Arrestation illégale: Deux gardées à vue désormais libres

Arrestation illégale: Deux gardées à vue désormais libres

Arrêtés le 9 août dernier par les éléments de la brigade de Babessi dans le région du Nord-ouest, Bertrand Fupendap et Mustapha Maghapiyiwoh ont recouvré leur liberté à la faveur d’une alerte lancée par le l’Organisation non gouvernementale Mandala International Center.

Par Florentin Ndatewouo

Il a fallu attendre 5 jours de détention pour enfin recouvrer la liberté. Bertrand Fupendap et Mustapha Maghapiyiwoh ont été interpellés le 9 août 2020 aux environs de 11 h au lieu-dit Meya Baba1, arrondissement de Babessi, dans la région du Nord-Ouest par une troupe de Forces de Défense et de Sécurité (Fds). Jean clause Fogno, secrétaire exécutif du Mandela International Center note que les infortunés ont été interpellés au cours d’une patrouille menée par les Fds à bord d’un véhicule pick-up hilux de couleur blanche, et lourdement armés, au moment où ces derniers se livraient au jeu de cartes. « Ce n’est pas la première fois que la brigade de Babessi se livre à de telles violations graves des droits des citoyens camerounais, dans le seul but de se procurer indument un gain », précise le Mandela International Center le14 août dernier dans son 81ème bulletin d’alerte portant sur l’arrestation illégale et demande de rançon.
« Nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraires. Nul ne peut être privé de sa liberté.” Le secrétaire exécutif permanent de Mandela Center International rappelle d’emblée l’article 6 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples à laquelle le Cameroun est État-partie, pour dénoncer “l’arrestation illégale et la garde à vue arbitraire” des sieurs Bertrand Fupendap et Mustapha Maghapiyiwoh.

L’adjudant-chef Orock a reconnu l’arrestation illégale des deux jeunes, mais refuse de fournir toutes explications sur les mobiles de leur garde à vue arbitraire.”

Par ailleurs, le Mandela Center International rappelle que, le mercredi 12 Août de l’année en cours, ces éléments de la brigade sont entrés en contact avec les familles des deux jeunes hommes. Ceci, dans le but “d’exiger le versement d’une rançon. ” D’après le secrétaire exécutif permanent du Mandela International Center , la famille des personnes interpellées s’est rendue à la brigade de Babessi et a payé la somme de 40000 Fcfa contre la libération de leur proche. Cependant, le commandant de brigade aurait plutôt exigé le montant de 200 000 Fcfa, ” (…) faute de quoi il va monter une procédure de toute pièce contre eux pour les déférer au tribunal militaire de Bamenda, via la compagnie de gendarmerie de Ndop.” Le secrétaire exécutif du Mandela International Center dit avoir joint à maintes reprises joint au téléphone le commandant de brigade de Bapessi:“l’adjudant-chef Oroko a reconnu l’arrestation illégale des deux jeunes, mais refuse de fournir toutes explications sur les mobiles de leur garde à vue arbitraire.”

Au regard de tous ces faits, Jean Claude Fogno condamne “en des termes très durs” l’arrestation illégale de ces personnes interpellées. Il rappelle à l’Etat camerounais l’exigence du respect de ses engagements internationaux en matière de protection des droits de l’Homme. A cet effet, il exige du gouvernement camerounais la : libération immédiate et sans condition” de Messieurs Bertrand Fupendap et Mustapha Maghapiyiwoh. En outre, le Mandela International Center n’a pas exclu la possibilité d’introduire une plainte contre le commandant de la brigade de Babessi et ses éléments pour “abus de pouvoir, arrestation et arbitraire.” Une bataille pour laquelle les fruits ont tenu la promesse des fleurs.

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