Vie chère : « Si ce n’était pas la vie des gens qui était en jeu, je dirais que le Cameroun est plutôt performant. »

Vie chère : « Si ce n’était pas la vie des gens qui était en jeu, je dirais que le Cameroun est plutôt performant. »
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Alors qu’il est appelé à éclairer la représentation nationale sur les mesures à prendre par le gouvernement pour réduire le prix des produits de première nécessité, le ministre du Commerce se félicite de la situation actuelle. Au cours des questions orales de ce 01er juillet à l’hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé, Luc Magloire Mbarga Atangana impute la situation au contexte mondiale, non sans établir un parallèle avec des pays donc les performances économiques sont à mille lieues de celles du Cameroun.

 

Par Florentin Ndatewouo

« Le Cameroun en la matière n’est pas un cas isolé. Je prends l’exemple des pays européens. En Suisse où j’étais récemment, il faut se lever tôt pour pouvoir trouver une bouteille d’huile dans les supermarchés. Si vous arrivez après 11h, les rayons sont totalement vides. En plus, on rationne. C’est 1 bouteille par personne. » Cette déclaration du Ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) ne laisse pas de marbre la représentation nationale : « C’est vrai ça » ? Ainsi, s’exclame l’aire émerveillé, un député présent à l’hémicycle. Et Luc Magloire Mbarga Atangana d’entériner : « Absolument vrai ». Ces échanges ont lieu ce 01er juillet de l’année en cours, au Palais des Congrès de Yaoundé.

Dans le cadre des questions orales des députés, adressées aux membres du gouvernement, le Mincommerce est interpellé par l’honorable Toukam Tela Angèle : « Qu’est-ce qui expliquait cette augmentation des prix d’huile et du savon durant cette période ? Et après la Can monsieur le ministre, pourquoi ces deux denrées tardent à retrouver leurs prix initiaux afin de redonner du sourire aux consommateurs ? »

 

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« (…) Avant la crise, le litre d’huile de palme que nous importions du Gabon coûtait 500 Fcfa. Aujourd’hui, le même litre coûte 1100 Fcfa la matière première. »

 

 

 

Le ministre du Commerce pointe un doigt accusateur à la fois sur la pandémie du Covid-19, et la crise russo-ukrainienne. En conséquence, « les taux du fret maritime à destination de l’Afrique ont connu au cours de la seule année 2021 un bon de 250 à 400% (...) Avant la crise, le litre d’huile de palme que nous importions du Gabon coûtait 500 Fcfa. Aujourd’hui, le même litre coûte 1100 Fcfa la matière première. »

Le ministre du Commerce va ensuite s’évertuer à communiquer une kyrielle de chiffres. L’objectif recherché étant de faire un parallèle avec des pays européens, eux-aussi en proie à la crise alimentaire. Au terme du listing, Luc Magloire Mbarga Atangana abouti à la conclusion selon laquelle, le Cameroun s’en sort plutôt bien, avec un taux d’inflation de 04,4% : « Si ce n’était pas la vie des gens qui était en jeu, je dirais que le Cameroun est très performant. » Il convient de noter que les pays européens auxquels le Mincommerce fait allusion ne disposent pas des mêmes performances économiques que le Cameroun, notamment en matière du pouvoir d'achat

La représentation nationale au cours des questions orales à l'hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé/01/07/2022.

Dans la même veine, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) entretient les élus de la nation, sur les mesures prises à l’effet de limiter la flambée des coûts des intrants agricoles, du fait de la crise Russo-ukrainienne. A cet effet, Gabriel Mbairobé présente les axes d’interventions envisagés par son département ministériel. Le premier axe porte sur :  le soutien au prix des engrais, le soutien à la production semencière sur 07 spéculations.  La conservation et la transformation des produits à l’instar du plantain, le manioc, constituent les actions à mener dans le cadre du second volet d’intervention.

Par ailleurs, au cours des questions orales de ce 01er juillet, les ministres de la santé publique, et des Enseignements secondaires ont eux-aussi répondu à l’appel des députés.