Questions orales:"Le temps judiciaire n'est pas le temps de la bouffonnerie."
Laurent Esso réagit à l'interpellation du député Jean Michèle Nintcheu. Le ministre de la Justice est interrogé le 16 juin dernier à l'hémicycle sur des actes présumés de corruption des Magistrats du Parquet, dans le cadre de l'affaire Liyeplimal.
Par Florentin Ndatewouo
L'honorable Jean Michèle Nintcheu interpelle le ministre d'Etat, ministre de la Justice sur l'implication présumée des autorités judiciaires dans l'affaire Liyeplimal. De l'avis de cet élu de la nation, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri, dans la région du Littoral aurait participé à la spoliation des fonds de nombre d'épargnants :" Qu'est-ce que ça fait au Cameroun de voir que son nom figurer sur le rôle du tribunal américain... Combien de pots-de-vin le promoteur de Liyeplimal a versé aux Magistrats camerounais, dont plusieurs sont soit ses souscripteurs, soit ses amis, soit encore, ses protecteurs? Que dites-vous à la représentation nationale sur les garanties de remboursement des souscripteurs qui ont investi l'essentiel de leur épargne?"
L'honorable Jean Michel Nintcheu partage son inquiétude à l'endroit du ministre de la Justice, sur le niveau de "sécurité juridique" qu'offre le Cameroun aux potentiels investisseurs. Ce, en raison de l'inaction alléguée de la chancellerie, à la suite des plaintes à l'encontre du promoteur Liyeplimal, à l'hémicycle du Palais des Congrès de Yaoundé/16/06/2023.
L'honorable Jean Michèle Nintcheu s'exprime ainsi le 16 juin dernier, à la tribune de l'hémicycle du Palais des Congrès à Yaoundé. Au cours de la séance plénière consacrée aux questions orales, le député du SOCIAL DEMOCRATIC FRONT (SDF) (rédié du parti, Ndlr) questionne le Minjustice sur les mesures à prendre, faute de quoi, les capacités de ce dernier à exercer ses fonctions seront remis en cause, et sa responsabilité "engagée".
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"Le temps judiciaire n'est pas le temps du bavardage." Laurent Esso, ministre d'Etat, ministre de la Justice
En réponse à ses diverses préoccupations, le ministre d'Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux recourt à sa formule magique: "le ministre de la Justice n'appartient pas au pourvoir judiciaire et ne peut donc être interpelé par le Parlement sur le fonctionnement du pouvoir judiciaire." et de renchérir: "La Constitution et les lois prévoient des instances qui contrôlent et évaluent l'activité du pouvoir judiciaire, et les instances qui suivent le comportement des Magistrats..." Dans son développement, Laurent Esso rappelle le principe de séparation entre les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif, en vertu duquel, "Il est souhaitable que tout Parlementaire se conforme au fonctionnement du pouvoir judiciaire, tel que prévu par la Constitution, et les lois, et respecte ces institutions."
Visiblement courroucé par l'interpellation de l'honrable Jean Michèle Nintcheu, le Garde des Sceaux prévient: "Le temps judiciaire n'est pas le temps parlementaire..." Laurent Esso d'assener:"Le temps judiciaire n'est pas le temps du bavardage. Le temps judiciaire n'est pas le temps de la bouffonnerie."
Le ministre de la Justice a également été interrogé sur les conditions de travail des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire.