Affaire Basile Atangana Kouna et cie : Le Tribunal soumis au DIKTAT d’un des témoins de l’accusation.
Cité par le Parquet général près le Tcs, François Onguené a une fois de plus brillé par son absence ce 07 décembre au Tcs. La non-comparution de ce dernier ralenti le cours de la procédure, en raison des multiples renvois.
Par Florentin Ndatewouo
François Onguéné est l’objet de toutes les attentions : « Est-ce que monsieur Onguéné est dans la salle ? » Ainsi s’enquiert le président de la collégialité. Débout, le regard rivé vers l’assistance, le représentant du Ministère public semble désemparé. « Nous l’avons appelé et son téléphone n’est pas disponible », déclare Me Dominique Frousse, Avocat de la partie demanderesse. « J’espère qu’on n’a pas enlevé votre témoin », poursuivi le président de la collégialité. François Onguéné est attendue ce 07 décembre au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé. Il est cité par le Parquet général. Ses dépositions s’avèrent nécessaires pour éclairer la lanterne du Tribunal dans le cadre de l’affaire qui oppose Basile Atangana Kouna, et compagnie à la CAMEROON WATER UTILITIES COOPORATION (CAMWATER). « Nous souhaitons qu’à la prochaine audience, vos témoins soient là pour qu’on ait plus à vivre ce genre de situation », formule le président de la collégialité à l’endroit du représentant du Parquet général.
Cette audience est consécutive à celle tenue hier 06 décembre.
Dans le cadre de cette cause, Basile Atangana Kouna est poursuivi pour avoir « comptabilisé sans pièces justificatives » des charges à hauteur de 882 millions 439 mille 263 Fcfa pour un premier volet. La période querellée est comprise entre 2002 et 2004.
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L’un des Avocats de l’accusé note que l’Assemblée générale mixte de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) a pris la résolution de valider les comptes des périodes allant de 2002 à 2005. Cette validation concerne également les opérations qui y sont traduites. « Les comptes ainsi validés avaient-ils été faits sans support comptable ? » Questionne Me Sack Luc. Jean Christophe Beckonge dit ne pas avoir été membre de ladite Assemblée générale. En conséquence, « je n’ai pas pris part aux travaux. Il serait difficile pour moi de répondre. »
A la question de savoir si le témoin pourrait soutenir l’existence des pièces comptables évoquées, Jean Christophe Beckonge rappelle que les documents comptables sont sécurisés. Seuls les financiers y ont accès. « Cependant, si l’Assemblée générale mixte du 31 juillet 2008 a approuvé les comptes des exercices 2002 à 2007, tel qu’il ressort du procès-verbal dressé au terme de ces travaux, cela peut signifier que les documents ont existé. »
« peut-il y avoir des fraudes, notamment la minoration de la valeur d’un bien destiné à être sorti du patrimoine ? »
Par ailleurs, le témoin de l’accusation dépose sur la question liée à la sécurisation des pièces comptable. Il indique que la sécurité du patrimoine d’une entreprise incombe au Directeur général. A la CAMWATER, « les pièces comptables étaient rangées de manière chronologique dans une salle d’archive hermétiquement fermée. » Cependant, bien qu’elle existe jusqu’à ce jour, ladite salle a fait l’objet de vandalisme, ajoute le témoin.
A la suite du contre-interrogatoire mené par la défense, le Ministère public prend la parole. L’Avocat général réexamine son témoin sur la cession d’immobilisation : « peut-il y avoir des fraudes, notamment la minoration de la valeur d’un bien destiné à être sorti du patrimoine ? » Sieur Beckonge fait savoir qu’ « une œuvre humaine n’est jamais parfaite ».
A sa suite, l’accusé Basile Atangana Kouna prend lui aussi la parole. Il indique qu’à l’époque de sa gestion, la Société nationale des Eaux du Cameroun ne dispose pas de Conseil d’administration. Mais plutôt, d’un administrateur provisoire. Nommé par décret présidentiel de 2002, il possède les pleins pouvoirs, à la fois du Conseil d’administration et de la Direction générale. En outre, il existe une Assemblée générale présidée par le ministre des Finances.
Basile Atangana Kouna, Sollo Jean William, Victor Stanislas Atangana, René Martin Mbida, Jean Parfait Koé, Jean Dieudonné Mah, sont poursuivis par la CAMWATER. Ils répondent des faits de détournement de biens publics et complicité.
La suite de l’affaire prévoit l’audition des autres témoins de l’accusation. La cause est renvoyée au 28 janvier 2022, ensuite au 02 et 09 février de la même année.