Charges injustifiées : Basile Atangana Kouna et William Sollo épinglés.

Charges injustifiées : Basile Atangana Kouna et William Sollo épinglés.

Répondant à l’interrogatoire du Ministère public ce 10 août, le témoin de  l’accusation indique que ces anciens directeurs de la CAMWATER sont poursuivis, entre autre pour  des faits de détournement présumés de la somme d’1 milliard 642 millions 230 mille 731Fcfa.

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Le procès de Basile Atangana Kouna, Jean William Sollo et compagnie a repris ce 10 août. A cette occasion, le représentant du Parquet général près le Tribunal criminel spécial (Tcs) procède à l’EXAMINATION-IN-CHIEF de l’un de ses témoins.

A l’appel de son nom, Jean Christophe Beckonge rejoint le box des témoins. La main levée, il prête serment avant de se soumettre à l’interrogatoire : « Que connaissez-vous à propos des faits que la CAMWATER reproche aux accusés Atangana Kouna et compagnie », questionne l’Avocat général.  

Nombre de griefs sont imputés à Jean William Sollo (directeur général de la CAMWATER de mars 2012 à février 2016, Ndlr).  D’après le témoin de l’accusation, l’ancien directeur de la CAMEROON WATER UTILITIES CORPORATION (CAMWATER) a procédé à de nombreuses opérations de retraits de fonds.  Durant la période allant du 18 juillet 2014 au 26 janvier 2016, Jean William Sollo décaisse  la somme d’1 milliard 642 millions 230 mille 731Fcfa au profit de l’établissement CGS (CAMEROON GENERAL SERVICES), « en vue du recouvrement des créances de la CAMWATER envers le Minfi », renseigne Jean Christophe Beckonge. Ce cadre juridique à la CAMWATER indique que le décaissement des fonds est fait sur la base d’un contrat sous seing privé. Il ajoute que l’établissement CGS est la propriété de l’accusé Atangana Stanislas Victor.  

La somme de 610 millions 250 mille Fcfa, a fait l’objet d’un décaissement à l’initiative de Jean William Sollo. Des fonds représentant les frais de fonctionnement d’un groupe de travail mis en place par le Ministère des Finances (Minfi). Ce groupe  de travail comprend les responsables du Minfi, de la CAMWATER, et de la Camerounaise des Eaux.

En outre, en sa qualité de directeur général de la CAMWATER, William Sollo s’est attribué une avance sur salaire. De l’avis de Christophe Beckonge, le montant de l’opération est de 85 millions Fcfa.

 

 

« Il a été établi que l’ancien Dg William Sollo avait payé des commissions irrégulières non seulement à sieur Atangana Stanislas Victor, mais également à sieur Koé Jean Parfait et Mbida René Martin. »

 

 

 Le témoin note que ces informations résultent d’un audit interne. Lequel est commandé au mois de février 2016, suite à la nomination d’Alphonse Roger Ondoa Akoa (directeur de la CAMWATER du 08 février 2016 au 10 novembre 2017)  comme directeur général de la CAMWATER. L’audit réalisé par le contrôleur de gestion constate des irrégularités. La tutelle technique de la CAMWATER est informée de la situation. Elle décide de porter plainte contre l’ex-directeur général de la CAMWATER, Jean William Sollo. « Ce dernier, n’étant pas informé de l’initiative de la tutelle, a déposé également une plainte contre X par devers madame le procureur général près le Tribunal criminel spécial (Tcs) pour plusieurs faits avant sa gestion », relève Christophe Beckonge. Les faits auxquels Jean William fait allusion dans sa plainte seraient constitutifs du détournement des biens publics.

La plainte introduite par William Sollo débouche sur une enquête préliminaire. Celle-ci révèle des irrégularités dont une partie est reprochée à Basile Atangana Kouna, une autre à William Sollo.

A cet effet, Basile Atangana Kouna répond de  la comptabilisation des charges injustifiées. Pour sa part, William Sollo est accusé du paiement irrégulier des frais d’inventaire, et pas que : « Il a été établi que l’ancien Dg William Sollo avait payé des commissions irrégulières non seulement à sieur Atangana Stanislas Victor, mais également à sieur Koé Jean Parfait et Mbida René Martin. Ces paiements étant effectués avec la participation du directeur des affaires administratives et financières (Daaf), monsieur Maah », précise le témoin de l’accusation, qui explique la motivation de la plainte de la tutelle, en ce qu’ « Il n’y a eu aucune pièce qui justifiait l’utilisation de ces fonds. »

Lire aussi: Les Avocats de Basile Atangana Kouna victimes du Covid-19

A la demande du témoin, l’audience a été suspendue. La cause reprendra demain 11 août. Christophe Beckonge reviendra de manière détaillée sur les différents chefs d’accusation portés contre les accusés Basile Atangana Kouna, Victor Stanislas Atangana, René Martin Mbida, Jean Parfait Koé, Jean Dieudonné Mah. Ils sont poursuivis pour les faits présumés de détournement de biens publics et complicité.

Cette affaire est reprise après nombre de péripéties. A l’audience du 26 janvier  de l’année en cours, le Ministère public a requis en faveur de l’ouverture des comptes bancaires et coffres-forts de l’accusé Basile Atangana Kouna. Ceci, à l’effet d’y prélever la somme nécessaire à la restitution du corps du délit. L’offre de restitution est d1 milliard 265 millions 327 mille 640 Fcfa.