Covidgate : Jean Michel Nintcheu épingle Paul Atanga Nji

Au cours des discussions générales, organisées hier 04 décembre à l’hémicycle du Palais des Congrès à Yaoundé, le député du SOCIAL  DEMOCRATIC FRONT accuse le ministre de l’Administration d’avoir indûment perçu la somme de 289 millions Fcfa : « D’après le rapport de la Chambre des Comptes, il n'y a aucune trace de cet argent dans les livres comptables du Trésor public. » A précisé l’élu de la nation durant la séance plénière liée à l’examen, en vue de l’adoption du projet portant loi de Finances pour l’exercice 2023.

L'honorable Jean Michel Nintcheu, député SDF, interpelle les ministres de l'Administration territoriale et des Finances, respectivement sur les fonds covid-19, et ceux débourssés en vue de la construction des chantiers devant ayant abrités la Can, au cours des discussions générales, relatives à l'examen, en vue de l'adoption du projet portant loi de Finances pour l'exercice 2023 à l'hémicycle au Palais des Congrès à Yaoundé 04/12/2022

Par Florentin Ndatewouo

Le sort réservé au rapport de la Chambre des Comptes de la Cours suprême du Cameroun revient au goût du jour.

Au cours de la séance plénière organisée hier 04 décembre à l’hémicycle du Palais des Congrès à Yaoundé, l’honorable Jean Michel Nintcheu réintroduit la question au centre des débats.

Le député du  SOCIAL DEMOCRATIC FRONT (SDF) interpelle le ministre de l’Administration territoriale (Minat) : « Dans le cadre de la gestion des fonds covid-19, la Chambre des Comptes a relevé dans son rapport que vous avez perçu une somme de 289 millions Fcfa, virée dans votre compte personnel par le payeur spécialisé auprès du Ministère de la Santé publique, pour avoir livré du matériel médical covid-19 au Ministère de la Santé publique. » Dans le cadre des discussions générales relatives à l’examen, en vue de l’adoption du projet portant loi de Finances pour l’exercice 2023, l’honorable Jean Michel Nintcheu note que le matériel évoqué « (…)était en réalité des dons reçus », et d’ajouter : «  Le premier ministre avait ordonné la restitution de ce montant au Trésor public. » Il n’en sera rien, souligne cet élu de la circonscription du Wouri Est, dans la région du Littoral : « D’après le rapport de la Chambre des Comptes, il n'y a aucune trace de cet argent dans les livres comptables du Trésor public. » Il n’en faut pas plus pour procéder à l’interrogatoire du ministre de l’Administration territoriale : « Avez-vous restitué cet argent ? » Cette question va provoquer au sein de l’hémicycle, des rires ininterrompus. « Si oui, dans quel compte ? » Ainsi, renchérit l’honorable Jean Michel Nintcheu.  Il s’en suit une salve d’applaudissement.

Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, réagit  suite à l'interpellation de l'honorable Jean Michel Nintcheu, au sujet de la perception jugée indue, des fonds dans le cadre de la gestion des fonds covid-19, à l'hémicycle au Palais des Congrès à Yaoundé/04/12/2022

Visiblement déterminer à faire la lumière que les fonds covid, l’honorable Nintcheu ne s’arrête pas là : « Pouvez-vous décliner à la représentation nationale, les justificatifs de la restitution de cet argent ? »

La représentation nationale écoute la présentation du rapport des travaux de la Commission des Finances et du budget de l'Assemblée nationale, avant l'ouverture des débats en rapport avec l'examen, en vue de l'adoption du projet portant loi de Finances pour l'exercice 2023, à l'hémicycle au Palais des Congrès à Yaoundé/04/12/2023

« l’honorable Nintcheu a également parlé d’un rapport de la Chambre des Comptes pour moi, s’il fait de l’inquisition, moi je ne le fait pas. Je ne sais pas ce qui se trouve dans le rapport de la Chambre des Comptes parce que ce rapport est destiné à quelqu’un d’autre. ». Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale

Dans sa démarche jugée « inquisitrice », l’honorable Jean Michel Nintcheu procède à un audit sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2022 : « Combien a coûté globalement la Can au Trésor public camerounais ? Quels sont les chapitres budgétaires qui ont été utilisés à cet effet ? » De plus, l’honorable Nintcheu sollicite cette fois du ministre des Finances,  le compte d’emploi des dépenses effectuées pour les différentes rubriques suivantes :

-Le complexe sportif d’Olembé ;

- le stade de Japoma ;

- le stade Kwekong de Bafoussam et  ses annexes ;

-les stade Roumdé Adja ;

- les subventions accordées aux différents hôtels qui ont servi d’hébergement aux officiels de la Can et aux délégations des pays participants. A cela s’ajoute :

-les infrastructures routières effectuées dans les villes qui ont abrités les matchs à la faveur de cette compétition ;

-les prestataires de ces marchés, ainsi que le taux de réalisation de ces différentes infrastructures…

« certaines infrastructures de la Can ont été financées par la dette, comme le stade de Yaoundé, de Japoma. A Douala c’était par un financement turc.» Louis Paul Motaze, ministre des Finances

Les membres du gouvernement interrogés par les députés, cours de la séance plénière relative à l'examen du projet portant loi de Finances pour l'exercice 2023, à l'hémicycle au Palais des Congrès à Yaoundé/04/12/2022.

Par ailleurs, l’honorable Michel Nintcheu a interrogé le ministre des Arts et de la culture, sur la gestion des fonds résultants su recouvrement des droits d’auteurs et droit voisin. Absent pour des raisons de santé, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt n’a pas sacrifié au rituel de ses collègue du pouvoir exécutif.

En réponse aux interpellations de l’honorable Jean Michel Nintcheu, le ministre de l’administration territoriale déclare : « l’honorable Nintcheu a également parlé d’un rapport de la Chambre des Comptes pour moi, s’il fait de l’inquisition, moi je ne le fait pas. Je ne sais pas ce qui se trouve dans le rapport de la Chambre des Comptes parce que ce rapport est destiné à quelqu’un d’autre. »

Sur la question jointe au coût des travaux de construction des infrastructures ayant abrité la Can, le ministre des Finances indique que « certaines infrastructures de la Can ont été financées par la dette, comme le stade de Yaoundé, de Japoma. A Douala c’était par un financement turc. Le stade de Yaoundé par un financement italien je crois. C’est pour dire que si on commence maintenant à prendre les infrastructures, les choses qui ont été faits au Cameroun grâce à la dette, on ne peut pas dire que cela a été fait pour rien », explique Louis Paul Motaze.