Université de Douala : Un gestionnaire des caisses d’avance accuse le recteur de faute de gestion.

Université de Douala : Un gestionnaire des caisses d’avance accuse le recteur de faute de gestion.

Sieur Eyenga Ottou Louis de Gonzales, dit avoir reçu du  Professeur Dieudonné Oyono, l’ordre de payer aux étudiants de l’argent au titre des frais de primes de participation aux jeux universitaires de 2014. Ceci, en prélevant dans le budget de l’année 2015. Dans sa déposition du 12 février dernier, le témoin dit avoir agi en toute responsabilité.

 

 

Par Florentin Ndatewouo

 

L’audience du 12 février dernier au Tribunal criminel spécial (Tcs) met aux prises deux accusés à couteaux tirés. Dans le cadre de l’interrogatoire effectué par l’accusé sieur Eyenga Ottou Louis de Gonzales, le professeur Dieudonné Oyono est interpellé sur diverses questions. D’après l’accusé Eyenga Ottou, l’ancien recteur de l’Université de Douala a reconnu lui avoir demandé, lors de son audition du 18 janvier 2021, « de payer une dépense de 2014 dans les caisses d’avance de 2015. »  Sieur Eyenga Ottou produit à la suite de son propos un document. Après avoir consulté ledit document, son contradicteur réagit : « Les jeux se sont tenus du 23 avril au 30 mai 2015. J’ai signé une décision écrite dans la soirée du 22 mai. Or, ici, je vois un document fabriqué. Je ne reconnais pas ce document. Montrez le papier sur lequel je vous avais demandé de payer 18 millions. Vous me l’avez montré à Kondengui. Je l’ai vu de mes propres yeux. »  Face à la contestation, sieur Eyenga Ottou indique l’origine de la pièce en cause, à l’effet de convaincre sur sa crédibilité. Il  affirme avoir obtenu la pièce querellée de la direction du centre des œuvres de l’université. Il ajoute que « Ce paiement n’a rien à voir avec les jeux universitaires. »

 

 

« Ce qui est attendu de monsieur Eyenga c’est qu’il élabore un compte d’emploi. En tant que recteur, j’avais le choix entre permettre aux étudiants de prendre part aux jeux ou pas. C’est une décision de responsabilité. »

 

 

A la question de savoir si ledit paiement pourrait  avoir des incidences sur les mémoires de dépenses des caisses d’avance des jeux universitaires 2015, Dieudonné Oyono s’explique : « Dans le mémoire de dépense de 2015, on avait prévu deux rubriques : une rubrique divers qui était de 08 millions Fcfa et une autre rubrique qui était de 15 millions 500 mille Fcfa pour les imprévus. » Il précise par ailleurs que, « ce qui est attendu de monsieur Eyenga c’est qu’il élabore un compte d’emploi. En tant que recteur, j’avais le choix entre permettre aux étudiants de prendre part aux jeux ou pas. C’est une décision de responsabilité. »  Le professeur Dieudonné Oyono dit avoir agi en tant que responsable de l’institution universitaire et en tant que gestionnaire de crédit. « Je l’ai fait sachant que nous avions assez d’argent pour payer ces primes. »

L’accusé Dieudonné Oyono est appelé à s’exprimer sur la gestion de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) et l’Impôt sur le revenu (Ir). A cet effet, l’ancien coordonnateur du Programme national de gouvernance souligne que le paiement des primes de participation aux jeux universitaires 2014 dans les caisses d’avance de 2015 n’a pas eu d’incidence sur la retenue de la Tva et l’Ir. « Pour les jeux de 2015, il n’y avait pas de Tva parce que lorsqu’on organise les jeux, l’université qui accueille est chargée de retenir la Tva. Nous avons prévu le budget pour accompagner », explique-t-il.

Lire aussi: Présomption de détournement de biens : Dieudonné Oyono impute la responsabilité du non-reversement de la Taxe sur la valeur ajoutée au régisseur de la caisse d’avance.

A la suite du contre-interrogatoire du professeur Dieudonné Oyono, l’audience est suspendue. La cause renvoyée au 22 février pour re-examination éventuelle de l’accusé Dieudonne Oyono par son conseil et la suite de la procédure.

Dans le cadre de cette affaire, Dieudonné Oyono, Eyenga Ottou Louis de Gonzales, Ottou Anicet, Amta, Nandjou Bertin Yves sont poursuivis par l’Etat du Cameroun et le Ministère public. Ils répondent des faits de détournement de biens publics (Dbp), et coaction de Dbp.