du  "FILS"

Opinion

De concert avec des compagnons de lutte, vous décidé de la création en 2003, d'un parti politique, dénommé Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). En 2019, un jeune homme politique, aux ambitions clairement affichées, sollicite l'investiture de ce parti politique. Ce, dans l'optique de participer aux élections couplées législative et municipale du 09 février 2020. Vous accédez,  sans rechigner à sa demande.  Mais avant,  ce jeune homme est désigné comme président national au terme d'un congrès tenu dans la localité de Guidiguis, région de l'Extrême-nord en mai 2019.
Au terme des consultations électorales législatives et municipales  du 09 février 2020, le jeune homme, du nom de Cabral Libii, puisse qu'il s'agit de lui, vous fait intégrer pour la première fois,  l'Assemblée nationale du Cameroun. A la chambre basse du Parlement, votre parti politique, le Pcrn compte 05 députés. Cette situation ne vous laisse aucunement indifférent. Vous êtes dans l'allégresse. Publiquement, vous avez de la peine à dissimuler cette joie qui vous habite. Vous le faites savoir et cette joie, vous l'a partagée avec vos militants de Guidiguis au cours d'une rencontre politique.
Vous n'hésitez pas à exprimer le sentiment de satisfaction qui vous domine. Vous allez dans cet élan d'émulation, porter le jeune Cabral Libii en triomphe, honorablement. Son nouveau statut de député aidant... 
Cette joie qui se clame en publique fera malhreurement long feu.  Vous Robert Kona, avez décidé de faire  volte face. Les rapports entre le "père" que vous êtes et le "fils" que vous avez délibérément choisi d'accompagner,  devient au fil du temps sujet à caution!!!
Vous n'allez pas hésiter à asséner des coups en dessous de la ceinture. L'ange d'hier est devenu en un laps de temps, le démon à combattre. Ainsi,  vous accusé votre "fils"politique  d'avoir procédé à la falsification des résolutions d'un congrès auquel vous avez  pourtant participé... C'est ainsi qu'avec l'aide d'un ministre de la République, vous  décidé de médiatiser l'affaire, traitement au passage, votre jeune "fils" politique de tous les noms d'oiseaux... Dans cette mouvance, vous adopté  la posture de victime. Dès lors, vous décidé de saisir les tribunaux pour demander justice ! L'hôpital ne se moque-t-il pas de la charité ?
Il est possible que dans l'intervalle, votre stature de membre fondateur du Pcrn a fait naître dans votre esprit, l'illusion d'un pouvoir et d'une autorité sans limite. A cet effet, auriez eu la faiblesse de penser que la qualité de président fondateur vous donnerait la latitude de faire tout ce qui vous passe à l'esprit, au moment et à la façon que cela vous plaira... Sans qu'une quelconque idée divergente ne puisse vous être opposable... Que nenni ! Ce rêve a en toute logique, fait abstraction de la réalité.
Vous avez perdu de vue, le fait qu'une relation contractuelle vous lie à votre "fils", l'honorable Cabral Libii. Ladite relation contractuelle trouve son fondement juridique dans les résolutions du Congrès de mai 2019 à Guidiguis. Lesquelles résolutions ont acté le choix de votre "fils", Cabral Libii comme président national du Pcrn. Vous n'avez pas daigné contesté lesdites résolutions lorsqu'elles ont été portées à l'attention du public dont vous faisiez partie. Votre silence avait donc valeur d'approbation.« Qui ne dit rien consent." Fort de cette approbation, votre " fils"a été investi par le parti dont il assure désormais la présidence, en vue de sa participation aux élections couplées législatives et municipales du 09 février 2020. Vous avez récolté les fruits de cette investiture, en vous félicitant du choix de l'honorable Cabral Libii comme président du Pcrn. 

Saisir les tribunaux plus tard, à l'effet de dénoncer les résolutions d'un congrès auquel vous avez apporté jadis votre onction-relève d'une attitude à tout le moins curieuse...
 Une telle attitude  questionne votre  formation professionnelle d'administrateur civil... Celle-ci semble n'avoir  visiblement pas été d'une grande utilité pour la circonstance. Vous semblez avoir inscrit aux calendes grecques, les dispositions de l'article 1134 du code civil : «Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.» La désignation de Cabral Libii à la tête du Prcn découle d'une convention "légalement formée" entre ce dernier et les militants de cette formation politique, y compris ses membres fondateurs, dont Robert Kona. Ceci, eu égard à la conformité de ce choix d'avec les textes statutaires du Prcn. Dès lors, sieur Kona ne peut se prévaloir de ses propres turpides.

Le champ politique offre certes un espace où propositions et contreprosition se côtoient. Dès lors, l'oubli peut aisément orienter l'agir humain, lorsque cette dernière est confrontée au choix d'une offre suffisamment alléchante... Est-ce le cas avec Robert Kona ?
Votre "fils"politique affirme avoir entrepris en vain des initiatives à l'effet de vous ménager du haut de votre stature de membre fondateur du Pcrn... En vain. En lieu et place, vous privilégiez les rendez-vous avec le ministre de l'administration territoriale, au détriment des rencontres avec les organes dirigeants de votre formation politique, au moment où la réconciliation au sein du Pcrn peine à se manifester...
  
En un claquement de doigts, votre statut social connaît une mutation on ne  peut plus impressionnante. Vos déplacements se font désormais à l'aide d'un véhicule  luxueux. Une Prado dont la couleur blanche ne manque pas d'attirer les regards au passage... 
"Tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute", dit-on. Dès lors,  la promesse d'un avenir meilleur n'est-elle pas de nature à éradiquer la lucidité d'un travailleur retraité aux convictions politiques peu enracinées ? La question vaut son pesant d'or : "Politique n'a ndjangui!" L'opinion avisée aura en toute logique, de la peine à se départir de cette célèbre déclaration de l'ancien premier ministre camerounais, feu Simon Achidi Achu...
Robert Kona pourra évidemment interjeter appel avec l'appui de ses nouveaux compagnons... C'est son droit le plus absolu. Toutefois, il convient de rappeler que dans le cadre de cette affaire, un pan de la procédure avait déjà fait l'objet d'un appel. La juridiction saisie n'a pas donné une suite favorable. Étant donné que "la bêtise a l'art d'insister..." L'hypothèse de voir le scénario identique se reproduire n'est pas à exclure.