Me Tchoungang et le «détournement de procédure» : Une affaire dans l'affaire...
L'organisation hier 17 février d'un point de presse par Me Charles Tchoungang a donné lieu à nombre de révélations. Le défenseur du suspect, Jean-Pierre Amougou Belinga, évoque un ensemble d'éléments qui participerait des vices de procédures : arrestations arbitraires, perquisitions sans mandat... Ce qui aurait amené la défense à saisir le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, en date du 13 du mois en cours, à l'effet de soumettre à son examen, une demande d'habeas corpus.
La défense ne s'arrête pas là. Elle va s'intéresser à la procédure en cours sur le fond. Dans cette dynamique, Me Tchoungang dénonce une vaste campagne médiatique nationale et internationale. Objectif ?«(...) accréditer un scénario tendant à faire croire que les principaux commanditaires de cet assassinat seraient monsieur Amougou Belinga du groupe l'anecdote et monsieur le ministre d'État, ministre de la Justice garde des Sceaux...» Ainsi poursuit Me Tchoungang.
Dans cette démarche, le défenseur du suspect Jean-Pierre Amougou Belinga s'illustre tout de même par un procédé paradoxal.
Au cours de son développement, il dévoile le contenu des dépositions du suspect Justin Danwe :«Dans ses multiples contradictions, lors de la seconde confrontation, le lieutenant colonel Danwe ne désigne plus le garde des Sceaux comme l'un des éventuels commanditaire, mais plutôt le ministre Motaze, qui aurait promi de lui payer le reliquat du prix de sa forfaiture...» A travers cette déclaration, Me Tchoungang témoigne de son parti pris pour le ministre de la Justice, Laurent Esso, qui, bien que cité par Reporter sans frontières dans l'affaire Martinez Zogo, n'a pas encore été formellement convoqué par les enquêteurs pour être entendu (sauf erreur de notre part). Ce faisant, Me Tchoungang livre par la même occasion, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à la vindicte populaire. Idem pour Justin Danwe qui, selon les dires de Me Tchoungang, se serait rétracté... Cette version de Me Tchoungang ne saurait être prise pour argent comptant, en raison de son caractère unilatéral. Elle transgresse par la même occasion le principe du contra-dictoire. Justin Danwe est publiquement accusé de procéder à des déclarations contradictoires, sans que la possibilité ne lui soit offerte, à l'effet de présenter lui aussi, sa version des faits dans les conditions identiques... Cela ne saurait échappé à l'ancien bâtonnier.
La révélation du contenu des dépositions de sieur Danwe, suivant lesquelles le suspect se serait rétracté, procède d'une violation du secret de l'enquête préliminaire. Ce faisant, Me Charles Tchoungang participe au «détournement de procédure» qu'il pretend lui-même dénoncer... Une telle manœuvre vise à jeter du discrédit sur la procédure en cours, et par voie de conséquence, revendiquer la remise en liberté de son client, suivant les dispositions de l'article 100 du code de procédure pénale. Il s'agit de créer une affaire dans l'affaire...