Affaire CAMWATER : « Je n’ai pas mis mes véhicules en location à la disposition de Aspac cemac. »
Basile Atangana Kouna rejette une fois de plus, l’infraction de prise d’intérêts dans un acte, au cours de l’audience de ce 14 juin au Tcs à Yaoundé.
Par Florentin Ndatewouo
La question du conflit d’intérêt est à nouveau au centre de l’interrogatoire de Basile Atangana Kouna. L’audience de ce 14 juin au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé est consacrée au contre-interrogatoire de l’ancien directeur général de la CAMEROON WATER UTILIES COOPORATION (CAMWTER) par le Ministère public. Pour le représentant du Parquet général, Basile Atangana Kouna a participé, « même indirectement aux activités de la société mère, Aspac international Limited, alors que vous étiez chargé en raison de vos fonctions de directeur général de la CAMWATER de la surveillance de cette entreprise adjudicataire ou l’expression d’avis sur les activités de cette dernière ». Ceci, à travers la mise à disposition des véhicules de la société Trinity sarl dont il est le promoteur, à la société Aspac cemac sarl, filiale de la société Aspac international Limited.
Basile Atangana Kouna rame à contre-courant de l’avis de l’Avocat général. « Je n’ai pas mis mes véhicules en location à la disposition de Aspac cemac. » L’accusé note que l’entreprise Trinity sarl était jusqu’en 2018, date de sa fermeture, une Société à responsabilité limitée (Sarl) avec des associés bénéficiant d’une personnalité juridique et morale. Dès lors, « On ne saurait identifier cette société à ma personne. C’est une société privée. Il n’y a pas eu de marché. C’était un contrat privé de location de véhicules entre deux sociétés privées. » Le mise en cause ajoute que les paiements des factures des frais de location de véhicules se sont faits bien avant que Aspac international soit payé pour ses travaux. A cet effet, « il n’y a pas de conflit possible. Les dirigeants de Aspac cemac n’ont pas demandé mon autorisation avant de passer ce contrat de location de véhicules. »
« Pas du tout. On ne pouvait transmettre les factures sans les examiner… »
En outre, l’accusation examine la relation entre la CAMWATER, maitre d’ouvrage, et le groupement Aspac international et le Balto. A la question de savoir si les factures de travaux réalisés par ces deux entreprises belges (Aspac international et Balto Ndlr) pouvaient être payées sans avoir au préalable l’aval de la CAMWATER, Basile Atangana Kouna s’inscrit en faux : « Pas du tout. On ne pouvait transmettre les factures sans les examiner. Elles étaient examinées en amont par la CAMWATER et transmises pour suite de la procédure à la Caisse Autonome d’Amortissement (Caa). Les factures sont payées au prorata de l’exécution des travaux. »
Basile Atangana Kouna est poursuivi pour l’infraction de prise d’intérêt dans un acte. Une infraction qui aurait été commise entre 2010 et 2011, période au cours de laquelle il dirige la CAMWATER. Il a été appelé à gérer en qualité de maitre d’ouvrage, un programme d’investissement. Ledit programme est initié dans le cadre du développement du secteur énergétique au Cameroun. « Il est en réalité une opération entre le gouvernement belge et le gouvernement du Cameroun. Autrement dit, il s’agit de la coopération entre 02 Etats en matière de développement des infrastructures au Cameroun. C’est un outil du gouvernement belge uniquement pour les entreprises belges. » Basile Atangana Kouna note que dans le cadre de l’implémentation de ce projet, « Tout le matériel vient de Belgique parce qu’il s’agit pour le gouvernement belge de promouvoir son industrie à l’étranger. » L’entreprise Balto s’est occupée des équipements, et Aspac international de la réalisation des travaux sur le terrain.
Par ailleurs, les conventions de crédits acheteurs ont été signées par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), après habilitation du président de la République.
Au terme du contre interrogatoire ce 14 juin de l’accusé par le Ministère public, son codétenu, Thomas Nama Aloa prête serment. Il éprouve de la peine à répondre à l’EXAMINATION-IN-CHIEF de son conseil. Ainsi, Me Sack demande la suspension de l’audience. La cause est suspendue, et renvoyée au 27 juillet prochain.