Le processus de désintégration du mouvement syndical dans le domaine de la presse au Cameroun se poursuit. Il est prévu demain 25 juin, dans la ville de Douala, un congrès du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc). Ce Congrès est convoqué par sieur Denis Nkwebo. En l'état, la tenue d'un tel congrès constituerait une violation de la loi.
En effet, Sieur Kwebo est bénéficiaire d'un décret du 19 février 2021, portant nomination des membres de la Commission des droits de l'Homme du Cameroun (Cdhc). Jusqu'à sa nomination comme membre de la Cdhc, Denis Kwebo occupait la présidence du bureau exécutif national (Ben) du Snjc. Un poste dont l'accès est tributaire d'une élection, comme le prévoit l'article 22 des statuts de l'Assemblée générale du bureau exécutif national du Snjc, adopté les 30 juin et 01er juillet 2006 à Douala, et ses amendements actés les 03 et 04 novembre 2012. " Les membres du bureau exécutif national du Snjc sont ELUS pour un mandat de trois ans au scrutin de liste, dans le cadre du scrutin majoritaire à un tour. Le mandat est renouvelable une seule fois." Il ressort de cette disposition que sieur Kwebo, en sa qualité de président sortant du Bureau exécutif national du Snjc, exerce une fonction ÉLECTIVE. Or, le statut de commissaire aux droits de l'Homme fait perdre de facto à son bénéficiaire, toute fonction ÉLECTIVE. Le parcours de la loi du 19 juillet 2019, portant création, organisation et fonctionnement de la Commission des droits de l'Homme du Cameroun (Cdhc) est édifiant. L'article 15.- (1) de cette texte législatif dispose" La qualité de membre de la Commission est INCOMPATIBLE avec l'exercice de tout emploi ou fonction publique ou privée, ELECTIVE ou non, à l'exception des activités de recherche, d'enseignement ou de consultance". Il apparaît clairement que sieur Kwebo n'a donc plus qualité pour convoquer un tel Congrès. Il n'est de principe que "la fraude corrompt tout". Le "président" du bureau exécutif national du Snjc n'ayant plus qualité à agir pour le compte de cette organisation, eu égard au caractère frauduleux de son statut, les décisions prises par ses soins le sont également.
"Qu'il est important de rappeler au requis (sieur Kwebo) que l'une des résolutions du dernier congrès a prévu que le prochain congrès devrait se tenir pour respecter la règle de rotation dans l'une des villes de Yaoundé ou de Bafoussam..."
Dès lors, le congrès projeté dans la ville de Douala, est à la fois illégal et illégitime. Ce qui fonde la démarche entreprise par Thierry Eba, président du Snjc section Centre, et Joseph Olinga, membres du Snjc section Ouest. En date du 16 juin de l'année en cours, ces derniers adressent à sieur Kwebo, une "sommation de cesser l'illégalité et l'illégitimité" par l'exploit de Me Essono Lucie. Cet huissier de justice à la 22ème charge près la Cour d'appel du Centre et les tribunaux de Yaoundé, note:"Qu'il est important de rappeler au requis (sieur Kwebo) que l'une des résolutions du dernier congrès a prévu que le prochain congrès devrait se tenir pour respecter la règle de rotation dans l'une des villes de Yaoundé ou de Bafoussam;
Que curieusement et contre toute attente, le requis a signé en date du 23 mai 2022, une convocation du congrès ordinaire et électif du Snjc pour le samedi 25 juin 2022 au foyer protestant d'Akwa ceci, en marge des interpellations ;
Que pareille situation qui dure depuis le 10 février 2021 cause un préjudice incommensurable aux différents requérants et autres camarades du Snjc ne saurait perdurer. "
La présentation des candidatures des deux prétendants actuels, à savoir, celle de Nathanael Njog, et Adolarc Lamissia a valeur de caution à la roublardise orchestrée par sieur Kwebo et ses affidés. Ces candidats n'ont pour seul ambition que de briquer le poste de président du Ben. Ce, en dépit des circonstances qui encadrent le processus électoral. Ils s'inscrivent dans la logique du "pouvoir à tout prix et à tous les prix". Ils entendent se servir du Snjc plutôt que de servir le Snjc. Ce qui les rend INDIGNES d'exercer à la tête du Ben. Les électeurs doivent en tenir compte au moment opportun.
Idem pour les journalistes membres du Snjc qui s'activent en catimini, pour l'organisation du charter électoral, ainsi que ceux des camarades qui entendent prendre part à cette forfaiture électorale.
Denis Kwebo, membre de la Commission des droits de l'Homme du Cameroun est de par cette fonction, appelé à oeuvrer pour la promotion et la protection des droits de l'Homme. Paradoxalement, ses agissements vont à l'encontre des attributions de l'organisation dont il est membre. La Cdhc doit s'en inquiéter.
Au delà des dissensions (légitimes ou non qui peuvent expliquer les prises de position quelques fois diverses et antogonistes au sein de la corporation), les journalistes camerounais qui croient encore au DEVENIR de cette profession-ce, en dépit des difficultés de nature diverses-doivent prendre leur responsabilité. Nous devons nous investir dans ce combat long, complexe et surtout résilient. Nous devons subir l'épreuve du ???? feu pour ne pas offrir la possibilité aux "camarades" en fin de carrière, de briser l'émergence des talents existant et même latent. L'avenir de notre profession, et celle de nos cadets en dépend.
Florentin Ndatewouo, membre du Syndicat national des journalistes du Cameroun, section Centre, par ailleurs secrétaire aux affaires juridiques du Snjc Centre