Amadou Vamoulke : « je veux être jugé »

Amadou Vamoulke : « je veux être jugé »

Prenant à contrepied le représentant du Ministère public à l’audience de ce 10 novembre, l’ancien directeur général de la CAMEROON RADIO TELEVISION se dit prêt : « Nos Avocats ont fini de rédiger leurs plaidoiries finales, consignés dans un document de 28 pages… Document qui peut vous être mis à disposition, si vous l'exigé dès maintenant.»

 

Par Florentin Ndatewouo


« C'est un privilège que vous nous faites en nous autorisant à parler en l'absence de nos Conseils.
 Je voudrais dire un mot sur la déduction faite par le Ministère public, du refus d'être jugé. J'admets que la capacité de raisonner et donc, de faire des révolutions a permis à l'humanité de faire des progrès. Mais, elle ne se substituera jamais à la réalité factuelle. 
Autrement dit, il sera difficile, de faire admettre 
au seul motif que ses Avocats ne sont pas là, qu’Amadou Vamoulke refuse d'être jugé.  La logique d'Aristote énonce des principes du bon raisonnement qui sont : le principe d'identité, le principe du tiers exclu, et surtout le principe de non contradiction. Or, la contradiction à laquelle nous sommes exposés cette après-midi est celle de savoir si quelqu'un qui ne veut pas être jugé peut-il venir à une audience ? Quel sens donner à la présence des accusés dans ces conditions ?

Au lieu de supputations hâtives, il aurait été plus simple et plus juste et plus équitable de nous poser la question :« voulez-vous être jugé ou non? » A quoi moi je répondrais : « Oui monsieur le président, je veux être jugé ». Et je voudrais m'autoriser la seule supputation possible en ce qui concerne les autres, ils veulent être jugés. Donc, aux thèses des Avocats de la partie civile, qui se sont engouffrés avec un enthousiasme suspect tend la brèche ouverte par le Ministère public, ne leur en déplaise, nous attendons à bon droit d'être jugés, et souhaitons que votre sagesse qui a été abondamment relevée, et l'imperium que personne ne peut vous contester aillent dans le sens de ce que nous croyons être la Justice, en conformité avec la loi, et le droit processuel. Je vous dois monsieur le président, honorables membres de la collégialité, d'une information sur la preuve que nous souhaitons tous être jugés, à savoir, que nos Avocats, monsieur Abah Abah et moi, ont fini de rédiger leurs plaidoiries finales, consignés dans un document de 28 pages, pour mes Avocats. Document qui peut vous être mis à disposition, si vous l'exigé dès maintenant, et qui prouve une fois de plus que nous voulons être jugés. Nous vous prions, monsieur le président, d'en tenir compte et de nous juger. Un dernier mot, que je prononce non pas comme accusé, en tant qu’homme de média. Les complaintes que j'ai entendues sur le travail effectué par des médias nationaux et internationaux, sur notre procès, est dans l'ère du temps. On peut le déplorer, mais ça sera toujours de plus en plus le cas. Au demeurant, le peuple au nom duquel la Justice est rendue a bien le droit de savoir ce qui s'y passe, et si cela se passe convenablement. Soyez remercié. »