Plaidoiries : « Monsieur Mbangue n'a jamais participé à la décision de déblocage de fonds en espèces »
Me Claude Assira réfute les faits présumés reprochés à son client. A l’audience du 05 janvier dernier, la défense de l’ancien conseiller technique de l’accusé Edgard Alain Mebe Ngo’o nie les faits de corruption. Elle indique qu’« Aucun acte ne peut être rattaché à la fonction de Maxime Mbangue. Il ne pouvait pas solliciter, ou faire agréer un acte relevant de sa fonction… »
Par Florentin Ndatewouo
« Celui qui est transparent accuse ouvertement. » Me Claude Assira fait ainsi le procès du représentant du Parquet général près le Tribunal criminel spécial (Tcs). A l’audience du 05 janvier de l’année en cours, il plaide pour le compte de Léonard Maxime Mbangue.
Son client est poursuivi pour répondre des faits présumés de complicité de détournement de biens publics, corruption, blanchiment aggravé de capitaux.
Léonard Maxime Mbangue occupe le poste de conseiller technique du ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense (Mindef), Edgard Alain Mebe Ngo’o. La défense note qu’à l’époque des faits, toutes les décisions de déblocage de fonds étaient préparées au niveau de la Direction du budget et des équipements. « Monsieur Mbangue n'a jamais participé à la décision de déblocage de fonds en espèces », souligne Me Claude Assira.
« A partir du moment où monsieur Mbangue n'a pas été complice de l'infraction de détournement, ni auteur de corruption, il ne peut donc pas avoir été auteur de l'infraction du blanchiment aggravé de capitaux », Me Claude Assira, Avocat de l’accusé Léonard Maxime Mbangue.
Lire aussi: Interrogatoire: Maxime Mbangue parle de ses 14 immeubles
Le défenseur de Maxime Mbangue en veut pour preuve, le témoignage du colonel Nguini Edzoa au cours de l’enquête préliminaire. « (…) N'ayant ni participé à l'élaboration de la décision, ni participé à sa mise en œuvre, il ne peut donc pas être poursuivi pour l'infraction de complicité de détournement de fonds. Il n'a pas les aptitudes réglementaires. » Dès lors, « les seuls constructions intellectuelles, mentales, même appuyées sur la fantasmagorie ne peuvent prospérer», assène Me Assira.
Robert Franchitti, responsable de la société Magforce international, en charge de la fourniture des équipements militaires
au profit du Cameroun, poursuivi par les juridictions françaises entre autres pour l'infraction de corruption.
Au sujet de l’infraction de corruption, la partie demanderesse fait grief à Maxime Mbangue, d’avoir apporté son aide en vue du paiement des marchés publics au profit de la société Magforce international au Ministère des Finances (Minfi).
L’infraction de corruption est prévue et réprimée par les dispositions de l’article 134 du code pénal. « Aucun acte ne peut être rattaché à la fonction de Maxime Mbangue. Il ne pouvait pas solliciter, ou faire agréer un acte relevant de sa fonction, puisque sa fonction était conseiller technique. » Me Claude Assira soutient que son client n’avait « aucun intérêt. »
La partie défenderesse embraie sur les faits présumés de blanchiment aggravé de capitaux. Elle note que ladite infraction ne saurait être constitué, n’étant établie par « aucun acte matériel. »
Me Assira présente le blanchiment comme une infraction de conséquence. Ce qui implique l’existence au préalable, d’une autre infraction. Il peut s’agir de l’infraction de corruption ou de détournement. « A partir du moment où monsieur Mbangue n'a pas été complice de l'infraction de détournement, ni auteur de corruption, il ne peut donc pas avoir été auteur de l'infraction du blanchiment aggravé de capitaux », conclut Me Assira.
La suite de la cause est prévue ce 09 janvier prochain. Elle sera consacrée aux plaidoiries des Avocats du colonel Ghislain Mboutou Elle.