Isaac Joël Bela Belinga : " Je n’ai jamais été dénonciateur de M. Vamoulké. La posture de témoin du Ministère Public que j’ai, m’est autorisée par les textes qui régissent la profession comptable libérale."

Isaac Joël Bela Belinga : " Je n’ai jamais été dénonciateur de M. Vamoulké. La posture de témoin du Ministère Public que j’ai, m’est autorisée par les textes qui régissent la profession comptable libérale."

L'auteur du rapport d'audit fait cette précision dans un droit de réponse adressée au journal Kalara.

 

Droit de réponse

Monsieur le Directeur de publication,

À la suite de la publication de l’article intitulé « Les mauvais comptes de l’expert-comptable Joël Bela Belinga» paru dans le N°385 de votre hebdomadaire Kalara, j’ai été à la fois surpris et choqué des accusations portées par votre journal contre ma modeste personne, sans le moindre professionnalisme, laissant penser que vous êtes victime d'une passion et même d'une obsession assimilables à un endoctrinement à une secte fanatisée.

Je tiens avant tout à préciser que j’avais été chargé de réaliser l’audit comptable et financier de la CRTV, et non l’audit de la gestion de M. Vamoulké ; et que mon rapport n’avait été adressé qu’à mon client, la CRTV représentée par son Directeur Général. Je n’ai jamais été dénonciateur de M. Vamoulké. La posture de témoin du Ministère Public que j’ai, m’est autorisée par les textes qui régissent la profession comptable libérale.

Mon intention a toujours été de contribuer à la manifestation de la vérité. Mon objectif n’est sûrement pas d’entrer dans des querelles périphériques à l’objet du procès dans les colonnes de journaux, au risque de salir une réputation que j’ai mis des années d’efforts à construire.

Cela dit, je souhaite apporter un démenti formel à cet article qui se présente comme un « Rebondissement ». Le texte contient un certain nombre de partis pris, d’inexactitudes, de contre-vérités, de calomnies, d’insinuations malveillantes et divers autres faits condamnables. Ces accusations présentes dans votre hebdomadaire portent directement atteinte à mon honorabilité, ternissent mon image et celles de mes entreprises, avec les conséquences imaginables. En tant qu’Expert-comptable, ma déontologie professionnelle m’interdit de me poser en « dénonciateur » comme vous l’avez écrit au cheval en une de l’édition de Kalara en date du 1er juin 2021. J’y reviens.

Pour le moment, je souhaite apporter quelques éléments de rectifications suivantes :

  • Mon parcours professionnel est resté jusqu’ici exemplaire. Dans votre article vous écrivez que « M. Bela Belinga avait exercé justement à Paris, le métier d’expert-comptable et de commissaire aux comptes… » Cette phrase conjugue au plus-que-parfait mes activités professionnelles dans la capitale française et laisse croire à vos lecteurs que je n’y exerce plus. C’est une information inexacte. Je suis toujours Expert-comptable, inscrit au Tableau de l’Ordre des Experts-comptables de Paris, je suis Commissaire aux Comptes inscrit à la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes de Paris, et je suis toujours Président de la Société BBI Advisory & Audit, située au 4 place de l’Opéra, 75002 Paris, société également inscrite à l’Ordre des Experts-comptables de Paris. Cette société française s’occupe de plus 100 clients que nous avons en expertise comptable, audit et conseil en France, ainsi que la réalisation des audits comptables et financiers financés par les bailleurs de fonds internationaux, tel est le cas de l’audit du PIDMA, projet financé par la Banque Mondiale. Ma société a été attributaire de cette mission après une procédure compétitive.

Pour ce qui est de ma propre personne, vous n’ignorez pas qu’en plus d’être membre de l’Ordre des Experts-comptables du Cameroun, de l’Ordre des Experts-comptables de Paris, de la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes, de la Compagnie des Conseils et Expert Financiers de Paris, je suis également Membre de l’Ordre des Comptables Professionnels Agréés du Québec au Canada, détenant les titres de CPA et CPA Auditeur, titre le plus élevé dans la pratique de profession d’auditeur au Canada.

Je suis diplômé des prestigieuses Universités et Ecoles Supérieures de Commerce françaises, titulaire des Master en Management et stratégie des organisations de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Master Comptabilité Contrôle Audit de l’Institut d’Administration des Entreprises de Bordeaux, et Mastère d’Ingénierie Financière et Fiscale de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris.

Mes références et compétences expertables ne sont plus à démontrer. Je conduis depuis plusieurs années en qualité de signataire, des audits des sociétés cotées en bourse. J’accompagne des filiales des groupes internationaux tels que FAYAT, ERAMET qui compte plus de 13000 salariés à travers le monde, sans oublier l’audit du modèle financier du Contrat de Partenariat portant financement, construction et exploitation des 14 postes de péages au Cameroun. Nous accompagnons régulièrement le Ministère camerounais des Finances sur les problématiques liées à la gestion des entreprises publiques, tout comme nous avons formé les responsables de la Direction du Budget du Ministère des Finances sur la révision de l’Acte uniforme OHADA, de même que des consultations spontanées que nous sommes généralement appelé à formuler sur certaines questions juridiques, comptables et financières en lien avec les entités publiques.

Il n’y a dès lors pas « des facettes peu avenantes », des « casseroles en France », un « passé professionnel catastrophique », des « frasques » comme vous l’écrivez dans votre article.

2- Vous insistez, en complicité avec vos sources, à me présenter comme un expert-comptable qui « manque de sérieux et de fiabilité » et vous concluez d’ailleurs que j’ai été « finalement répudié par le conseil d’administration de la CRTV ». Pour conforter votre argumentation vous avancez que je n’ai audité la CRTV que sur trois mois. Je souhaite vous faire remarquer que j’ai réalisé mes premières missions de 2014 et 2015 pour la CRTV Marketing Communication Agency, filiale de la CRTV, sous la direction de M. Valmoulke.

Toutes ces missions avaient été réceptionnées et les attestations de service fait signées une nouvelle fois du Gérant Monsieur Vamoulke.

En ce qui concerne la CRTV proprement dite, après l’audit comptable et financier, une mission portant « révision, surveillance comptables et conseil financier au titre de l’exercice 2017» avait été conclue entre ma société et la CRTV. Il s’agissait d’un contrat d’un an. Les travaux avaient été régulièrement réceptionnés par une commission de recettes dans laquelle le Ministère des Marchés Publics était représenté. En l’absence d’une clause de reconduction tacite, ce contrat conclu avec la direction générale de la CRTV a pris fin. Et je peux le dire sans sourciller, la CRTV ne me doit aucun franc. Toutes les questions qui se posaient par rapport au montant TTC sur ce contrat avaient été levées par le Ministère des Marchés publics et l’Agence de régulation des Marchés publics.

Quel que soient les documents du conseil d’administration qui circuleraient après l’arrivée au terme de mon contrat, ces derniers ne me concernent pas. Il me paraît logique de dire qu’il est impossible de rompre un contrat qui a pris fin et à plus forte raison de « répudier » une entité avec laquelle vous n’avez aucune relation contractuelle. Ma société camerounaise n’étant pas Interdite de la commande publique au Cameroun, peut régulièrement soumissionner à tous les appels à concurrence, y compris ceux de la CRTV.

3- Vous indiquez quatre condamnations contre moi en France. Vous manquez totalement de sérieux en prenant sur vous de faire une telle déclaration. Je précise à vos lecteurs qu’aucune décision de justice n’existe contre moi en France. Mon casier judiciaire y est vide. La confusion entretenue autour des questions de la liquidation de deux de mes sociétés en France est extraordinaire et traduit une volonté manifeste de nuire. La liquidation n’est qu’une restructuration de sociétés, qui peut relever d’une volonté après avoir éludé d’autres procédures telles les fusions-absorptions. La liquidation judiciaire qui est un moyen de régulation, suscite des anicroches dès lors que cette dernière entraine contre des dirigeants des sanctions telles que l’interdiction de gérer, des actions en comblement de passif etc. Vous ne pouvez produire une interdiction de gérer ou une action en comblement de passif prononcée contre ma personne par un tribunal en France. Pour le journaliste d’investigations que vous prétendez être, c’est inquiétant de constater que vous ignorez la différence entre une société qui est une personne morale, et le dirigeant qui est une personne physique. Tout ce que vous racontez à ce sujet n’est que pure diversion.

Vous devez savoir que si j’avais été condamné pour une éventuelle incurie, j’aurais automatiquement fait l’objet d’une procédure disciplinaire et radié de l’Ordre des experts-comptables de Paris et de la Compagnie des commissaires aux comptes en France. Force est de constater que jusqu’ici il n’en est rien. Non seulement, je suis dirigeant de ma société parisienne comme je l’ai indiqué plus haut, mais je siège dans les jurys du diplôme d’expertise-comptable. Preuve s’il en est, d’un sérieux incontesté parmi mes confrères et imminents professeurs en France.

Il est dès lors évident qu’en titrant à la une que je serais le « dénonciateur de Vamoulke », le journal Kalara prétend que je manque au devoir du secret professionnel, à l’obligation de discrétion et qu’en tout cas, je ne suis pas digne de confiance. C’est une calomnie. Mon client au sens strict du terme était la CRTV et à ma connaissance, à aucun moment, je n’ai trahi le secret de mes investigations dans les comptes de l’office. Par ailleurs, les textes de la profession préconisent les cas limitatifs dans lesquels je peux me délier du secret professionnel.

Je constate à ce stade, pour le regretter, qu’en plus du traitement partial et militant de cette information, vous éludez le fait que la défense de M. Vamoulke n’a jamais pu remettre en cause mes déclarations lors de mes passages aux audiences à Yaoundé.

Le plus trivial est que les avocats parisiens que vous évoquez ignorent qu’une décision de justice est soit une grosse, soit une expédition. Et contrairement à vous grand journaliste d'investigation, nos magistrats bien formés ne peuvent accepter des photocopies volontairement illisibles en lieu et place d’une grosse ou d’une expédition.

Je me réserve le droit d’engager toute procédure que j’estimerai utile à la préservation de ma réputation et de mon honorabilité.

Cordialement,