Affaire CRTV : L’accusation s’oppose à un nouveau renvoi

Affaire CRTV : L’accusation s’oppose à un nouveau renvoi

Celle-ci intervient à la suite de la demande formulée par le Conseil de l’accusée dame Meyoa. Le but étant de permettre à la défense de préparer sa cliente qui sera auditionnée dans le cadre de l’interrogatoire principal.   

 

Par Florentin Ndatewouo

 

Le vœu de Polycarpe Abah Abah est exaucé. L’accusé sollicite une audience de courte durée. Ainsi, suite à l’appel de l’affaire par l’un des greffiers audienciers, le président de la collégialité procède aux formalités d’usage. Il vérifie la présence de tous les accusés, ainsi que leurs Avocats. A l’appel de son nom, Polycarpe Abah Abah répond par l’affirmative et déclare : « monsieur le président, je vous prie de faire en sorte que cette audience se déroule rapidement. Je ne suis pas en bonne santé », formule-t-il au Tribunal criminel spécial (Tcs) ce 25 janvier.

A sa suite, Amadou Vamoulke est appelé à rejoindre le box des témoins. L’Ex-directeur général de la CAMEROON RADIO TELEVISION (CRTV) ne sera pas entendu comme initialement prévu. L’un de ses Avocats, Me Pondi dit ne pas vouloir procéder à la REEXAMNIATION de son client.

Le représentant du Parquet général communique la liste des témoins.  Au rang de ceux-ci, le professeur Ebenezer Njoh Moulle, ancien ministre de la Communication. Aucun des témoins cités n’est présent dans la salle. Dès lors, le Tribunal décide de gagner en temps. A cet effet, l’accusée Antoinette Menyeng Meyoa, épouse Essomba est invitée à rejoindre le box des témoins. Une fois installée, elle décide de déposer sous serment. Le bras levé, à la suite du greffier, elle « jure de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ». Après avoir prêté serment, son Conseil entre en scène. Me Mveng dit  ne pas être à même de mener l’interrogatoire de sa cliente. Motif ? : « Nous avons été pris de cours…Nous voulons faire l’EXAMINATION-IN-CHIEF de notre cliente après l’avoir suffisamment et efficacement préparée… » Par conséquent, «(…) Nous souhaitons que le Tribunal nous concède un renvoi pour le jeudi prochain. »

 

 

« Il est temps que le dilatoire disparaisse de cette procédure. Pour nous, la défense à d’ici demain 11heures pour préparer son client…»

 

 

La requête de Me Mbeng rencontre l’opposition du Ministère public : « Il est temps que le dilatoire disparaisse de cette procédure. Pour nous, la défense à d’ici demain 11heures pour préparer son client. Sur une infraction qui porte que la coaction de détournement de biens publics de 212 millions, on n’a pas besoin de trois jours. Nous sommes prêts à faire la CROSS-EXAMINATION de cette accusée si on nous le demandait maintenant. » Une partie de la défense réagit : « Vous n’y êtes même  pas obligé. »

 Lire aussi: Amadou Vamoulke: "Il y a eu plutôt dégonflement des recettes de la Rav"

Me Ndjodo Bikoun s’allie aux réquisitions de l’Avocat général. Il indique que dans cette procédure, c’est l’Etat du Cameroun qui est victime. « Les droits de la défense ne concernent pas seulement les accusés. Je ne veux pas réveiller les vieux démons… » interloquée, une dame réagit dans l’assistance : « Akieh ». L’Avocat de l’Etat du Cameroun poursuit. Il accuse ses confrères de la défense d’être à l’origine des lenteurs auxquelles la cause en instruction est soumise : « Je refuse que par le biais d’une procédure, on jette l’opprobre sur l’Etat. Les renvois sont rarement venus de nous, mais plus d’en face. Lorsqu’on veut manipuler l’opinion, on fait croire que c’est le Tribunal qui est incapable de juger. On n’a pas besoin de 2 jours pour interroger son client pour une infraction. » La suite de la cause est prévue pour demain 26 janvier.