Présomption de détournement : Bruno Bekolo Ebe entendu sur la somme de 03 milliards 476 millions 803 mille 838 Fcfa
L'ancien recteur de l'Université de Douala est appelé à produire les pièces comptables justificatives desdits fonds. A l'audience du 04 octobre dernier au Tribunal criminel spécial, l'accusé a énuméré un ensemble de procès-verbaux, signés par l'agent comptable d'alors, et le témoin de l'accusation.
Par Florentin Ndatewouo
Le procès du professeur Bruno Bekolo Ebe se poursuit. Le 04 octobre dernier, l'ancien recteur de l'Université de Douala est une fois de plus entendu devant la collégialité du Tribunal criminel spécial (Tcs). Cette audience est consacrée à son contre-interrogatoire.
Le Parquet général lui fait grief du détournement des biens publics en coaction avec l'agent comptable à l'époque des faits, sieur Akumah Fon Reuben. Le montant querellé s'élève à 03 milliards 476 millions 803 mille 838 Fcfa. «Pouvez-vous produire devant ce tribunal, les pièces comptables établissant le reversement dans les caisses de l'Université de Douala des sommes ci-après, 01 milliard 292 millions 44 mille 997 Fcfa, fonds retirés de la trésorerie générale de Douala et non reversés dans les caisses de l'Université de Douala?»
L'accusé indique que les documents comptables liés aux retraits évoqués par l'Avocat général ont été produites au cours de l'EXAMINATION-IN-CHIEF. Le détail des pièces versées au dossier est donné par le bordereau qui les accompagne. Ledit bordereau est intitulé: «liste annotée des documents produits au Tcs sur le détournement en coaction». Ces documents sont constitués des procès-verbaux de concordance. A titre d'illustration, pour l'année 2007, le professeur Bekolo Ebe en compte 07. La partie défenderesse souligne que ces procès-verbaux portent les signatures des sieurs Mpouli Mpouli, témoin de l'accusation, et Ahumah Fon Reuben, agent comptable.
A ces procès-verbaux, s'ajoutent cinq procès-verbaux de «concordance particulier», pour le compte des années 2008-2009. Des documents signés par les deux parties, en rapport avec des facultés telles que:
-la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh);
-la Faculté des Sciences juridiques et politiques (Fsjp);
- la Faculté des Sciences de médecine et pharmaceutique;
-la faculté des sciences économiques et de gestion appliquée, (Fsga) signés toujours par monsieur Mpouli témoin de l'accusation, et par monsieur Ahumah alors agent comptable.
«Ces procès-verbaux de concordance à eux seuls, premièrement apportent la preuve que les fonds retirés du trésor ont bien été reversés dans les caisses, étant entendu d'ailleurs, que parler des caisses, c'est ignorer le principe de la caisse unique, qui signifie qu'il n'y a qu'une seule caisse à l'université, comme pour l'État», explique l'accusé. A l'appui de cette réponse, Bruno Bekolo Ebe se propose de lire le contenu d'un procès-verbal datant de l'année 2008. Il est interrompu, Illico presto, par l'Avocat général. «Lorsque vous voulez vous prévaloir d'un document devant le tribunal, vous devez au préalable nous le faire parvenir, afin que nous puissions tous ensemble prendre connaissance de son contenu, pour nous assurer de la conformité entre ce que vous dites et ce qui est contenu dans le document», réagit l'Avocat général.
Me Foe Donald n'entend pas laisser pisser les mérinos. Le défenseur du professeur Bekolo Ebe rame à contre-courant :« Monsieur le président, ce n'est pas à l'accusation de nous dicter ce qu'il faut faire. L'accusé se défend avec les moyens qui sont les siens...» A la suite de multiples échanges d'arguments, le tribunal annonce la suspension de l'audience. La cause est renvoyée aux 26 octobre et 22 novembre prochains.
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Dans le cadre de cette affaire, Bruno Bekolo Ebe est poursuivi par le Ministère public, l'Université de Douala avec 05 autres accusés, à savoir, Akumah Fon Reuben, Louis Max Ayina Ohandja, Mboudou Augustin Marie, Pokem Jean Pierre. Les mis en cause répondent des faits présumés de détournement de biens publics.