Affaire Martinez Zogo : Des glacantes révélations du médecin légiste

Sep 22, 2025 - 11:04
Sep 22, 2025 - 11:26
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Affaire Martinez Zogo : Des glacantes révélations du médecin légiste

Entendue à l’audience du 02 septembre dernier au Tribunal militaire de Yaoundé, le Dr Mogue Bopda parle de multiples sévices infligés au défunt.  Ces différentes « lésions » ont entrainé le décès de l’infortuné. Le lieutenant-colonel César Dina Bell a lui aussi été auditionné cette même journée. 

Par Florentin Ndatewouo

La suite de l’affaire Martinez Zogo a lieu ce 22 septembre au Tribunal militaire de Yaoundé. L’audience de ce jour portera sur la poursuite de l’audition des témoins du Commissaire du gouvernement.

A la dernière audience, deux témoins ont été entendus, à savoir : le lieutenant-colonel, César Dina Bell et le Dr Mogue Bopda :« Docteur, au moment où vous examiniez le corps, avez-vous constatez qu’un doigt du défunt avait disparu ? » Ainsi, s’enquiert l’accusé, Léopold Maxime Eko Eko « Non », répond le médecin légiste. 

Lire aussi : Affaire Martinez Zogo : Le premier témoin de l'accusation raconte 

Léopold Maxime Eko Eko : « Avez-vous constatez que le pénis du défunt avait disparu ? » Dr Mogue Bopda : « Non. » 

Léopold Maxime Eko Eko : « Avez-vous constaté qu’une oreille du défunt avait disparu ? »

Dr Mogue Bopda : « Non. Les deux oreilles étaient en place... Seulement, une avait subi des lésions. » 

 En outre, le Dr Mogue soutient mordus que, le lieu de trouvaille du corps de feu Martinez Zogo est une scène secondaire. Selon elle, l’infortuné a été tué-et son corps transporté par la suite-pour être abandonné à Ebogo III.

Elle souligne que Martinez Zogo est décédé à la suite des multiples actes de torture dont il a été l’objet. Au cours de sa déposition, le médecin légiste fait savoir que, le corps de ce dernier présentait de multiples lésions, notamment au niveau de son anus. 

Dr Mogue est appelé à éclairer la lanterne du Tribunal sur les analyses effectuées durant l’autopsie. A cet effet, elle admet n’avoir pas eu la possibilité d’effectuer un examen interne, faute d’avoir obtenu l’accord du directeur du Centre des urgences de Yaoundé. «A notre niveau, nous ne disposons pas de scanner. Nous étions donc obligé d’aller vers le Centre des urgences. Il est difficile de coucher un cadavre sur un lit et le faire passer au scanner et ensuite, le faire utiliser plus tard par les autres patients», explique-t-elle.

« Son (Martinez Zogo, Ndlr) cerveau était en état de putréfaction. Son cœur et ses poumons étaient en état de putréfaction… » Dr Mogue Bopda, médecin légiste. 

A la question de savoir si l’absence de cette analyse n’aurait pas constitué une entrave, quant à la possibilité de déterminer une cause autre du décès de Martinez Zogo, le médecin légiste répond par la négative. « L’analyse du scanner nous aurait permis d’avoir des informations complémentaires, par exemple, voir si au regard des lésions que présentait le corps, il n’y avait pas de micro fractures. Mais le défunt ne pouvait pas survivre au regard des multiples lésions que présentaient son corps. » 

Le médecin légiste de préciser : « Nous n’avons pas pu déterminer les causes exactes de la mort de Martinez Zogo. Nous n’avons pas pu poser un diagnostic exact en raison de l’état du corps. Son cerveau était en état de putréfaction. Son cœur et ses poumons étaient en état de putréfaction… » 

Il convient de noter que l’examen du corps du défunt n’a pas été une sinécure. Au cours de son déploiement, le Dr Mogue a été soumise à un dilemme, eu égard à la problématique du plateau technique. « Nous somme en Afrique. Pour effectuer des analyses sur le crâne, on ne pouvait pas le fracturer. Certes, il faut faire des analyses, mais il est aussi important de penser à remettre le corps à la famille dans des conditions acceptables, qui lui permettent de faire le deuil. »   

Réaction de Me Jacques Mbuny, Avocat de l'accusé Justin Danwe 

L’audition du médecin légiste est consécutive à celle du Lieutenant-colonel, César Dina Bell. Au cours de la matinée du 02 septembre, ce dernier fait des révélations fracassantes. « J’avais été contacté en date du 06 janvier par le lieutenant-colonel Justin Danwé. Il m’a demandé de filer (suivre discrètement, Ndlr) Martinez Zogo », confie-t-il. A l’époque des faits, sieur Dina Bell est le responsable de la Brigade de Soa. Cette localité couvre Ebogo III, du nom du lieu de trouvaille du corps de Martinez Zogo. « Le 17 janvier, Justin Danwé m’a demandé d’abandonner l’opération, car « elle n’était plus nécessaire. » » Le Lieutenant-Colonel Dina Bell précise en outre que, sieur Danwé lui a demandé de supprimer le contenu de leur conversation. « L’implication d’une telle demande qui s’est faite manifestement en dehors des règles du service auquel appartenait cette personne induit qu’il n’y a pas eu d’implication de notre client », commente pour sa part Me Séri Zokou, Avocat de l’accusé Maxime Eko Eko.  

04 témoins du Ministère public ont déjà été entendus depuis l’ouverture des débats le 01er septembre de l’année en cours. Le Commissaire du gouvernement a produit une liste de 45 témoins. La suite des auditions est prévue en cette matinée. 

 

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Florentin Journaliste