Assemblée nationale: La session du mois de novembre s'ouvre dans un climat de crises.
Outre la persistance de l’insécurité dans les régions du Nord-ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, le président de l’Assemblée nationale s’est par ailleurs prononcé sur la crise politique, appelant le Mrc à attendre son tour. Par ailleurs, le soutien en vue de la résilience des petites et moyens entreprises ayant subits les affres du corona virus, la mise en œuvre des résolutions du grand dialogue national constituent, entre autres, des défis à relever au cours des travaux.
Par Florentin Ndatewouo
Crise sécuritaire, crise politique, crise environnementale. L’Etat du Cameroun est assailli de tout bord. La représentation nationale se sent interpellée. Dès sa prise de parole, le président de l’Assemblée nationale (Pan) exprime son courroux face aux crimes perpétrés sur les enfants et les femmes dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, et du Sud-Ouest: “Des victimes innocentes, tombées sous les coups des pseudos séparatistes et de la secte Boko Haram. Aucune cause au monde ne saurait justifier une telle barbarie. Je dis trop c’est trop”, martèle Cavaye yeguié Djibril. A la suite de ce propos, le silence s’installe le temps d’une minute de silence observée en hommage à ces victimes de la crise sécuritaire. La même déférence est exprimée à la mémoire des députés Harouna Abdoulaye du Mayo Louti, et Bernadette Saraoui, députée du Mayo Kani. Ces élus sont passés de vie à trépas au cours de cette année.
Cavaye yeguié Djibril n’est pas indifférent face à la crise politique. Dans son discours prononcé à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire du mois de novembre, le Pan note que certains compatriotes ont lancé, “des appels à l’insurrection à travers une farce pompeusement baptisée « marche pacifiques ». Leur objectif était de déstabiliser les institutions nationales et celui qui les incarne à savoir : son excellence monsieur Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat.”
Le président de la chambre basse du parlement adresse implicitement aux partisans du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), un message: “(…) marcher pour le pouvoir est une option. Mais, conquérir le pouvoir par la voie des urnes c’est encore mieux (…)” Par ailleurs, Cavaye yeguié Djibril relève pour le déplorer, la recrudescence du discours tribal et haineux sur les réseaux sociaux. Ceci, en dépit des instruments répressifs.
“soutien accru aux secteurs fortement sinistrés du fait de la pandémie, notamment le tourisme, les petites et moyennes entreprises, l’économie sociale et l’artisanat“
l’Assemblée nationale est confrontée à nombre de défis au cours de cette session parlementaire. La relance économique post covid s’impose au regard de l’influence négative exercer par la pandémie sur les activités génératrices de revenus. Un “soutien accru aux secteurs fortement sinistrés du fait de la pandémie, notamment le tourisme, les petites et moyennes entreprises, l’économie sociale et l’artisanat” est annoncé par le Pan. L’objetif poursuivi est de renforcer la résilience de l’économie camerounais. Le projet portant loi de finances pour l’exercice 2020 prendra en compte nombre de problématiques, à savoir :
–La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sur toutes ses formes ;
–Le parachèvement du processus de la décentralisation ;
–La mise en œuvre des résolutions du grand dialogue national ;
–La mise en œuvre du plan de reconstruction et de Développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ;
–Le soutien à l’opération Désarment, démobilisation et réintégration (Ddr);
–L’accompagnement de l’organisation des prochaines élections régionales ;
–Le soutien à l’organisation des compétitions sportives telles le Championnat d’Afrique des nations (Chan) en 2021 et la Coupe d’Afrique des nations (Can) en 2022.
Au terme de la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire du mois de novembre, des députés se sont exprimés sur des axes du discours du président de l’Assemblée nationale.