Abus de confiance aggravé présumé: La Cca déplore une perte financière de 12 millions 141 Fca

Cet établissement bancaire accuse l'un de ses ex-employé, du détournement de ce montant, à travers les cartes prépayées de crédit de carburant.

Par Florentin Ndatewouo

Sieur Tchoffo Tedondjong Loïc ne bénéficie plus du droit d'aller et de venir. Il est privé de liberté depuis le 13 septembre 2022. Sieur Tchoffo est détenu à la prison centrale de Yaoundé, dans le cadre d'une affaire qui l'oppose à la société Crédit Communautaire d'Afrique (CCa). Celle-ci lui reproche les faits présumés d'abus de confiance aggravé; faux en écritures publiques et authentiques. 

Le plaignant fait grief à la défense,  l'appropriation indue de la somme de 12 millions 141 mille Fcfa. Ce montant est contenu dans  des cartes prépayées des crédits de consommation de carburant. "Il est constant que les données contenues sur les cartes prépayées utilisées au niveau de la banque, étaient différentes de celles contenues au niveau de la société  totale énergie", observe madame le représentant du  Ministère public. 

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Sieur Tchoffo est entendu à l'audience du 21 août dernier, au Tribunal de grande instance (Tgi) de Yaoundé Centre-administratif. Dans ses dépositions, il affirme avoir été recruté à la CCa en 2019. Ce recrutement est matérialisé par un contrat de travail à durée déterminée, pour une période d'01 an. Ceci, à la suite d'un stage effectué au sein de cette structure pendant une durée de 06 mois. 
Sieur Tchoffo travaille au service informatique. Cependant, il affirme n'avoir reçu de cahier de charges relativement à ses fonctions. 

"Lorsque les entreprises mettent sur pied un tel dispositif, elles s'assurent de sa sécurité, en sorte qu'aucun véhicule ne puisse venir consommer sans en avoir le droit", Me Francis Choupo, Avocat de la défense

Dans ses activités au sein de cet établissement bancaire, il assure la gestion des cartes de crédits prépayées pour consommation de carburant. Lesdites cartes sont destinées aux véhicules appartenant à l'entreprise Totale énergy. Chaque carte de crédit est reliée à un véhicule, permettant ainsi de vérifier la consommation effective par le véhicule du carburant, à l'effet de faciliter la comptabilité. "Lorsque les entreprises mettent sur pied un tel dispositif, elles s'assurent de sa sécurité, en sorte qu'aucun véhicule ne puisse venir consommer sans en avoir le droit", souligne Me Francis Choupo, Avocat de l'accusé.  

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Sieur Tchoffo précise qu'il existe une autre catégorie de cartes, consacrées à la gestion des imprévus. "Ces cartes ne sont reliées à aucun véhicule précis." Dès lors, les consommations effectuées ne permettent guère de faciliter la compréhension des données comptables. "En son (l'accusé, Ndlr) absence, plusieurs autres de ses collègues, y compris ses chefs hiérarchiques, ont utilisé ces cartes", indique Me Francis Choupo, non sans rappeler la conduite à tenir en pareilles circonstances:"Ce qu'il (l'accusé, Ndlr) avait à faire, c'était de se rapprocher des responsables hiérarchiques pour qu'on puisse lui indiquer les consommations faites sur la carte de réserve. Ceci pour les besoins de contrôle interne. C'est ce qu'il a fait."

"Le doute doit profiter à l'accusé." Me Francis Choupo, Avcoat de l'accusé

Pour la défense, cette démarche ne saurait être assimilée à la fraude:"Il ne s'agit  ni d'une faute, ni d'un flou. L'accusé n'a jamais reçu de l'argent en espèces. Il n'a jamais été véhiculé pour en consommer. Il a utilisé les cartes pour les intérêts des entreprises. Ses supérieurs hiérarchiques n'ont pas nié."

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La partie défenderesse évoque l'absence d'éléments constitutifs des infractions mises à sa charge:"Vous avez un jeune camerounais. Regardez son visage juvénile. Lorsqu'il s'exprime, vous n'avez pas decellé l'intention de frauder." Me Francis Choupo de poursuivre: "Madame le Procureur vous a donné une porte de sortie en disant qu'il y a un flou. Le flou là s'appelle le doute. Un doute conforté par la victime qui a brillé par son absence. Le doute doit profiter à l'accusé." En conséquence, la défense de sieur Tchoffo plaide pour son acquittement, "(...)pour lui permettre de rentrer et refaire sa vie qu'il n'avait même pas encore commencé monsieur le président." Me Francis Choupo gratuitement la défense de sieur Tchoffo.
L'infraction d'abus de confiance aggravé est prévue et reprimée par les articles 74 et 321 de la loi du 12 juillet 2016 portant Code pénal.  
La cause est renvoyée au 26 septembre prochain.